Arrivant à échéance le 31 juillet 2023, la délégation de service public pour la gestion du réseau de chauffage urbain de Montbéliard confiée à Dalkia, en 2016, a donné lieu à une nouvelle consultation lancée en avril l’an passé. Après appel à candidatures, trois entreprises ont répondu. Deux d’entre elles ont remis une offre en janvier dernier sur la base du cahier des charges transmis. Après négociations, c’est l’offre finale de l’entreprise Dalkia qui a été retenue. L’opérateur gérera le chauffage urbain durant les 25 prochaines années.
Un nouveau contrat aux avantages nombreux
« Le contenu et l’issue de la consultation que la Ville de Montbéliard vient de mener avec les entreprises pour le renouvellement de la délégation de service public du réseau de chaleur urbain, auraient été tout différents, si le maire, Marie-Noëlle Biguinet, n’avait pas eu « raison avant tout le monde »« , explique la Ville de Montbéliard, « en défendant, avant que la guerre en Ukraine n’éclate et que les prix des énergies ne s’envolent, l’usine d’incinération de Montbéliard et en s’opposant au transfert des ordures ménagères vers le Territoire de Belfort, elle a défendu l’accès à la vapeur produite par celle-ci, une source d’énergie renouvelable, non polluante, et bon marché« .
Un dossier important, des sujets de premier ordre
En attribuant le nouveau contrat de délégation de service public du réseau de chauffage urbain à l’entreprise Dalkia, en concurrence avec Engie pour l’occasion, la municipalité vient de boucler un dossier très important. La gestion du réseau de chauffage urbain est, en effet, un sujet complexe, aux incidences nombreuses, qui exige une analyse sérieuse et approfondie, puisqu’on y parle de sujets de premier ordre pour les habitants bénéficiant de ce mode de chauffage. A savoir de pouvoir d’achat, de confort et d’environnement.
Le nouveau contrat de délégation de service public du réseau de chauffage urbain représente une belle avancée pour les Montbéliardais en termes de qualité de service soutenue par des investissements importants, de prix et de respect de l’environnement.
En matière de qualité de service à travers les investissements
Dalkia, dont le nouveau contrat court jusqu’en 2048, prévoit de réaliser de nombreux travaux pour la somme totale de près de 27 millions d’euros. A commencer par la construction d’une chaufferie bois (12 M€) à la Petite-Hollande pour compenser la perte de chaleur fournie par l’usine d’incinération qui sera rénovée en 2024 et ne disposera plus que d’un seul four d’une capacité de 30 000 t/an. L’opérateur poursuivra également la modernisation du réseau avec, entre autres, le renouvellement du tronçon reliant l’usine d’incinération à la chaufferie de la Petite-Hollande (5 M€). Enfin, il consacrera une enveloppe de 9 millions d’euros au développement du réseau et au raccordement de nouveaux utilisateurs : bâtiments tertiaires, résidentiels et pourquoi pas industriels.
• En matière de prix
C’est sans doute là le point le plus intéressant pour les quelque 8 000 usagers, aux revenus souvent modestes, et futurs usagers : le coût du MWh d’énergie devrait, toutes choses égales par ailleurs, rester à un niveau très compétitif par rapport aux énergies fossiles. Une excellente nouvelle pour les ménages montbéliardais, qu’il convient de saluer au regard du contexte inflationniste général. Pour autant, la mairie reste prudente, sachant que par expérience, des événements économiques, climatiques, politiques… peuvent toujours et à tout moment rebattre les cartes. Au regard, néanmoins, des éléments financiers fournis par l’opérateur et vérifier par les services municipaux, on peut dire que les Montbéliardais raccordés au réseau de chauffage urbain bénéficieront d’une énergie à bon marché, durant les 25 prochaines années.
En matière d’environnement
Autre avancée à relever, et non des moindres, la part des énergies renouvelables – une fois l’usine d’incinération modernisée et la chaufferie bois construite – passera de 63% à 97%. Le gaz ne représentera plus que 3% du mix énergétique. Cette part importante d’énergies renouvelables permettra de conserver le bénéfice de la TVA à 5,5% pour la facturation. Les chutes de bois d’œuvre et d’exploitation forestière qui serviront à alimenter la future chaudière biomasse de la Petite-Hollande proviendront d’une filière locale située dans un rayon de 100 à 200 km autour de Montbéliard, confortant au passage la filière bois locale.
Un équipement d’avenir
Plus pertinent que jamais, en raison des enjeux environnementaux et économiques, le réseau de chaleur urbain approvisionne aujourd’hui un tiers de la population montbéliardaise. Il a vocation à se développer progressivement, comme l’encourage désormais l’Etat et à desservir à terme plus de la moitié des habitants. Pour toutes ces personnes, il répondra au double enjeu environnemental et social d’actualité, en leur offrant la possibilité de continuer à se chauffer en s’affranchissant grandement pour ne pas dire totalement des énergies fossiles, à un prix compétitif. Avec l’arrêté de classement du 23 décembre 2022 dans lequel figure le réseau de chaleur de Montbéliard, la procédure de classement consiste à définir un périmètre dans lequel tout projet de construction neuve ou de réhabilitation dont le besoin en termes de chauffage, production d’eau chaude, climatisation équivaut ou dépasse les 30 kW, est obligé de se raccorder au réseau existant.
Le réseau de Montbéliard actuel en chiffres :
– 11,4 km de réseau
– environ 42 000 MWh produit par incinération des ordures ménagères
– 45 MW de puissance installée en chaufferie
– environ 55 000 MWh vendus
– 6600 équivalents logements
– 63% d’énergie renouvelable et de récupération
– 1330 tonnes de CO2 produit/an
Le futur réseau de Montbéliard en chiffres :
– 18 km de réseau
– environ 36 000 MWh produit par incinération des ordures ménagères et 30 000 MWh produit par la chaufferie biomasse
– 40 MW de puissance installée en chaufferie
– environ 68 000 MWh vendus
– 97% d’énergie renouvelable et de récupération
– 480 tonnes de CO2 produit/an
– économie de CO2 : 8400 T/an (après travaux 2018) + 850 T/an (après travaux 2030) = 9250 T/an par rapport à la période avant 2018.