Les organisations syndicales CGT, CFDT et CFE-CGC des entités juridiques FSE et FHS France communiquent :
« En date du 19 février 2024, le Groupe Forvia a annoncé dans la presse nationale son intention de lancer un projet baptisé « EU FORWARD » pouvant impacter jusqu’à 10 000 emplois en Europe sur la période 2024 à 2028. Cette annonce engendre de légitimes inquiétudes en termes d’emploi, d’organisation et de stratégie industrielle pour les sites FSE (Activités Echappements) et FHS France (Activités Hydrogène).
Cette annonce brutale témoigne d’une considération faible, voire nulle, des organisations syndicales. En effet, une nouvelle fois les représentants du personnel ont été mis devant le fait accompli sans aucune information/consultation au préalable et cela n’est pas acceptable en l’état. Notre légitimité tient des élections professionnelles ce qui nous positionne comme les garants des décisions économiques, sociales et stratégiques du Groupe et de nos entités juridiques respectives.
L’industrie automobile est aujourd’hui confrontée à des difficultés multiples. D’une part, les volumes de vente et la production se sont effondrés du fait des conséquences des difficultés d’approvisionnement et du coût des matières premières. D’autre part, la transition vers les motorisations électrique et hydrogène, accompagnée du déclin rapide des motorisations thermiques, entraîne un besoin existentiel d’investissement et de diversification pour un nombre important de sites industriels de la filière automobile locale.
Pour accompagner ces transformations industrielles, les pouvoirs publics et les acteurs publics locaux ont pris des mesures massives et nécessaires. Des mesures transversales favorables à l’industrie dans son ensemble ont été mise en œuvre depuis quelques années : baisse d’impôts, crédit impôts recherche, aides en tout genre, aides à la R&D pour stimuler l’innovation, l’investissement productif et la diversification., etc. Les organisations syndicales insistent sur le fait que ces subventions publiques doivent impérativement être garantes d’un maintien de nos outils productifs, de nos métier et de nos emplois sur notre territoire.
Dans ce contexte les organisations syndicales CGT, CFDT et CFE-CGC de la Métallurgie du Pays de Montbéliard s’inquiètent pour une industrie automobile minée par les pénuries multiples, la transition énergétique et le manque de visibilité que ces problèmes engendrent. Nous alertons sur « l’état critique » de notre industrie confrontée à la transition trop brutale vers l’automobile électrique. Dans ce contexte la suppression de nos 10 000 emplois est-il les prémices de la destruction des 100.000 emplois annoncés en France ? Cette filière fait face actuellement à une désorganisation industrielle sans précédent et à une délocalisation appuyée (trop) favorable à l’Asie, à ces constructeurs et équipementiers. Juridiquement, les employeurs disposent aujourd’hui de beaucoup de moyens sur le champ des restructurations. La souplesse accordée aux employeurs pour supprimer des emplois n’a jamais été aussi grande, notamment depuis les Ordonnances Macron de 2017.
Dans ce contexte les organisations syndicales CGT, CFDT et CFE-CGC de la Métallurgie du Pays de Montbéliard demandent : que les pays concernés par ces suppressions soient précisés ; que les Business Group (activités) concernées par ces suppressions soient précisés ; que les usines concernées par ces suppressions soient précisées. Le détricotage industriel des dernières années a démontré que les pays d’Europe de l’Ouest sont les premières victimes des réorganisations du Groupe et des activités automobiles en Europe.
Ladite annonce concernait également le déploiement d’une initiative mondiale baptisée « IA/Gen IA TRANSFORMATION » visant à optimiser les investissements et les coûts de R&D ainsi que le management des programmes. Cette nouvelle technologie impactera les salariés en matière d’emploi, de conditions de travail, de qualifications et de formation. Forvia veut réduire de moitié ses coûts de recherche & développement d’ici 2028 grâce notamment à l’intelligence artificielle générative. A ce titre les Organisations syndicales demandent des explications sur la protection des données personnelles, les conséquences sur nos organisations en termes de métiers, les conséquences sur l’humain en termes de risques psychosociaux (RPS), les conséquences sur l’emploi, les impacts en termes de productivité, de compétences et d’organisation du travail. A cela faut-il ajouter l’impact du déploiement de l’IA aux 10 000 suppressions d’emplois ?
Nous n’accepterons jamais d’apprendre la stratégie du Groupe dans la presse avant les instances représentatives du personnel. L’avenir est entre nos mains, c’est l’enjeu de notre action syndicale dans un contexte de destruction des emplois dans l’industrie automobile européenne. C’est dans nos sections syndicales que les choses se passent désormais. Les Organisations Syndicales des différentes BG FORVIA réfléchissent à une action d’envergure si des réponses ne sont pas apportées rapidement« .