Bilan sur la sécurité de l’été 2016 à Montbéliard

La Ville de Montbéliard vient de rendre son rapport sur la sécurité durant la saison estivale 2016. « C’est une promesse de campagne et Marie-Noëlle Biguinet (Maire de Montbéliard) ne reviendra pas dessus » annonce d’emblée le rapport en poursuivant : « Faire de Montbéliard une ville apaisée, lutter contre toutes les formes d’insécurité, d’incivilité, reste et restera une priorité pour l’équipe municipale. En la matière, il semble que les actions engagées ces 18 derniers mois par la Ville de Montbéliard portent leurs fruits« . En voici l’intégralité :

A Montbéliard comme ailleurs, l’été fait figure de référence, même si le reste de l’année ne peut être négligé. Et l’été montbéliardais s’est plutôt bien passé cette année.

« Ça va mieux »

Sans usurpation aucune, on peut dire que sur le front de la sécurité à Montbéliard, ça va mieux. Si tout n’est pas réglé (l’actualité récente vient encore de le démontrer), si parfois, la résolution des problèmes réclame du temps et de la patience -ce que nos concitoyens ne comprennent pas toujours- on peut tout de même affirmer, sans rougir, que la situation s’améliore.
Les raisons à cela sont nombreuses. Les efforts consentis par la collectivité ces derniers mois pour renforcer et les moyens humains et les moyens techniques y sont sans aucun doute pour quelque chose. Il faut voir dans cette embellie que tous souhaitent durable, le résultat d’une politique menée avec détermination, à la fois par les services municipaux, en l’occurrence la police municipale, et les services de l’Etat. La coopération entre la police municipale et la police nationale, la coordination de leurs actions sous la houlette du Sous-préfet, sont pour une grande partie à l’origine de la régression de la délinquance.

Les mariages rentrent dans le rang

C’est sans doute, le principal motif de satisfaction avec la diminution des rixes et bagarres à l’Acropole. Chaque été, en effet, une noria de mariages défile, pour ne pas dire parade, dans les rues de Montbéliard. Malheureusement, de nombreux cortèges posent problème (infractions aux code de la route, entrave de la voie publique, comportements dangereux…) ce qui a pour conséquence d’agacer les Montbéliardais et de faire fuir le chaland et les promeneurs. De ce côté, les choses ont bien progressé. Seuls un ou deux cortèges ont vraiment posé des difficultés au cours de l’été. Des mariages extérieurs, il faut préciser, car ceux célébrés à Montbéliard ne posent généralement plus de problème. Les dérapages, au sens propre comme au sens figuré, constatés place Saint-Martin et à hauteur du Près-la-Rose ne se sont pas reproduits. La procédure mise en place, il y a deux ans, par la mairie semble donc très efficace. Reste à canaliser les mariages qui viennent des communes voisines, pour lesquels la Ville de Montbéliard n’est pas toujours prévenue de leur visite. Avec le Sous-préfet, Marie-Noëlle Biguinet sensibilise régulièrement les maires du Pays de Montbéliard à cette problématique, les enjoignant à prendre des mesures efficaces et surtout à prévenir les services des mariages qui ont l’intention de se rendre à Montbéliard, notamment au Parc de Près-la-Rose.

La procédure mise en place à Montbéliard :
– réunion préparatoire avec les futurs époux
– signature de la charte de bon comportement
– déploiement d’agents de la police municipale épaulés par leurs collègues de la police nationale
– filtrage de l’accès au Près-la-Rose
– vidéo-protection et verbalisation systématique des infractions constatées.
25 mariages célébrés en mairie de Montbéliard (entre le 1er juin et le 30 septembre). Aucun d’entre eux n’a posé de problème.
12 mariages extérieurs ont entraîné des difficultés en raison de comportements routiers irrespectueux, comportements réprimés par la police nationale et la police municipale par timbres amendes et procès-verbaux.

