Le plan municipal d’économies d’énergie de la Ville de Montbéliard

(photo d'illustration)

Face à la flambée des prix de l’énergie et afin de répondre à la consigne gouvernementale d’abaisser globalement la consommation de 10% pour permettre à tout un chacun de passer un hiver sans encombre, la Ville de Montbéliard a élaboré un plan municipal d’économies d’énergie, se déclinant sur plusieurs niveaux, des mesures d’envergure aux bons gestes du quotidien, et mobilisera le plus grand nombre.

La Ville veut ainsi répondre au double enjeu de contribuer à la rationalisation de la consommation d’énergie et de limiter significativement l’impact de son activité sur l’environnement. Il s’agit de s’inscrire naturellement dans un effort collectif destiné dans un premier temps à prévenir le risque de pénurie et, sur le plus long terme, à adapter nos modes de consommation habituels pour une consommation plus pertinente, plus vertueuse et plus durable des énergies.

S’il prend aujourd’hui, un aspect formel et renforcé sous la pression de la crise énergétique et de l’inflation, les objectifs liés à ce plan guidaient déjà les choix des élus montbéliardais depuis plusieurs années.

Une hausse très importante du coût des fluides

Sans aucune intervention de la part de la collectivité, la facture concernant les fluides (eau, gaz, électricité) passerait de 3 millions d’euros en 2022 à 4,8 millions d’euros en 2023. Soit une hausse de 60% imputable en très grande partie à l’augmentation de l’électricité. Epargnée jusqu’en cette fin d’année grâce à un contrat d’achat d’électricité qui lui était favorable, la Ville devra se plier aux nouveaux tarifs en 2023. La hausse est estimée selon EDF entre 2,8 et 3,4 fois le prix actuel.

Un plan pour limiter la consommation énergétique et l’impact sur le budget de la collectivité

Pour s’inscrire en faveur d’une baisse de consommations comme l’a souhaité le Gouvernement, et limiter les conséquences de la hausse des prix sur le budget, la Ville de Montbéliard a élaboré un plan d’action visant à réduire sa consommation d’énergie. Désireuse de jouer les bons élèves, elle a même décidé d’aller plus loin que les 10% d’économies réclamés par les autorités centrales et s’est fixé un objectif de 12% d’économie d’énergies.

Parmi les actions retenues figurent :

– La réduction des plages d’éclairage public.
Mise en place en 2016, la réduction des plages d’éclairage public a déjà permis d’économiser plus de 4 millions de kWh et 615 000 €. La Ville a décidé de réduire encore la durée de l’éclairage des rues de deux heures. A compter du 1er novembre, l’éclairage public sera éteint de 23h à 6h en semaine et de 1h à 6h les vendredis et samedis (sauf secteur 1* et zones de vidéosurveillance).
Cela générera une économie de 600 000 kWh supplémentaires, l’équivalent de 237 000 € (sur la base d’une estimation du tarif 2023)
* Parking cimetière, Pajol, Prés-la-Rose, échangeur A36

– L’extinction de l’éclairage des monuments à 22h00
Une dizaine de bâtiments et ouvrages sont éclairés une partie de la nuit pour mettre en valeur le patrimoine montbéliardais. Cet éclairage des monuments contribue bien sûr à embellir la ville. Comme pour l’éclairage public, la Ville a décidé de réduire la durée d’éclairage des bâtiments en l’arrêtant à 22h (contre minuit ou 1 heure jusqu’à présent). Cette disposition génère une économie de 8 000 kWh, soit 3 000 €/an (tarif 2023).

– La réduction de la durée d’éclairage des Lumières de Noël
La Ville de Montbéliard n’a pas attendu la crise actuelle pour limiter sa consommation d’énergie. Ainsi pour les Lumières de Noël, les ampoules à incandescence ont été remplacées progressivement par de la LED à partir de 2007. Depuis 2009, la totalité des décorations lumineuses de Noël est à base de LED. La consommation a ainsi été divisée par cinq, passant de 143 000 kWh en 2007 à 27 000 kWh en 2020. La facture étant divisée par 2,6.

