Martial Bourquin : vote sur l’usine d’incinération pour le déchets du Pays de Montbéliard

Usine d'incinération des ordures ménagères de Montbéliard (photo Google)

Les élus d’Audincourt siégeant à Pays de Montbéliard Agglomération Martial Bourquin, Mélanie Daf, Damien Charlet, Céline Durupthy, Renaud Fouché, Zina Guemazi, Alain Monnien, communiquent :

« Ce lundi 11 juillet 2022, les délégués communautaires vont voter un dossier important, engageant l’avenir de notre territoire, non seulement en ce qui concerne l’incinération de nos déchets, mais d’une manière plus large, concernant la transition écologique et énergétique pour le Pays de Montbéliard (notre info du 11/07/2022).

Nous aurons à choisir entre deux solutions : envoyer nos ordures à Bourogne, dans le territoire de Belfort dans l’usine gérée par le SERTRID ou refaire à neuf l’un des deux fours de l’usine actuelle de la Petite-Hollande. Le choix aurait pu être aisé : il existe une usine qui peut accueillir nos déchets, optimisons les moyens et allons à Bourogne. Mais plusieurs éléments viennent remettre en cause ce qui pourrait ressembler à un choix de bon sens.

Il y a, en premier lieu, des arguments écologiques et énergétiques. Aujourd’hui, l’usine de la Petite-Hollande permet de chauffer non seulement tous les habitants du quartier, mais aussi tous les bâtiments publics alentour (lycées, impôts, Sécurité Sociale, cité judiciaire, université…) Cette solution de chauffage et d’eau chaude, à l’heure où les prix du gaz et de l’électricité ne cessent de s’envoler, est plus qu’intéressante. Si nous devions nous en passer, cela coûterait cher, aux habitants, mais aussi à chaque administration qui se verrait obligée de trouver une autre solution. Pour l’instant, l’usine de Bourogne n’envisage pas de solution pour utiliser la chaleur qu’elle produit, ce qui alourdit le bilan écologique de cette usine vieillissante.

Ensuite, nous savons aujourd’hui que le traitement des déchets est un enjeu d’avenir : nous avons voté il y a peu l’arrivée des poubelles jaunes, qui nous permettra de mieux trier et de réduire considérablement la masse des ordures ménagères brûlées. De la même manière, dans beaucoup de communes, la collecte des biodéchets a commencé et se poursuivra dans toute l’agglomération d’ici l’année prochaine. Les biodéchets sont une ressource qu’il faudra rapidement valoriser grâce à une usine de méthanisation. Nous devons garder la main sur ces projets structurants pour l’autonomie énergétique de notre territoire. De la même manière, nous ne pouvons pas perdre les compétences de recyclage des déchets industriels, des bois B, des métaux…

Avec le SERTRID, nous n’avons aucune garantie sur ces filières d’avenir. Nous n’avons pas beaucoup de garanties, à vrai dire, si ce n’est un prix d’appel intéressant pour la première année, pour le brûlage à la tonne. Pas de garantie sur les prix des années à venir, sur l’état de l’usine ou des perspectives écologiques.

Pour nous, le choix doit se faire sur des critères économiques, mais en ayant une vision à long terme. Nous devons mettre dans la balance beaucoup de paramètres : le rachat de la chaleur par la ville de Montbéliard, les emplois de l’usine, le coût pour les usagers, les investissements en camions de ramassage et les coûts et le bilan carbone des transports…Autant de paramètres qui rendent le choix technique et complexe. Mais après l’analyse fine du dossier, la solution d’une nouvelle usine pour le Pays de Montbéliard s’impose. Ce choix ne peut pas se faire sans penser déjà à un projet global de développement écologique, d’économie circulaire et de transition énergétique : cela doit passer par des initiatives fortes, comme le soutien à la Recyclerie, l’engagement à isoler l’ensemble des bâtiments publics, la mise en place du maraîchage bio ou encore des plans de déplacement favorisant l’amélioration de la qualité de l’air. Il faut cesser de parler d’écologie, il faut enfin passer aux actes. Nous sommes dans l’urgence climatique.

Ce soir, ne votons pas seulement pour brûler nos déchets ici ou ailleurs, mais bien pour engager le territoire dans une politique durable pour l’environnement« .

(source Facebook Martial Bourquin)