Depuis le début de l’année 2025, une rumeur annonçant une interdiction du chauffage au bois à partir de 2027 circule largement en France comme en Europe. Cette information, infondée, suscite des inquiétudes chez les ménages utilisant le bois comme source d’énergie. En réalité, aucune interdiction générale n’est prévue. Les évolutions attendues concernent un renforcement des normes pour réduire la pollution émise par les appareils les plus anciens et les moins performants. Explication avec ATMO Bourgogne-Franche-Comté.
Le chauffage au bois est perçu comme une énergie renouvelable, mais il a un impact sur la qualité de l’air. La combustion du bois génère des particules fines et divers polluants pouvant affecter la santé, notamment en période hivernale. En Bourgogne-Franche-Comté, il représenterait environ un tiers des émissions de particules PM10 selon les données 2022 d’OPTEER.
La rumeur d’une interdiction en 2027 découle d’une interprétation erronée du futur cadre européen. L’Union européenne travaille sur une mise à jour de la norme Ecodesign, qui fixerait à partir du 1er janvier 2027 de nouveaux critères environnementaux pour les appareils neufs. Seuls les équipements récents, mieux maîtrisés en termes d’émissions, pourront être commercialisés. Les propositions initiales, jugées trop strictes, ont été retirées et une nouvelle version pourrait être soumise à consultation d’ici fin 2025. Cette réglementation ne serait pas rétroactive et ne contraindra pas les particuliers à remplacer leurs installations existantes.
Certaines restrictions peuvent toutefois exister localement. Dans la Vallée de l’Arve, en Haute-Savoie, les cheminées à foyer ouvert sont interdites depuis 2022 dans les communes concernées par le Plan de Protection de l’Atmosphère. Les habitants situés en zone PPA ou utilisant un ancien foyer sont invités à se renseigner sur la réglementation en vigueur et sur les aides disponibles pour moderniser leur équipement.
L’Union européenne souhaite réduire les émissions de particules fines issues de la combustion du bois. Les appareils modernes offrent de meilleures performances et la réglementation vise à encourager leur adoption. Les critères envisagés porteraient sur le rendement énergétique et la réduction des polluants afin de limiter les émissions en conditions réelles.
Au-delà des normes, l’utilisateur joue un rôle important dans la limitation de la pollution. L’entretien régulier des appareils, le choix d’un bois adapté et de bonnes pratiques de combustion permettent de réduire significativement les émissions. Le ramonage, recommandé une à deux fois par an selon les règles locales, contribue à maintenir un bon niveau de performance. L’utilisation d’un bois sec et d’essences appropriées améliore la combustion. Les méthodes telles que l’allumage par le haut ou l’ajustement des arrivées d’air permettent également de limiter les fumées et d’optimiser le rendement.
Les équipements récents, labellisés pour leur performance, sont recommandés. L’utilisation de granulés certifiés et stockés dans de bonnes conditions est également préconisée pour les poêles à pellets. Le stockage du bois en milieu sec et ventilé garantit une combustion efficace. Le respect des consignes d’allumage et de rechargement contribue à limiter les émissions.
L’entretien reste indispensable. Le nettoyage régulier des appareils, l’évacuation des cendres et la maintenance annuelle par un professionnel garantissent un fonctionnement optimal. Les poêles à granulés nécessitent par ailleurs un suivi attentif des composants et du système d’alimentation automatique.
Le chauffage au bois reste autorisé et conserve sa place parmi les modes de chauffage utilisés en France. Les évolutions prévues à l’échelle européenne visent principalement à améliorer la qualité de l’air et à encourager la modernisation des appareils, sans remettre en cause l’usage du bois comme source d’énergie.


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