Dans le contexte actuel, un effort supplémentaire était néanmoins souhaitable. Aussi, la Ville a-t-elle décidé de réduire d’une heure la durée d’éclairage des illuminations de Noël. Celles-ci s’arrêteront à 21h00 en semaine et 22h00 le week-end (vendredi, samedi et dimanche). Cette disposition n’aura qu’un impact très limité sur la consommation d’électricité et le budget de la collectivité puisque cela représente une diminution de 1700 kWh pour environ 600 €. L’éclairage LED est effectivement très économique.

La question de la patinoire est à considérer à part, puisqu’il n’y a pas de véritable alternative sauf à opter pour une patinoire synthétique ce qui reviendrait beaucoup plus cher. Les choix de la collectivité pour faire des économies durables se sont portés ailleurs, sur des éléments structurels plutôt que sur des événements ponctuels.

– La poursuite du programme de remplacement des appareils d’éclairage public
Chaque année, la collectivité remplace, par l’intermédiaire d’un programme pluriannuel d’investissement, un certain nombre d’appareils d’éclairage public obsolètes par du nouveau matériel. Les lampes à LED permettent en effet de faire des économies substantielles sur la note d’électricité tandis que les nouveaux luminaires orientés exclusivement vers le sol limitent la pollution lumineuse du ciel. Depuis une quinzaine d’années, ce sont 2 000 luminaires qui ont été changés sur les 6 000 points lumineux avec en retour une économie de l’ordre de 375 000 kWh.

Compte tenu de l’importance du parc immobilier municipal (une centaine de bâtiments et équipements), l’action sur le chauffage est un levier important pour réaliser des économies, à court comme à long terme. Parmi les actions à court terme, la Ville de Montbéliard a décidé de :
– réduire de 2°C la température dans les gymnases en passant de 16°C à 14°C ;
– abaisser la température de 1°C dans les écoles en passant de 20°C à 19°C pour les élémentaires et de 21°C à 20°C dans les écoles maternelles et les crèches ;
– fixer la température ambiante des bureaux, des services municipaux et du théâtre à 19°C (-1°C) ;
– fixer la température à 26°C minimum dans les locaux climatisés l’été prochain ;
– abaisser de 1°C les températures du petit et du grand bassin de la piscine couverte pour la porter respectivement à 27°C et 26°C, et de suspendre temporairement l’activité bébés nageurs ;
– revoir l’usage des serres municipales pour la production florale en abandonnant, au moins provisoirement, les serres couches et le petit tunnel et en diminuant la température de 2°C à 5°C) ;
– réduire le nombre de vestiaires utilisables dans les stades et gymnases ;
– coupure du chauffage au Temple Saint-Georges à l’issue du colloque Cuvier fin octobre 2022 (sauf animations Regitech) ;
– isoler la banque d’accueil de l’Espace Galilée.

Des rencontres avec les associations sont prévues et permettront d’associer ces acteurs au défi énergétique.

Ces actions à court terme devraient permettre de réduire la consommation de gaz, électricité et fioul d’environ 2 000 MWh (13% de la consommation 2022), ce qui représenterait une économie de 140 000 €. En cas d’aggravation de la situation au cours de l’hiver, d’autres actions pourront être mises en œuvre.Des actions à long terme ayant pour objectif de réduire notre dépendance énergétique et préserver l’environnement.

Comme indiqué précédemment, la Ville de Montbéliard n’a pas attendu 2022 pour prendre des décisions allant dans le sens des économies d’énergie et s’inscrire dans une dynamique durable et vertueuse pour l’environnement.

