
Le groupe d’opposition « Doubs Social Écologique et Solidaire », siégeant au Conseil départemental du Doubs, communique :
« Alors que le Département prévoit une nouvelle baisse du budget prévention spécialisée de l’Aide à l’enfance de 250 000 € après une première baisse de 204 000 € cette année, nous avons déposé un amendement pour l’annuler et la remplacer par une baisse du budget d’aide à l’immobilier d’entreprise.
L’Assemblée départementale devra donc trancher lundi 24 mars, à budget égal, entre notre proposition et le plan de la majorité qui revient à supprimer 12 postes sur les 38 éducateurs de rue qui assurent le premier maillon de la protection de l’enfance : prévention et rencontre avec les jeunes dans les quartiers prioritaires de Besançon, Montbéliard et Pontarlier.
Choisir délibérément d’affaiblir la protection de l’enfance en amputant un tiers des effectifs de la prévention spécialisée est un arbitrage brutal et choquant. Derrière les discours et le prétendu plan d’urgence ASE voté il y a un an, le Département a en réalité d’autres priorités très éloignées de son cœur de mission.
Dans les faits, le Département préfère s’arroger une compétence facultative de saupoudrage économique en distribuant des aides au bénéfice de quelques entreprises plutôt que de se centrer sur le cœur de ses missions et de ses compétences obligatoires.
Comment Madame Bouquin et ses équipes peuvent-elle justifier le versement de 50 000 € à un gros affineur de comté pour accroitre sa capacité de stockage de 30 000 meules ? De 14 500 € à la SCI d’un agent immobilier de Morteau pour l’aider à acheter son local ? De 50 000 € à une fruitière qui collecte 2,9 millions de litres de lait par an ? De 47 500 € à une entreprise dentaire pour la création d’un cabinet, dans ce cas aussi, via une SCI ? De 50 000 € à une entreprise sous-traitant de l’industrie du luxe qui génère un chiffre d’affaires de 25 M€ et qui a rendu millionnaire son actionnaire unique ?
On pourrait multiplier les cas, nous n’arrivons pas à cerner la pertinence et les critères objectifs qui déterminent le versement de ces aides. En tout, le programme « développement économique 23-26 » est dotée d’une enveloppe de 3,7 M€. Souvent présenté comme un dispositif de soutien aux petits commerces en zone rurale, il est en réalité presque entièrement dédié au volet « immobilier d’entreprise ». Tout n’est pas perdu, il reste encore 2,1 M€ qui n’ont pas encore été dépensé.
Voilà, parmi d’autres, une piste d’économie conséquente pour le Département si la protection de l’enfance était vraiment pour lui une priorité« .