Comité de Groupe européen de Stellantis : « Nos emplois en danger ! »

(photo ToutMontbeliard.com)

Philippe Gilleron, Président du Comité de Groupe européen de Stellantis, communique :

« L’Union européenne avait fait le choix stratégique d’adopter un objectif « zéro émission » pour les voitures et camionnettes neuves vendues à partir de 2035. La Commission européenne a annoncé une révision du règlement 2019/631 de l’UE sur les émissions de CO2 des véhicules légers d’ici la fin de l’année. La France ainsi que l’Espagne viennent de faire une déclaration visant à encourager l’Europe à conserver les orientations prises pour 2035. Cette décision nous a pris de court et nous oblige à faire entendre notre voix.

Cette déclaration et les mesures proposées sont contraires aux positions de la filière en France et en Europe, qui défend vigoureusement l’ouverture à la neutralité technologique. Si l’Europe adopte cette orientation dogmatique les conséquences seront lourdes sur plan social. Cette déclaration va à l’encontre de l’intérêt de l’industrie et des emplois en France et en Europe. Il ne faut pas opposer l’industrie et écologie et nous pensons qui faut plutôt imposer la neutralité carbone plutôt que d’imposer une technologie qui affaiblira notre industrie Française et dans tous les pays d’Europe.

Nos politiques négligent également les citoyens et les consommateurs qui veulent être libres de choisir ce qu’ils achètent. Les Gouvernements français et espagnol font fi de la réalité de leurs propres marchés. L’obstination des politiques creuse chaque jour un peu plus le fossé et inévitablement accentua la fracture sociale conduisant à des crises majeures et de l’instabilité politique. La situation est grave, nous avons déjà perdu en France 50000 emplois en quelques années dans la filière.

Extrait d’un rapport du gouvernement : « La France est le deuxième producteur d’automobiles en Europe, Néanmoins, le Ralentissement de la production automobile en France depuis trois ans pèse sur la croissance du produit intérieur brut, sur le solde du commerce extérieur et sur l’emploi. Ce recul correspond principalement à une évolution de l’appareil productif des constructeurs français face à la mondialisation ».

En 2019 l’industrie automobiles représentait environ 2,15 % du PIB et 1,7% en 2024. Et le déclin s’accélère. Le recul s’explique par plusieurs facteurs : désindustrialisation, délocalisation, concurrence étrangère accrue et transition vers l’électrique. C’est la conséquence de manque d’ambition et de vision stratégique de la France.

La situation politique actuelle de la France que l’on peut qualifier de chaotique est inquiétante et conduit à des décisions hors sol qui vont avoir des conséquences lourdes et durables sur notre pays et l’avenir de nos concitoyens. Maintenir artificiellement l’objectif 0 émissions en 2035 met à risque des pans entiers de l’industrie et les emplois alors même que l’industrie européenne se rétrécit et fait face à la concurrence chinoise.

L’industrie doit demeurer un moteur économique majeur pour le pays pour financer notre model social car avant d’envisager d’augmenter la durée du travail des salariés il faudrait d’abord envisager de préserver et même développer les emplois et donc l’industrie pour financer notre modèle social« .

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