De nombreux chantiers ont été réalisés ces dernières années en ce sens :
– construction de l’école Louis Souvet (bâtiment à énergie positive)
– renforcement de l’isolation extérieure des équipements (école maternelle du Mont-Chevis, Espace Lou Blazer, nouveau centre commercial des Hexagones…);
– remplacement progressif des huisseries simple vitrage par du double vitrage
– remplacement des chaudières anciennes ou trop consommatrices par du matériel plus récent et plus performant
– généralisation des vannes thermostatiques
– installation de systèmes de télégestion des bâtiments
– remplacement progressif des appareils d’éclairage public par du matériel équipé de LED
– remplacement progressif des appareils d’éclairage des bureaux (et ateliers) par du matériel à LED
– modernisation du réseau de chauffage urbain
– démolitions de bâtiments anciens
– …

En parallèle, la collectivité entend saisir les opportunités liées au développement et à la production de nouvelles sources d’énergie moins impactantes pour l’environnement : avec la possibilité d’implanter des panneaux photovoltaïques sur des fonciers adaptés et de faciliter l’installation de microcentrales hydroélectriques au niveau des barrages situés sur le territoire de la commune. De premières démarches sont engagées pour chacun de ces projets avec notamment la modification simplifiée du PLU.

Enfin, des réflexions plus larges sont menées sur l’opportunité de collecter les eaux de toiture des bâtiments municipaux, de renouveler la flotte de véhicules et d’équiper la collectivité de bornes de rechargement, sur l’extinction des commerces la nuit, le renouvellement des outillages et pratiques de transports…

Le personnel municipal appelé à montrer l’exemple et à contribuer à sa manière à l’effort collectif

Seule la technique ne suffira pas à modifier la trajectoire regrettable que prend le climat planétaire. Les hommes et les femmes doivent s’impliquer à tous les niveaux et apprendre à modifier leurs comportements. En ce sens, des consignes simples ont été passées (ou rappelées) aux agents municipaux. Elles leur enjoignent :
– d’éteindre l’éclairage lorsqu’ils quittent leur bureau ou atelier (même temporairement) et dès lors que la lumière naturelle du jour le permet ;
– d’éteindre son ordinateur, ses écrans, ses imprimantes et copieurs le soir en partant ;
– de retirer le chargeur de la prise en même temps que l’on débranche son portable (téléphone ou ordinateur) de celui-ci ;
– de veiller à ce que les vannes thermostatiques soient bien sur la position 3 ;
– de s’habiller plus chaudement plutôt que d’apporter un chauffage d’appoint (désormais interdit) ;
– de couper le chauffage le temps d’aérer les locaux (maximum 20 minutes) ;
– de privilégier les escaliers par rapport à l’ascenseur ;
– enfin de réduire leur vitesse au volant et d’éviter de tirer sur les rapports en adoptant une conduite souple.

A titre d’exemple, un ordinateur standard (unité centrale + écran) consomme environ 300 kWh par an, soit pour un parc comme celui de la Ville de Montbéliard constitué d’environ 300 ordinateurs, une consommation annuelle de 90 000 kWh/an (5000 €).

Un effet positif sur l’environnement

Le plan d’économies d’énergie tel que présenté par la Ville de Montbéliard est de nature à limiter le rejet de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ainsi, les économies sur l’éclairage éviteraient le rejet de 620 tonnes équivalent CO²/an. Celles réalisées sur le chauffage (gaz, électricité, fioul) éviteraient le rejet de 440 tonnes équivalent CO²/an. Soit un total de 1 100 tonnes !

Le décret de rénovation tertiaire

Conformément aux orientations fixées par le Gouvernement à travers le décret de rénovation tertiaire (Loi de Transition énergétique), la Ville a entrepris de réaliser un diagnostic de l’ensemble de ses bâtiments et équipements, et plus particulièrement ceux dont la surface est supérieure à 1000 m² puisque spécifiquement visés par le décret. Pour rappel, les objectifs d’économies fixés aux collectivités sont les suivants :-40% de chauffage et électricité en volume en 2030 ; -50% en 2040 ; -60% en 2060.

Indispensable si l’on veut maintenir le réchauffement climatique à un niveau supportable, la mise en conformité des bâtiments et équipements municipaux avec le décret Tertiaire va entraîner de nombreux et importants travaux au cours des prochaines décennies ainsi que de grosses dépenses d’argent public, tous échelons confondus (Etat, Régions, Départements, Agglomération, Communes…).

(source communiqué)