Magali Duvernois : incinération des ordures ménagères, « nous avons choisi une solution d’avenir »

Magali Duvernois (photo Facebook Magali Duvernois)

Magali Duvernois, Maire d’Exincourt, Vice-Présidente en charge de l’Environnement et de la Transition écologique à Pays de Montbéliard Agglomération communique suite à « Le four de l’actuelle Usine d’Incinération des Ordures Ménagères de Montbéliard sera rénové » :

« Le Président d’Amorce Gilles Vincent écrivait en 2020 « La gestion des déchets est un enjeu stratégique essentiel pour les collectivités locales (…  non seulement pour des raisons environnementales mais aussi de pouvoir d’achat, de développement économique et d’emplois, et plus globalement de cohésion sociale et territoriale ». Avec la crise des énergies et des matériaux que nous connaissons aujourd’hui, ces paroles résonnent plus que jamais. Lundi soir, les élus communautaires de Pays de Montbéliard Agglomération ne s’y sont pas trompés. Nous avons choisi une solution d’avenir.

Notre agglomération ne peut passer à côté de cette transition environnementale et économique. Nous devons nous doter d’un véritable projet politique pour notre territoire en incluant l’ensemble de nos 72 communes et des habitants. Un projet politique qui sera créateur de valeurs et d’emplois non délocalisables. L’obligation nous est faite de tendre vers une économie circulaire la plus territorialisée possible. La flambée des prix des énergies pose de manière prégnante la valorisation de l’incinération de nos déchets ménagers. Dans le cadre du Plan Climat Air Energie Territorial, qui je le rappelle, se construit, tout comme le CRTE, à l’échelle des agglomérations et non du pôle métropolitain, nous sommes dans l’obligation d’augmenter notre part d’énergies renouvelables. Comment comprendre alors que notre agglomération, au regard de la flambée des coûts de l’énergie et de cette obligation faite par l’Etat, ne garde pas cette production de chaleur qui dessert tout un quartier ainsi que de nombreux bâtiments publics ?

La gestion des déchets s’est pendant longtemps réduite à une question de salubrité publique. Les déchets deviennent aujourd’hui les richesses de demain. La question de maîtrise des ressources naturelles (matières premières et énergies) est non seulement un enjeu environnemental mais aussi un enjeu économique.

Certains évoquent le coût pour l’ensemble des habitants de l’agglomération. Ce coût est répercuté sur la Redevance incitative. Comparons alors les prix de la Reomi de PMA votés il y a peu avec ceux d’une communauté de communes voisine adhérente au Sertrid : la part fixe de la Réomi de PMA est moins chère de 3 euros pour la poubelle de 80l, 11 euros pour la poubelle de 120l, 80 euros pour la poubelle de 240l et et jusqu’à 200 euros de moins pour les poubelles de 770l. Si le Sertrid était réellement moins cher, nous devrions retrouver des écarts de prix en leur faveur. Or, c’est l’inverse. Permettez-moi de rappeler qu’alors que certains ont voté contre la mise en place d’une politique plus sociale favorable aux familles avec 10% de moins pour les poubelles de 240l et aux habitants des immeubles avec 20% de moins pour les poubelles de 360 et 770l. ; ces mêmes aujourd’hui viennent nous parler de pouvoir d’achat et d’intérêt pour les habitants. Oui, nous nous préoccupons de la politique sociale pour les familles et les quartiers défavorisés et nous le traduisons par des actes forts. Cette attention se porte également sur la fourniture de chauffage.

Mais cette volonté de conserver cette compétence traitement des déchets doit aller plus loin , nous devons aller plus loin.
Nous sommes un des territoires en avance sur la collecte des bio-déchets. Il nous faut concevoir une valorisation de ces bio-déchets à travers la méthanisation. Je rappelle que lors d’une récente étude d’opportunités réalisée par l’ATMO Bourgogne-Franche-Comté, le bio-gaz est en tête du classement selon 4 paramètres : impact sur le climat, impact sur la santé, maturité, et coût. Doté d’une station de distribution sur Voujeaucourt, nous devons nous doter de cette production énergétique. Il en va de même pour les déchets industriels. Notre agglomération devait conserver cette compétence « traitement des déchets » pour construire sa politique d’avenir sur la transition énergétique.

Ainsi, le rapport proposé hier soir dépassait largement le cadre de la simple incinération des déchets ménagers. Il entend conserver nos compétences traitement des déchets afin de miser sur une économie d’avenir : l’économie circulaire. C’est un projet politique global qui inclut l’ensemble de nos communes, créateur d’emplois et respectueux de l’environnement« .

(source communiqué)