En France, la consommation d’alcool est à l’origine de 41 000 décès par an et comporte de nombreux risques pour la santé, à court et à long terme. Bien que la mise en place de politiques publiques comme la Loi Evin (1991) ait entraîné une baisse de la consommation ces dernières décennies, la France présente des niveaux de consommation toujours élevés (au-dessus de la moyenne européenne et des autres pays à l’échelle mondiale selon l’Organisation mondiale de la Santé et Eurostat), et certains modes de consommation comme les alcoolisations ponctuelles importantes (API) restent stables voire sont en augmentation dans certaines régions.
Ce point épidémiologique Bourgogne-Franche-Comté, par Santé Publique France, a pour objectif de fournir, à partir des données du Baromètre de Santé publique France 2021 (adultes de 18-75 ans) et du réseau de surveillance des urgences OSCOUR® (tous âges), des indicateurs régionaux clés pour la planification et l’évaluation des politiques locales de prévention de la consommation d’alcool.
En Bourgogne-Franche-Comté, en 2021, 7,3 % des adultes de 18-75 ans ont déclaré consommer de l’alcool quotidiennement. Depuis 2017, la part des consommateurs quotidiens d’alcool n’a pas évolué de manière significative. Cette proportion n’est pas significativement différente de celle du niveau national (8,0 %) et varie en fonction du sexe et de l’âge : plus élevée chez les hommes (12,0 contre 2,6 %) et les 61-75 ans avec une diminution significative entre 2017 et 2021 dans cette tranche d’âge (de 26,0 % en 2017 à 14,5 % en 2021).
En 2021, 16,9 % des adultes de 18-75 ans ont déclaré avoir des API mensuelles ; cette part n’a pas évolué de manière significative depuis 2017. Cette proportion n’est pas significativement différente de celle du niveau national (16,5 %).
En 2021, 18,0 % des adultes de 18 à 75 ans ont déclaré dépasser les repères de consommation. Cette proportion est significativement plus faible que celle du niveau national (22,0 %). Cette proportion était significativement plus élevée chez les hommes et pour les niveaux de revenu les plus élevés.
En 2023, 9 322 passages aux urgences en lien direct avec l’alcool ont été enregistrés (soit 26 passages par jour en moyenne). La part de passage aux urgences en lien direct avec l’alcool a tendance à diminuer depuis 2017, à l’exception de 2020 (année atypique en lien avec l’épidémie de Covid-19). Les départements présentant un taux plus important de passage aux urgences en lien direct avec l’alcool étaient la Haute-Saône, la Côte-d’Or, le Territoire-de-Belfort et la Saône-et-Loire pour les deux sexes et la Nièvre en plus pour les hommes.