Les investigations menées depuis août et septembre 2025 à la suite de plusieurs cas groupés de légionellose à Port-sur-Saône (70-Haute-Saône) ont permis d’identifier une possible source de contamination. Les résultats d’analyses effectuées dans une station d’épuration industrielle apportent de nouveaux éléments qui ont conduit l’État à imposer des mesures particulières à l’exploitant.
Entre le 13 août et le 27 septembre 2025, sept cas de légionellose avaient été diagnostiqués chez des personnes résidant ou ayant fréquenté un même quartier de Port-sur-Saône, avec deux décès enregistrés. Depuis cette période, de nombreuses investigations environnementales et épidémiologiques ont été réalisées pour déterminer les causes exactes de ces contaminations.
Ce travail a été conduit par l’agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté, Santé publique France, la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, ainsi que le centre national de référence des légionelles de Lyon, sous l’autorité du préfet de la Haute-Saône et en lien avec la mairie de Port-sur-Saône.
Une souche identique de légionelle a été retrouvée dans des prélèvements cliniques de patients et dans une station d’épuration industrielle implantée sur la commune. Ces résultats, confirmés fin novembre par le centre national de référence, ont orienté de nouvelles investigations vers un bassin d’aération de l’installation. Cette station n’a aucun lien avec le réseau d’eau communal, dont les eaux usées sont traitées par une autre installation. Les analyses menées sur cette dernière n’ont pas révélé de présence de légionelles.
À la suite d’une inspection conduite le 26 novembre 2025 par l’ARS et la DREAL, un arrêté préfectoral daté du 9 décembre 2025 impose à l’industriel des mesures conservatoires visant à réduire la dispersion d’aérosols au-dessus du bassin d’aération. Le suivi de l’installation doit également être renforcé par des analyses hebdomadaires. D’autres installations du site, notamment la tour aéroréfrigérante, font l’objet d’un renforcement de la surveillance. Les résultats de suivi de cette tour n’ont pas montré de non-conformités.
Des investigations complémentaires se poursuivent. Aucun nouveau cas lié à cet épisode n’a été signalé depuis le 27 septembre 2025.
Les stations d’épuration urbaines traitent principalement des eaux domestiques et urbaines, dont la température varie en général entre 10 et 20°C, des conditions défavorables au développement des légionelles qui prolifèrent entre 23°C et 45°C. Elles ne sont donc pas considérées comme des installations à risque. Certaines grandes entreprises disposent toutefois de leurs propres stations de traitement, adaptées à la composition de leurs effluents. Bien que ces installations ne soient pas identifiées comme à risque, des conditions particulières, notamment une température élevée et une forte présence de nutriments, peuvent favoriser le développement des légionelles.
