Martial Bourquin : « la fin des contrats aidés, en marche vers une super austérité »

Martial Bourquin, Sénateur du Doubs (photo Facebook Martial Bourquin)

Martial Bourquin, Sénateur-Maire d’Audincourt, s’exprime sur le débat national concernant les contrats aidés :

« La suppression des contrats aidés, annoncée brutalement durant les vacances, inquiète légitimement beaucoup d’acteurs sociaux, associatifs et de nombreux élus de toutes tendances confondues. Les explications embarrassées du Premier Ministre et des Députés En Marche locaux (notre info du 23/08/2017) ne sont pas de nature à rassurer, le plus grand nombre bien au contraire. Je tiens à rappeler quelques vérités : les contrats aidés ne sont pas la panacée, je préfèrerais de véritables emplois d’insertion mais ils ont une efficacité qui ne peut être ignorée. Ainsi, diverses études , dont certaines sont issues du Ministère du Travail font un bilan nettement plus nuancé que les déclarations à l’emporte-pièce de la Ministre :
– les personnes bénéficiant de ces contrats risquent d’être définitivement éloignées de l’emploi et le processus d’exclusion se renforcera inexorablement
– le mouvement associatif vit beaucoup grâce à ces contrats aidés, leur disparition met donc en cause la vie même de ces associations qui maintiennent et garantissent un lien social indispensable
– grâce à ces contrats, beaucoup de collectivités, notamment les plus petites et les moins bien dotées financièrement, assurent des services au public et mènent des politiques d’insertion, et ce, dans les territoires ruraux comme dans les quartiers sensibles
– enfin, le secteur de l’insertion sociale et professionnelle risque d’être touché de plein fouet par cette mesure puisque ces contrats aidés représentaient un pied à l’étrier en direction de la formation et de l’emploi.

La fin de ces contrats s’ajoute à la baisse des APL, à la hausse de la CSG, aux Ordonnances de la Loi Travail, à la suppression de l’Impôt Sur la Fortune, à la ponction prévue de 13 milliards d’Euros sur les collectivités qui viennent juste de subir le retrait des 300 millions de crédits d’investissements sur des projets en cours… Les personnes les plus précaires, les collectivités sont dans le collimateur du Président et du Gouvernement.

Emmanuel Macron et sa majorité ont fait leur la citation d’Alphonse Allais « Il faut prendre l’argent là où il se trouve : chez les pauvres. D’accord, ils n’en n’ont pas beaucoup, mais ils sont si nombreux ». Nous sommes en marche effectivement, mais en marche vers une super austérité aux conséquences désastreuses« .