Bar des sciences Montbéliard : transparence, diktat de notre temps ?

Le Bar des sciences est une initiative qui permet de parler de sciences en favorisant la rencontre entre le chercheur, le citoyen, l’industriel, le militant. Un bar des sciences n’est pas une conférence mais un dialogue décomplexé, un débat libre et respectueux, un temps durant lequel chacun peut exprimer ses certitudes, ses interrogations, ses craintes, ses espoirs, ses colères… Toute pensée est légitime, tout point de vue est intéressant dans le respect mutuel.

Le prochain Bar des sciences aura lieu le samedi 6 mai 2017 à 20h à l’Hôtel Bristol de Montbéliard, avec pour thème « transparence, diktat de notre temps ? », avec Mazarine Pingeot, femme de lettres, professeur agrégé de philosophie, chroniqueuse, écrivain.

La transparence est-elle devenue l’idéologie dominante de la société contemporaine ? Rien ne semble aussi vertueux, donc aussi inoffensif, que la « transparence », synonyme de clarté, de sincérité voire de rectitude morale. Et, à y bien regarder, rien n’est si clair qu’il n’y paraît lorsqu’il s’agit de transparence. Chaque citoyen a par exemple le droit d’être informé de la façon la plus objective. Faut-il pour autant tout montrer dans les « médias », y compris les images les plus choquantes ? Si ce même citoyen se plaît à mettre en scène son intimité sur les réseaux sociaux, doit-il pour autant ne pas s’inquiéter de l’utilisation marchande ou sécuritaire de ses données personnelles ? Si un homme politique a pour obligation d’être irréprochable, peut-il tolérer d’être constamment épié, y compris jusque dans sa vie privée ? Cette recherche sans limite de  » transparence  » est en train de gommer une frontière qu’on croyait jusqu’ici sacrée : celle qui sépare l’espace publique de l’espace privé. Qu’il s’agisse de la presse à scandale ou de la téléréalité, de la vie de nos dirigeants, du traitement de l’information par les « médias » ou des nouvelles technologies, l’exigence de transparence s’est imposée dans tous les domaines de la société, glissant subrepticement de l’injonction morale au fantasme de contrôle absolu, au risque de nous conduire à la lisière du totalitarisme.