Nicolas Pacquot a écrit à des ministres concernant le projet d’interdiction des emballages en bois

Nicolas Pacquot, Député Renaissance de la 3ème Circonscription du Doubs (photo Pose b / Christine Biau)

Nicolas Pacquot, Député Renaissance de la 3ème Circonscription du Doubs, a écrit à Bruno Le Maire (Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique), Marc Fesneau (Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire), Christophe Béchu (Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires), Olivia Grégoire (Ministre déléguée, chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme), Laurence Boone (Secrétaire d’État chargée de l’Europe) :

« Je souhaite attirer votre attention sur le débat qui aura lieu au Parlement européen relatif à un règlement proposé par la Commission européenne afin de réduire les déchets, et notamment les emballages en bois, pour les remplacer par du plastique recyclé.

La réduction de la production et de l’usage de plastique est une priorité pour réduire notre empreinte carbone, et la France s’est engagée dans cette démarche écologique. Un engagement que je salue. Cependant, l’écologie doit être cohérente et veiller au respect des traditions régionales et des savoir-faire locaux. Et il semblerait que la Commission européenne n’ait pas pris en compte les conséquences d’un tel texte sur la filière fromage, et les activités économiques et artisanales connexes.

Dans le Doubs, la filière Mont d’Or, élément incontournable du patrimoine gastronomique franc-comtois, serait la principale touchée par ce texte. 10 millions de boîtes sont vendues en France chaque année. Au même titre que le camembert en Normandie, le fromage français le plus célèbre dans le monde, et qui se vend à plus 160 000 tonnes par an. D’ailleurs, l’affinage dans une boîte en bois fait partie du cahier des charges de l’AOP « camembert de Normandie » et de l’AOP Mont d’Or.

Cette mesure pourrait ainsi conduire à la disparition des boîtes d’emballage emblématiques qui revêtent un véritable savoir-faire, au bénéfice des fromages industriels. En interdisant ces emballages en bois, la Commission va également mettre en péril de nombreux emplois, notamment ce beau et peu connu métier de « sanglier ». En effet, ce métier est intimement et historiquement lié à la production de fromage Mont d’Or, puisque les sangliers prélèvent des lanières d’épicéa pour sangler les fromages pendant leur fermentation, ce qui leur permet de s’affiner et de développer leurs arômes, et ce jusqu’à leur consommation. En outre, il n’y aura pas que la filière fromage qui sera impactée, on peut aussi penser à la filière ostréicole qui utilise des emballages en bois pour les bourriches d’huîtres.

J’ai appris qu’en vue de l’examen du texte, des collègues euro-députés, notamment de la Majorité présidentielle, avaient déposé des amendements visant à exclure les boîtes de fromage de la potentielle nouvelle réglementation.

Très attaché au patrimoine gastronomique national et à ses savoir-faire artisanaux, qui font la richesse de notre pays, je tenais à vous faire part de ma crainte vis-à-vis de cette proposition de règlement européen« .