Vincent Adami : « travailleurs détachés, nos parlementaires contents d’être contents »

Vincent Adami (photo Vincent Adami)

Vincent Adami, Conseiller municipal PCF/Front de gauche de la Ville d’Audincourt, s’exprime concernant les travailleurs détachés en Europe :

« Nos parlementaires Monsieur Barbier et Monsieur Sommer chantent en chœur l’exploit d’Emmanuel Macron revenant avec la « victoire » du dernier sommet européen (notre info du 24/10/2017). Mais sur le dossier crucial des travailleurs détachés, comme souvent sur le terrain européen, le Président parle beaucoup mais ne change rien. C’est un accord perlimpinpin.

Les mesures négociées ne permettront pas de « protéger » les salariés, qu’ils soient français ou étrangers. L’application des lois du pays d’accueil est affirmée, mais pas celle des conventions collectives. L’accord ne traite pas du lieu principal du dumping social : les cotisations sociales. Aucun moyen nouveau n’est prévu pour lutter contre les abus. Les routiers, très exposés, ont été exclus des discussions. La limite à 12 mois du contrat du travailleur détaché ne tient pas compte de la réalité : en moyenne, ces contrats sont de 33 jours en France. Rien n’oblige les employeurs à limiter leur nombre. La seule conséquence possible est un turn-over accru.

Quand aux contrôles « nationaux » renforcés évoqués dans leur communiqué, on est impatient de savoir avec quels moyens. Les ordonnances qu’ils ont voté durant l’été ont au passage eu raison du peu de moyens dont bénéficiait encore l’inspection du travail. Rappelons au passage qu’il existe dans notre pays autant de travailleurs détachés déclarés que non déclarés.

On est encore loin de « l’Europe qui protège ». Pour refonder l’Europe et combattre les nationalismes, il faudrait commencer par arrêter de se moquer du monde du travail, des citoyens et accepter le vrai débat : comment faire converger par le haut les droits sociaux et salaires en Europe? C’est l’unique moyen de lutter contre le dumping social. Dur dur quand dans le même temps on détruit ces mêmes droits par ordonnance« .