Marie-Guite Dufay : « Mise en difficulté par la crise sanitaire, la culture ne doit pas devenir l’enjeu de polémiques stériles »

Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté (photo Twitter @MarieGuiteDufay)

Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, s’exprime :

« J’ai été personnellement interpellée par François Sauvadet, président du groupe régional de la droite et du centre, concernant la situation des cinémas et des lieux culturels. Je pourrais saluer cette inquiétude vis-à-vis d’un secteur effectivement très durement impacté par la crise actuelle, si je n’y voyais pas une manœuvre très strictement politicienne.

Le président du principal groupe d’opposition régional m’invite donc à engager notre Région, « comme la Région Nouvelle-Aquitaine, dans l’expérimentation d’un nouveau protocole permettant une réouverture rapide des lieux de diffusion de la culture ». Ce faisant, il feint d’oublier que ces deux régions sont dans des situations très différentes : la Nouvelle-Aquitaine présente un taux d’incidence de 136 pour 100 000 habitants, quand ce même taux approche de 280 en Bourgogne-Franche-Comté, soit plus du double. De même, il feint d’oublier que la Bourgogne-Franche-Comté était la région qui, début janvier, présentait le taux d’hospitalisation le plus élevé en France, devant les régions Grand-Est, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes. Les acteurs culturels de notre région connaissent mon engagement personnel et celui de ma majorité en faveur de la culture.

Dans la crise, il s’est traduit par un maintien sans condition des budgets de fonctionnement, afin que les structures culturelles puissent maintenir leur activité malgré les contraintes sanitaires. C’est une mesure qui s’est concrétisée immédiatement en termes de contrats de travail pour les artistes, pour les administratifs, pour les techniciens. Il s’est traduit également par la création d’un fonds d’urgence en faveur des associations, qui mobilise près de 10 millions d’Euros et profite pour près de la moitié aux associations culturelles. Et M. Sauvadet n’est pas sans savoir que je viens de faire voter par notre assemblée une aide exceptionnelle aux salles de cinéma, en accord avec les représentants de la filière, que j’avais consultés préalablement. Par ailleurs, la Région, soucieuse d’avoir des retours du terrain, n’a cessé d’organiser des concertations depuis le début de la crise. Ma vice-présidente à la culture et au patrimoine, Laurence Fluttaz, a ainsi multiplié les rendez-vous, au cours des derniers mois, avec les représentants de chaque esthétique : scènes de diffusion du spectacle vivant, compagnies, cinéma, livre, festivals, musiques actuelles, ensembles musicaux…

De leur côté, les professionnels sont en lien constant avec le ministère de la Culture et ont proposé divers protocoles afin d’accueillir du public dans les meilleures conditions de sécurité, sans issue pour le moment. Mais les protocoles pourront être mis en place lorsque la situation sanitaire s’améliorera, et non alors qu’elle tend à s’aggraver… En l’occurrence, la Région Bourgogne-Franche-Comté fait confiance, d’abord, aux professionnels.

C’est une position qui vaut en matière de culture comme pour tous les autres secteurs d’activité. Quoi qu’il en soit, je me félicite que M. Sauvadet prenne pour modèle une grande Région de gauche, la Nouvelle-Aquitaine, qui, comme la Bourgogne-Franche-Comté, a fait la preuve de son soutien déterminé au secteur de la culture et aux acteurs qui la font vivre, jour après jour, sur notre territoire« .