Bilan de la présence du lynx et du loup dans le département du Doubs

Photo d'illustration (photo ToutMontbeliard.com)

Vendredi 22 octobre 2021, le Préfet du Doubs a réuni l’ensemble des partenaires concernés par le suivi et la gestion du lynx et du loup afin de dresser le bilan de la présence de ces deux espèces dans le département dans une démarche visant à assurer à la fois la protection stricte de ces espèces et leur coexistence avec les activités humaines, les activités d’élevage en priorité.

Si ces deux espèces font l’objet d’une protection et sont suivies par le réseau loup-lynx animé et coordonné par l’office français de la biodiversité (OFB) et par la direction départementale des territoires, elles bénéficient chacune de dispositions spécifiques définies pour le loup dans un plan national d’action (PNA) sur la période 2018-2023 et pour le lynx dans un plan en cours de validation pour la période 2022-2026. Le projet de PNA lynx est actuellement soumis à la consultation du public jusqu’au 27 octobre 2021 inclus.

Le lynx fait partie de la faune départementale depuis plusieurs décennies avec son retour à partir de réintroductions réalisées en Suisse ; actuellement, la population jurassienne de lynx (franco-suisse) est estimé à 150 individus. Des indices de présence sont régulièrement collectés (352 indices pour 2020 et 158 pour le 1er semestre 2021), dont plus de 90 % correspondent à des photographies d’individus. L’année 2021 a notamment été marquée par le relâcher réussi, le 26 avril 2021, d’une lynx recueillie en octobre 2020 et soignée par le Centre Athénas, mais également par des événements de mortalité exceptionnellement importants en début d’année (les causes identifiées étant principalement les collisions routières).

Le loup quant à lui recolonise depuis 1992 la France à partir de population naturellement présente en Italie : l’effectif moyen français a été estimé par l’OFB, en fin d’hiver 2020/2021, à 624 individus. En Bourgogne-Franche-Comté, des observations visuelles et des indices de présence de loup sont enregistrées depuis 2008. Une zone de présence permanente (ZPP) dite de Marchairuz est reconnue depuis 2018 en limite du Doubs, du département du Jura et du canton de Vaud en Suisse. Grâce au suivi estival de l’espèce, l’installation d’une 2ème meute sédentarisée a pu être confirmée sur le massif du Risoux. Le dispositif de suivi hivernal permettra de suivre l’évolution de ces 2 meutes.

Le loup, comme le lynx sont à l’origine de dommages aux troupeaux et une attention particulière est apportée d’une part à la protection des activités d’élevages et d’autre part à l’indemnisation des éleveurs lorsque la responsabilité du prédateur n’est pas écartée. Le nombre de constats d’attaque est encore faible dans le département (moins d’une dizaine) et variable d’une année à l’autre et les attaques concernent les troupeaux ovins et caprins. Cinq constats sur troupeaux, avec prédation avérée, ont ainsi été enregistrés en 2021. Il est rappelé qu’il est nécessaire de signaler à l’OFB au 03 81 58 39 65 le plus rapidement possible toutes les suspicions d’attaque pour permettre un constat dans les 72 heures et une éventuelle indemnisation.

Cependant, la situation suisse, et les récents dommages observés sur bovins, laissent craindre une extension du phénomène qui ne touchait pas pour l’heure le Doubs. La direction départementale des territoires du Doubs participe donc au groupe de travail national engagé pour la prise en compte de cette problématique. Des aides financières (crédits FEADER et d’État) sont proposées pour la mise en place de protections des troupeaux ovins et caprins du département, par le biais d’appels à projets. Les 3 dossiers de demande de subventions déposés ont été retenus pour l’acquisition de chiens et matériels de protection. Les critères d’éligibilité dépendent d’un zonage départemental, établi par arrêté, qui tient compte des attaques et de la présence du loup sur le territoire. Un prochain appel à projet sera lancé dès le début d’année 2022 à partir d’un zonage mis en cohérence avec les attaques subies en 2020 et 2021. Tout renseignement sur la mise en œuvre de cette mesure peut être obtenu auprès de la direction départementale des territoires.

La direction départementale des territoires propose également, aux éleveurs du département qui pourraient être touchés par des attaques, un prêt de dispositifs de protection des troupeaux (clôtures électrifiées, effaroucheurs, etc.). L’intervention des lieutenants de louveterie, pour la mise en œuvre de tirs d’effarouchement, a également permis, début juillet, de stopper des dommages sur un troupeau ovin.

Enfin, la chambre régionale d’agriculture d’une part, et l’institut de l’élevage (IDELE) d’autre part ont pu présenter leurs projets respectifs. Le premier concerne le déploiement envisagé d’un outil d’information des éleveurs sur la présence du loup, avec une alerte sur les dommages constatés. Le second concerne la structuration de la filière nationale sur les chiens de protection des troupeaux.

(source communiqué)