Coup de frein aux rodéos

C’est la hantise des habitants dans les quartiers. Les courses de voitures, de quads, de motos de cross à échappement libre sont un fléau pour la tranquillité des Montbéliardais, sans parler des risques que font encourir les conducteurs de ces engins aux autres usagers. L’an passé la police nationale (motards) avait effectué quatre opérations anti-rodéos avec l’appui des policiers municipaux et du Centre de supervision urbain. Deux véhicules avaient été saisis et une dizaine de contraventions dressées.
Cette année, la pression s’est encore accentuée puisque une douzaine d’opérations a été conduite à l’échelle de la ville, selon les mêmes modalités que l’an passé. La police municipale a été particulièrement présente en début de soirée sur la ZSP. Au total, une quinzaine d’engins a été saisie entre les opérations anti-rodéos, les contrôles routiers et les visites de caves. Seulement, entre le moment où les faits se produisent et celui où la police réussit à y mettre un terme, il se passe plusieurs jours, plusieurs semaines parfois, le temps d’obtenir suffisamment d’informations pour stopper les contrevenants et/ou saisir leurs engins. Un délai qui lasse parfois les Montbéliardais, voyant là un manque d’efficacité de la police. En réalité, les petits malins qui s’adonnent à ce genre de sport sont très bien organisés et à l’approche des forces de l’ordre, ils s’envolent telle une nuée de moineaux. Il faut dont un peu de temps pour résoudre ce type de problème. Ce qui fut fait à la fin du mois de juillet.

Piscine d’été : pas de vague de violence

Autre lieu habitué à cristalliser les problèmes, la piscine d’été n’a pas cette année fait l’objet de comportements graves. Tout au plus regrette-t-on les habituels vols de portable (certaine baigneurs devraient prendre davantage de précaution), chamailleries entre bandes et quelques tensions avec le personnel dans les jours qui ont précédé la fermeture de saison, mi-août. Là aussi, le dispositif mis en place semble être efficace. La présence de cinq médiateurs, d’agents de sécurité, les passages de la police municipale et de la police nationale, les animations sur site contribuant à apaiser le climat autour des bassins. Pour information, on comptait 21 488 entrées au 15 août 2016.

Peu à peu Montbéliard retrouve sa tranquillité

Globalement on note une baisse des faits de délinquance de proximité à Montbéliard. Il faut toutefois noter que cette analyse ne prend pas en compte les incivilités quotidiennes qui exaspèrent les habitants mais ne rentrent pas dans le champ du contraventionnel ou du délit.
L’Acropole ou la place Ferrer, qui régulièrement défrayaient la chronique, ont retrouvé leur calme. De même, les troubles à répétition survenus rue du Quai des Tanneurs sont pour l’heure solutionnés. Les commerces (épiceries de nuit) incriminés ayant fait l’objet de fermetures administratives par le Sous-préfet. C’est la preuve que la lutte contre l’insécurité n’est pas une bataille perdue d’avance. Il faut par contre se donner les moyens de ses ambitions. Ce qu’a fait la Ville de Montbéliard depuis 2014, avec le doublement du nombre de policiers municipaux –ils sont aujourd’hui douze, contre six il y a deux ans- et le déploiement de la vidéo-surveillance (63 caméras sur l’espace publique à ce jour) ou encore l’élargissement des horaires de travail des agents de la police municipale durant la période estivale (fin de service à 21h45). Dans le contexte budgétaire contraint que connaissent les collectivités territoriales, et tout particulièrement la Ville de Montbéliard, c’est le signe d’un engagement fort de la part de l’équipe municipale en faveur du rétablissement et du maintien de l’ordre public.

Il faudra sans doute poursuivre les efforts encore plusieurs années pour réussir à stabiliser durablement la situation. L’engagement des élus montbéliardais est en ce sens total, et ne faiblira pas. La livraison ce jour d’un véhicule supplémentaire (208), l’armement des policiers municipaux d’ici la fin de l’année en témoignent. De nouvelles caméras seront déployées en 2017, dont certaines sur le secteur de la Chiffogne, et la Ville examine dans le cadre de la programmation budgétaire 2017 l’achat de motos ou scooters et la poursuite du renforcement des effectifs pour
le service Prévention tranquillité publique. Une étude est en cours sur le sujet. Elle devrait livrer ses résultats d’ici la fin de l’année, au plus tard tout début d’année prochaine.

