
Martial Bourquin, Maire d’Audincourt, communique :
« Hier, le rapport relatif à l’avenir de la cancérologie sur les sites de Trévenans et du Mittan a été soumis au Comité de Pilotage. À notre grand regret, les préconisations qui en résultent, tendent à maintenir l’option, contre laquelle nous nous sommes toujours fermement opposés : celle de la création d’une maison du cancer à Trévenans, tandis que le site du Mittan serait dévolu à un centre de réadaptation spécialisée en onco-gériatrie.
Après deux longues années de réflexion, nous voici renvoyés à cette solution initiale, comme une évidence imposée. Mais cette évidence n’en est pas une, et nous persistons à nous y opposer avec la même détermination. Le Directeur de l’Agence Régionale de Santé (ARS) a écouté l’ensemble des acteurs du territoire, élus, partenaires publics et représentants des usagers. Mais si, aujourd’hui, aucune décision définitive n’a été prise et aucune porte n’a été fermée, il reste que la mobilisation du Pays de Montbéliard, de Maiche à Clerval, jusqu’à Héricourt, doit reprendre avec force. Ce combat n’est pas terminé et il est plus que jamais nécessaire.
Le rapport, pourtant, montre que faire du site du Mittan la maison du cancer n’est pas seulement possible, mais cela est même raisonnable. Les différences de coûts ne sauraient être un argument recevable face à la gravité du sujet. Nous parlons de vies humaines, de patients, de la qualité de leur prise en charge, de l’accompagnement des malades dans leur parcours de soins, de l’égalité d’accès à des soins de qualité. Nous avons appris, avec un certain soulagement, que le projet médical, que le Ministre François Braun avait souligné comme une condition préalable à toute réflexion sur les infrastructures, est aujourd’hui en phase de validation. Ce projet, il nous a été confirmé, pourrait se déployer sur n’importe quel site, ouvrant ainsi des perspectives réelles pour le site du Mittan. L’Institut Régional Fédératif du Cancer (IRFC) a, de surcroît, rappelé qu’il veillait à garantir l’égalité des soins sur l’ensemble du territoire de la Bourgogne-Franche-Comté, en respectant les principes d’organisation des soins en cancérologie, et ce, quel que soit le site.
L’enjeu est désormais entre nos mains. Les élus du Pays de Montbéliard, mais aussi ceux des quatrième et troisième circonscriptions du Doubs, doivent convaincre que la maison du cancer doit impérativement être implantée à Montbéliard. N’oublions pas que le site du Mittan, déjà reconnu pour son excellence dans la prise en charge des patients, allie expertise médicale et qualité humaine. Il est reconnu de tous. C’est donc ici, au Mittan, que doit se dessiner l’avenir.
Les chiffres présentés, sans que l’on nous en livre tous les détails, suggèrent une évidence : les deux projets, celui de la création d’un centre de cancérologie à Trévenans et la réhabilitation du Mittan, ne pourront être financés simultanément. Les finances publiques ne le permettent pas. Il nous appartient, donc, de faire un choix lucide. Et ce choix doit se porter sur le site du Mittan, opérationnel dès aujourd’hui, et qui offre un potentiel d’investissement immédiat pour sa réhabilitation et son extension.
Ce centre, déjà en activité, est une base solide sur laquelle nous pouvons construire un parcours de soins exemplaire. Il ne s’agit pas seulement de rénover ou d’agrandir mais aussi d’intégrer des équipements innovants, afin d’être toujours à la pointe des nouvelles thérapies oncologiques. Il est primordial de fournir aux soignants un cadre de travail optimal, leur permettant d’exercer leur métier dans les meilleures conditions possibles, tout en poursuivant l’activité de recherche qu’ils mènent depuis des années.
C’est cette voie que nous choisissons de défendre. C’est cette vision que nous portons, résolument. Et dès lundi soir, je soumettrai une motion au Conseil municipal d’Audincourt pour affirmer notre volonté commune de faire du site du Mittan la maison du cancer de l’Aire Urbaine. Nous la proposerons aussi à l’agglomération et nous espérons vraiment que l’ensemble des maires et des communes voteront aussi des délibérations dans ce sens.
Nous avons un devoir envers nos citoyens, envers les malades, envers la médecine et envers l’avenir. Cette décision, nous devons la prendre ensemble, dans l’intérêt de tous« .