« Le site d’Alstom Belfort est sauvé »

« Grâce à la mobilisation de l’État et à l’engagement de tous, le site d’Alstom de Belfort est sauvé !« a twetté Manuel Valls ce mardi 4 octobre 2016, suite à la réunion de crise de ce jour à Belfort. Un temps menacé de fermeture (notre info du 04/10/2016), la population et les élus locaux de tous bords se sont révoltés contre ce projet jusqu’à solliciter les plus hautes instances de l’Etat et tous les médias nationaux.

Venu à Belfort avec trois commandes de trains, le secrétaire d’État à l’Industrie, Christophe Sirugue, a confirmé que « des pistes nouvelles ont été ouvertes (et) vont permettre le maintien d’une activité ferroviaire et industrielle sur le site de Belfort« . L’État va acheter 15 TGV pour les lignes Intercités Bordeaux-Marseille et Montpellier-Perpignan, « par anticipation de l’arrivée des lignes à grande vitesse » sur ces trajets, pour un montant total d’environ 450 millions d’euros. La SNCF est, comme prévu, mise à contribution avec une commande de 6 TGV pour la liaison à grande vitesse Paris-Turin-Milan, un marché estimé à 200 millions d’euros. Autant de trains dont les motrices, deux par rames soit 42 au total, seront assemblées à Belfort, mais qui donneront aussi du travail à d’autres sites d’Alstom en France, notamment La Rochelle (voitures TGV), Ornans (moteurs) et Le Creusot (bogies), a souligné M. Sirugue. La SNCF commandera en outre 20 locomotives diesel « destinées au secours des trains en panne », qui seront également produites à Belfort, pour un montant non spécifié.

De son côté, Alstom s’engage à investir 40 millions d’euros en trois temps dans son usine franc-comtoise, dont 30 millions pour le développement et la production d’un nouveau modèle de locomotive de manœuvre hybride ou diesel. Le groupe dépensera en outre 5 millions d’euros d’ici à 2019 pour moderniser les ateliers de maintenance ferroviaire du site de Belfort, avec l’objectif de doubler les effectifs sur cette activité, soit 150 salariés à terme. Enfin, Alstom investira 5 millions d’euros supplémentaires d’ici à 2020 pour diversifier la production de Belfort et l’orienter vers d’autres types de trains, mais aussi de véhicules routiers, notamment le bus électrique. « Il nous a semblé nécessaire d’élargir la palette de compétences du site de Belfort« , a déclaré le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge, soulignant que ce projet de bus électrique « est en train de mûrir (mais) n’est pas encore au stade du lancement« .

Les collectivités interviendront aussi à hauteur d’un million d’euros « pour électrifier une voie, ce qui va permettre d’accueillir un certains nombre de trains pour des révisions« , a précisé le Député-Maire de Belfort, Damien Meslot (LR).

Les syndicats, qui avaient appelé à une manifestation ayant rassemblé près de 300 personnes mardi, étaient dans l’ensemble satisfaits du plan présenté, mais prudents sur la survie du site à long terme. Les annonces du gouvernement vont « dans le bon sens, mais il faudra être vigilant« , a réagi André Fages, délégué CFE-CGC du site de Belfort, qui espère que le privé prendra le relais des commandes publiques : « Nous ne pouvons pas compter que sur l’État« . « Aujourd’hui, Belfort n’est pas rayé de la carte. Pas pour toujours, mais c’est déjà pas mal« , s’est félicité Pascal Novelin, délégué CGT du site, qui souhaite « que le TGV du futur soit fabriqué à Belfort« .

Alstom et la SNCF doivent en effet concevoir d’ici à la fin de 2017 une cinquième génération de TGV, sans garantie de commandes à ce stade. L’industriel et l’État, via l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), investiront 30 millions d’euros sur deux ans dans ce projet.

(source AFP)