Rencontres et signature en Franche-Comté : Frédérique Germanaud, « Courir à l’aube »

Venez rencontrer Frédérique Germanaud autour de son livre « Courir à l’aube » édité par La clé à molette, éditeur à Montbéliard :
– mercredi 5 avril 2017 à 20h à la Médiathèque d’Arc-et-Senans
– vendredi 7 avril 2017 à 20h à la librairie les Papiers Bavards à Audincourt (dans le cadre de Mon libraire mon univers)
– samedi 8 avril 2017 à 10h30 à la Médiathèque de Montbéliard
– samedi 8 avril 2017 à 15h à la librairie Littéra de Montbéliard (dans le cadre de Mon libraire mon univers)
– jeudi 13 avril 2017 à 18h30 à la librairie Polinoise, La Fruitière des livres à Poligny
– samedi 15 avril 2017 à 14h à la librairie les Sandales d’Empédocle à Besançon

« Récit dense et intimiste, Courir à l’aube est impressionniste de la plus belle des manières. Confrontée à une catastrophe apocalyptique, une femme seule et solitaire tente de survivre au présent », Le Matricule des Anges, janvier 2017.

«Mon amour mon père un ami un amant. Quelqu’un veut me parler. Je cours. J’ai l’impression de ne faire que cela, guetter, courir». Après un événement tragique, dans une atmosphère post-apocalyptique, une femme tente de survivre. Entre fantasme et réalité, ce roman reprend les thèmes qui traversent l’œuvre de Frédérique Germanaud : la solitude, la difficulté à rester debout, l’écriture. D’une densité surprenante, Courir à l’aube impressionne par sa force et sa puissance évocatrice.

Frédérique Germanaud vit et travaille à Angers. Marcheuse, cinéphile et lectrice invétérée, elle écrit à l’étage de sa maison, face à une fenêtre qui ouvre sur un petit jardin en désordre et clos de murs d’ardoise.

Extraits :
« Je t’ai trouvé endormi sous un chêne-liège, la tête posée sur ton sac de voyage, la guitare dans son étui adossé au tronc. Le vent soufflait fort, usant l’ouïe et les nerfs […]. Je t’ai touché du bout du pied, que j’avais nu, pour vérifier si tu étais vivant. Des moineaux se sont envolés. Ils s’étaient mis à l’abri du mistral au cœur de l’arbre. Je t’ai poussé plus fort, mes orteils sur ta cuisse. Le vide de la colline s’est animé de ton regard. Tu m’as dit que j’avais les cheveux emmêlés Première épiphanie. La terre ocre poudrait tes vêtements d’une poussière qui, sous le soleil, semblait dorée« .
« Voici une autre version de notre rencontre : par une journée très chaude, immobile, je me repose à l’ombre d’un pin parasol odorant. Je ne dors pas, je te vois arriver dans le soleil mouvant qui passe entre les branches. Tu es maigre. Echassier des marais voisins, égaré, assoiffé. Dans le contre-jour, ton visage est obscur. De la main levée, tu me montres quelque chose dans l’arbre, un nid, une corneille ou l’une de mes sœurs, que sais-je, je lève les yeux au ciel, je suis complètement éblouie, c’est pire que la nuit noire. Tu auras souvent ce geste de montrer quelque chose que je ne vois pas. Je songe à ceux qui se révélèrent masqués, Ulysse et Dionysos, Edmond Dantès, méconnaissables. J’aurais dû me méfier. Tu n’as cessé de balancer entre apparition et
disparition, absence et présence, masque et révélation. Deuxième épiphanie« .
« […] Tu me disais ton lit est un champ de batailles. Entortillage, chutes d’oreillers, boule de couverture. C’est pire depuis que tu t’es absenté du champ des opérations. Un vrai saccage. J’ai les muscles douloureux d’avoir paré certaines attaques rêvées ou balayé le vide des bras et des jambes toute la nuit. L’image de toi est là, quelque part, dans le blanc. Posée sous l’oreiller au moment de m’endormir, elle a voyagé dans la nuit. Le lit est devenu le seul espace de réalité tangible, gardien de notre passé. C’est aussi un horizon déserté, une mer vide. Un bord de falaise, une cage. Un champ de questions ou un mur d’impossibilités. Un concentré de solitude malgré la présence, parfois, souvent, d’hommes à mes côtés. Mais ce n’est pas ainsi qu’on vit, qu’on habite. Les autres hommes ne sont que des tours de passe-passe. Chaque matin je m’éveille dans l’effondrement des draps« .