CNI HNFC : « L’Hôpital face au mur »

(photo hnfc.fr)

Le syndicat CNI HNFC communique suite à « L’Hôpital Nord-Franche-Comté déclare une « tension exceptionnelle aux urgences »« :

« Depuis trop d’années, nous avons alerté sur la dégradation du système de santé, mais rien n’y a fait, les suppressions de lits ont continué et avec elles les conditions d’exercice se sont dégradées, les charges de travail ont considérablement augmentées et la perte de sens au travail a généré de trop nombreux départs.

On nous disait alarmistes, défaitistes, catastrophistes et pourtant nous y voilà, le système est au bout de ses capacités, nous ne sommes plus en capacité d’accueillir convenablement les patients. Les urgences ne sont même plus surchargées, elles sont submergées. Elles débordent dans tous les services de l’hôpital au point d’en arriver à devoir faire intervenir la réserve sanitaire pour pouvoir continuer à prendre en charge les usagers de l’hôpital. Tous les agents de l’HNFC sont mobilisés une fois de plus pour faire face, tous secteurs confondus, toutes catégories professionnelles confondues. La direction et les équipes d’encadrements ont réagis au plus vite pour faire du mieux possible.

Mais à chaque situation de crise les choses s’aggravent. Alors que ferons-nous la semaine prochaine ? Le mois prochain ? Seul phare dans la nuit sur un territoire de santé trop grand pour lui, l’HNFC subit de plein fouet la dégradation du système de santé français. Nous voilà confrontés à trente années de déni, toutes ces années où les gouvernements successifs sont restés sourds aux appels au secours et aux alertes des professionnels de l’hôpital.

C’est la faillite du système de santé, les usagers n’ont plus accès à la médecine de ville dans des délais raisonnables et en conséquence se tournent vers l’hôpital pour que leur santé soit prise en charge, mais nous sommes au point de rupture, les professionnels de l’hôpital, avec la meilleure volonté du monde ne peuvent donner plus.

Nous en appelons à la responsabilité de tous, avant de venir à l’hôpital questionnez-vous : votre cas relève-t-il réellement de l’urgence ? Dans le doute faites le 15.

Quant au gouvernement : cessez d’être spectateur du sinistre et donnez les moyens réels et immédiat pour que les recrutements puissent être réalisés ; cessez de vous cacher derrière les erreurs ou les actes de vos prédécesseurs, VOUS êtes aujourd’hui en responsabilité ; cessez de vous cacher derrière la durée des études de médecine et des paramédicaux et redonnez les conditions d’une vraie attractivité ! Et pourquoi pas… soyons fous… un vrai ministère de la santé ?« .