Partenariat renforcé entre police municipale et police nationale

L’évolution de ces dernières décennies qui tend à voir les effectifs des polices municipales s’accroître quand ceux de la police nationale diminuent pourrait laisser croire qu’il y a un transfert de compétence de l’Etat vers les collectivités. Il n’en est rien et la Ville de Montbéliard ne se substituera pas à l’Etat. La sécurité des biens et des personnes est avant tout une compétence de l’Etat. Il est important de le rappeler.

Police municipale et police nationale ne font pas le même métier, mais sont complémentaires. Pour cette raison, et pour d’évidents critères d’efficacité, la Ville et l’Etat ont renouvelé la convention qui les liait en matière de coopération policière, début septembre. Il y a d’un côté comme de l’autre une réelle volonté de travailler main dans la main, de mettre les moyens humains et technique en commun que ce soit au quotidien ou pour des opérations ciblées. C’est une véritable coproduction de la sécurité qui se dessine aujourd’hui à Montbéliard comme dans la plupart des villes françaises, avec un mixte entre prévention et répression. Le résultat, c’est un meilleur maillage du territoire, une présence policière accrue, une réactivité plus grande, un partage d’informations plus efficace, un appui technique réciproque… avec un effet direct sur le niveau d’insécurité et les incivilités.

Pour rappel, plusieurs réunions de travail sur le thème de la sécurité ont lieu tous les mois.
Au niveau du pilotage d’abord :
– les réunions ZSP : tous les deux mois (Préfet ; Sous-Préfet ; Procureur ; commissaires ; Ville ; Bailleurs ; KEOLIS ; Education Nationale ; PJJ ; SPIP). Objectifs : les grandes orientations
– les réunions du Conseil Communal de Sécurité et de Prévention : deux fois par mois (Police municipale ; police nationale ; police ferroviaire ; KEOLIS ; bailleurs ; Collèges Lou Blazer et Guynemer ; Lycée des Huisselets). Objectif : suivi opérationnel
– les points sécurité hebdomadaires : (maire ; sous-préfet ; commissaire). Objectif : suivi opérationnel en début de semaine
Donnant lieu à des opérations communes telles que :
– la lutte anti-rodéos
– le contrôle routier
– la lutte contre la fraude dans les transports publics
– la sécurisation des zones piétonnes et commerçantes

Une nécessaire coopération des citoyens

La sécurité est l’affaire de tous : Etat (police, justice, éducation), collectivités et citoyens. Ces derniers doivent prendre conscience de leur rôle. Parfois victimes, souvent témoins, ils ne doivent pas rester silencieux. S’ils ont été la cible d’un comportement répréhensible, ils doivent se rendre systématiquement au commissariat pour déposer, si ce n’est une plainte, au moins une main courante. De même, s’ils sont témoins d’un délit, d’un comportement dangereux, d’une menace pour des biens ou des personnes, ils doivent appeler la police nationale (ou municipale si les faits sont de moindre importance). Ils peuvent le faire anonymement.

La responsabilité des adultes est engagée vis à vis des plus jeunes. Il appartient aux parents, aux anciens, aux référents, d’expliquer de rappeler les règles du bien vivre ensemble, pour que chaque enfant, chaque jeune, ait ancré en lui la notion de respect. Nous sommes, là, sur le terrain de la prévention. Si l’on veut inverser durablement la tendance, si l’on veut résorber la violence dans notre société, il faut investir dans l’éducation, dans la prévention. C’est avant tout sur ce terrain que la bataille se gagne. La Ville en est parfaitement consciente et agit en ce sens à bien des occasions. Projet éducatif territorial, programme de réussite éducative, activités sportives et de loisirs, campagne de sensibilisation aux risques (sécurité routière) avec des partenaires, présence de médiateurs dans les quartiers, à la piscine l’été… toutes ces actions visent à accompagner les jeunes dans l’apprentissage de la vie en société. La Ville a investi le champ de la prévention depuis de nombreuses années. Mais elle a besoin de la participation de tous, y compris des parents.