
Martial Bourquin, Maire d’Audincourt, réagit à notre article « Géraldine Grangier : Loi Duplomb, « La France doit pouvoir produire, construire, innover, halte à la dictature des minorités idéologiques » » :
« Toutes les communautés scientifiques et médicales sont formelles : la réintroduction des néonicotinoïdes, dont l’Acétamipride, dans les cultures représente un danger majeur pour la santé publique. Les risques sont documentés, étayés, incontestables. Et pourtant, malgré cet avertissement unanime, certains responsables politiques choisissent de tourner le dos à la science. Pire encore, ils mettent sous tutelle l’ANSES, l’autorité sanitaire indépendante chargée de protéger notre santé.
Madame Grangier est de ceux-là. Fidèle à ses habitudes, elle tente de justifier l’injustifiable. Elle prétend s’appuyer sur les données scientifiques, sur le bon sens, pour expliquer son vote à l’Assemblée nationale. Il est plus facile de dissimuler son choix politique derrière de faux arguments scientifiques que d’assumer d’avoir privilégié les intérêts des lobbies agrochimiques au détriment de la santé des Français. Nous le savons ! Les premières victimes des pesticides sont les agriculteurs eux-mêmes.
Certains ont déjà remporté des procès contre les géants de la chimie. Mais ce sont des millions d’autres citoyens qui paient le prix fort : celui de maladies chroniques, de cancers, d’atteintes à la fertilité ou aux fonctions cognitives. Les projections médicales sont sans appel : entre 2022 et 2050, on estime une augmentation de 12 % des nouveaux cas de cancer et des décès associés chez les moins de 40 ans. Cette hausse n’est pas une fatalité. Elle résulte de l’accumulation des polluants dans notre environnement quotidien : alimentation ultra-transformée, eau et sols contaminés et air pollué. Et la loi Duplomb ne fait qu’aggraver cette tendance.
Dans ce contexte, la responsabilité des parlementaires devrait être limpide : défendre l’intérêt général, protéger la santé publique. Pas défendre les profits de quelques groupes industriels. Opposer les normes sanitaires françaises à celles de l’Europe n’a aucun sens. Il est tout simplement faux de prétendre que tous les pays européens utilisent les mêmes substances chimiques. Le Danemark a interdit plusieurs pesticides. L’Autriche a banni le glyphosate. L’Europe ne doit pas être une course vers le moins-disant sanitaire, mais une ambition partagé pour élever nos exigences et garantir un avenir en bonne santé.
L’avenir, ce ne sont ni les bidons de Bayer ni les leçons de Laurent Duplomb. L’avenir, ce sont es agriculteurs qui veulent s’en sortir autrement. Ceux qui aspirent à produire mieux, pas plu t surtout avoir des prix rémunérateurs leur permettant de vivre de leur travail. L’avenir, c’est de rendre accessible à tous une alimentation saine, issue de pratiques agricoles respectueuses des sols, du climat, du vivant. Tout commence et tout finit avec la santé. C’est notre bien commun le plus précieux. Celui que nous devons préserver à tout prix — pour nous, pour les générations futures
Madame Grangier, vous affirmez défendre le service d’oncologie à Montbéliard. Mais que vaut cette défense si, dans le même temps, vous refusez de lutter contre les causes des cancers évitables ? La meilleure manière de soutenir les soignants, les malades et leurs familles, c’est d’agir en amont. C’est de prévenir plutôt que de réparer. C’est de refuser que des substances dangereuses continuent d’empoisonner nos corps, nos terres, notre eau. Le bon sens est peut-être juste-là« .