L’Office de Tourisme du Pays de Montbéliard relance la verquelure

La verquelure (photo Pays de Montbéliard Tourisme)

A l’origine, il s’agit d’un rude tissu de chanvre, connu au XVIème siècle sous le nom de « verquelée » mais dont la fabrication remonte au Moyen‐Age. Cultivée puis filée au fuseau dans les villages du Pays de Montbéliard, elle était ensuite tissée artisanalement sous la forme d’une toile simple, pour couvrir oreillers, traversins et édredons, ou d’un damassé pour nappes et serviettes. La verquelure présente toujours un dessin classique formé de carreaux en deux ou trois couleurs (blanc, bleu et rouge garance). Aujourd’hui la « toile de Montbéliard » qui fut exportée jusque sur les marchés de Bâle et de Cologne, est à nouveau tissée dans le Pays de Montbéliard grâce à un savoir‐faire retrouvé et la volonté de l’Office de Tourisme de lui redonner ses lettres de noblesse.

A partir du vendredi 16 novembre 2018, dans le cadre des Lumières de Noël de Montbéliard, la boutique de l’Office de Tourisme proposera à la vente nappes, chemins de table, serviettes, coussins, tissu au mètre, décorations petits cœurs… en verquelure du Pays de Montbéliard. Et dès 2019, chaque année pour Noël, l’Office de Tourisme fera tisser un modèle unique de verquelure en vente au mètre.

Origine et histoire de la Verquelure

Appelée « verquelée » dès le XVIème siècle, la toile prend ensuite le nom de verquelure. Cette toile tissée caractéristique du Pays de Montbéliard, était ailleurs connue sous le nom de « montbéliard ». Le mot « verquelure » est peut‐être une déformation du mot « vergueux », provenant lui‐même de « gueux » qui signifie « raide ». Plusieurs exemplaires de ces tissus sont conservés au Musée Beurnier
Rossel de Montbéliard. Les fils de chanvre, écrus, blanchis, ou teints en bleu ou en rouge, sont placés sur des métiers à tisser à main pour produire un tissu serré, soit blanc pour les draps et les chemises, soit en 2 ou 3 couleurs pour les nappes et dessus de lit. La verquelure du Pays de Montbéliard est ornée de carreaux bleus ou bleus et rouges, ou violets par croisement du bleu et du rouge. Le bleu était obtenu par le pastel et le rouge par la garance que les fabricants de verquelure cultivaient eux‐mêmes. Selon une tradition orale, la verquelure destinée aux protestants était décorée de petits carreaux bleus et blancs et d’un aspect austère, tandis que la verquelure pour les catholiques portait des carreaux rouges et blancs de taille plus grosse. Dans les années 1920, 1930, on rencontre également la « verquelure patriotique » de trois couleurs : bleue, blanche et rouge. La verquelure présente un dessin classique formé de carreaux de couleurs rouge garance, bleue ou même tricolore. Le damassé est destiné aux nappes, rideaux et serviettes. Au fil des lavages, la toile devenait de plus en plus souple et plus soyeuse. La teinte bistre d’origine s’atténuait légèrement quand on déposait la pièce de toiles sur l’herbe le matin à la rosée. On pouvait aussi mettre des cendres de bois sur la toile à blanchir. La verquelure était réalisée en majorité dans les ateliers d’Héricourt d’où sortaient nappes de table, serviettes… ainsi qu’à Montbéliard et Lure. Ces trois villes formaient alors le « triangle de la verquelure ». La verquelure s’exportait sur les marchés de Besançon, de Bâle, et même au‐delà. Les draps et le linge de corps étaient aussi en fil de chanvre, rarement en fil de lin, plus fin et plus souple. Le fil de coton n’apparaît dans les villages qu’à la fin du XIXème siècle. Depuis le début du XXème siècle, ce type de tissu de chanvre et sa fabrication traditionnelle ont complètement disparu, pour être remplacés par un tissage industriel de lin et de coton dont la production se situe exclusivement en Alsace.