Martial Bourquin, Maire d’Audincourt, a écrit un courrier à Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie et des Finances, concernant le décret relatif à la fermeture des commerces dits « non essentiels » :
« (…) Nous venons d’entrer dans un second confinement, seule solution semble-t-il pour endiguer l’épidémie du COVID-19 et ainsi éviter un grand nombre de victimes. Je tiens à vous préciser que nous ne remettons pas en cause cette décision indispensable qui s’accompagne de nombreuses mesures visant à limiter les déplacements et les rassemblements. Je me permets d’appeler votre attention au sujet de la décision de fermer les commerces considérés comme non essentiels, qui crée une profonde injustice entre les petits commerces de centre-ville et la grande distribution ou le e-commerce.
Comment justifier que les grandes surfaces continuent de vendre des livres, des vêtements, des fleurs…et dans le même temps la librairie indépendante, le fleuriste de quartier, la boutique de mode de centre-ville soient contraints de fermer ? Depuis la fin du 1er confinement, ces petits commerçants, artisans se sont adaptés à leurs frais pour accueillir leurs clients dans des conditions sanitaires optimales en réduisant leur jauge, en installant du Plexiglas, en mettant à disposition du gel hydroalcoolique. Les grandes surfaces – même si elles ont mis en place les gestes barrières – constituent des lieux de rassemblements bien plus importants. Nous l’avons encore vu ces deux derniers jours. Cette décision est incompréhensible. Il ne faudrait pas que l’épidémie du COVID-19 soit le prétexte d’une victoire définitive du e-commerce et des grandes surfaces sur les commerces de centre-ville. Cela se traduira par des milliers de faillites. Nous ne pouvons pas ignorer que la période de fin d’année représente 30 à 40% du chiffre d’affaires de l’année pour une grande partie des commerçants et des artisans. Cette mesure injuste mettra à mal toutes les initiatives que nous avons mises en place pour sauver les centres-villes.
Par la présente, je vous demande instamment de modifier votre décret. Dans l’épreuve du confinement, il doit y avoir une égalité de traitement : soit tous les commerces restent ouverts, soit l’ensemble des commerces ou rayons considérés comme « non essentiels » doivent également être fermés. En tant que Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, vous êtes le garant d’une concurrence libre et non faussée. Il n’est pas trop tard pour réagir. Une plus grande concertation en amont vous aurait évité de commettre cette erreur, le pire pour notre économie, pour notre centre-ville serait de persister dans cette injustice. Enfin, l’exonération totale de toutes les charges pour l’année 2020 serait un signe fort pour conserver nos commerces de proximité (…) ».
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