Denis Sommer : « Filière automobile, une exigence de solidarité entre donneurs d’ordre et sous-traitants »

Denis Sommer, Député 3ème Circonscription du Doubs (photo Facebook Denis Sommer)

Denis Sommer, Député LREM de la 3ème Circonscription du Doubs, s’exprime concernant la préparation de la loi PME/PMI :

« J’ai adressé à Bruno Lemaire, Ministre de l’Economie et des Finances, une question écrite sur les mutations profondes vers lesquelles s’engagent les constructeurs automobiles français à travers leurs projets stratégiques « usines du futur ».

Ces transformations toucheront les plates-formes de production, leur organisation et les temps de travail (« lundi au lundi », 24h/24) au sein des sites d’assemblage. Elles interrogent donc les capacités d’adaptations de la filière et d’un nombre important d’équipementiers et fournisseurs dans les PME/PMI. Ces derniers doivent pouvoir investir, se réorganiser, dégager des marges leur permettant d’amortir les efforts à consentir et de répondre aux attentes de leurs clients. Or, ces capacités d’adaptation sont parfois menacées par les pratiques de la filière. Depuis 15 ans, trop souvent, des pressions sont faites sur les PME/PMI sous-traitantes pour les inviter à délocaliser vers d’autres pays « low cost ».

J’ai pu constater une pratique d’achat bien différente en Allemagne, par exemple, où la solidarité entre tous les acteurs de la filière est réelle et préserve le patrimoine, les savoir-faire, l’emploi, toutes choses qui impactent la visibilité des entreprises allemandes, nécessaire à leurs choix d’investissements. C’est vers ce modèle que nous devons évoluer, qui privilégie le moyen et long terme, plutôt que le très court terme et la seule pression sur les prix, parfois au détriment de la qualité.

J’ai aussi attiré l’attention du Ministre de l’Economie sur la pratique des tickets d’entrée à verser parfois aux clients pour en devenir fournisseur. Cette pratique de droit d’entrée peut représenter jusqu’à 1% du CA réalisé sachant que le résultat de ces entreprises est voisin de 2% dans le meilleur des cas. Elle est profondément injuste : nul ne doit avoir à payer pour travailler.

Ces propositions sont le fruit de nombreuses rencontres de travail avec les acteurs de la filière automobiles dans le Pays de Montbéliard. Je les porte dans mon travail au sein du groupe de députés qui prépare, avec le ministre de l’économie, le projet de loi-cadre PME/PMI qui sera présenté au printemps 2018. La solidarité qu’elles exigent est une condition essentielle dans les succès futurs de la filière, celle des constructeurs, celle des PME/PMI, celle de l’emploi et celle de nos territoires« .