Le syndicat Alliance Police Nationale réagit à « Martial Bourquin à Christophe Dalongeville : « Non, je ne découvre pas aujourd’hui le fléau du narcotrafic » » :
« Alliance Police Nationale tient à réagir aux propos tenus dans la lettre ouverte de Monsieur le Maire d’Audincourt. Cette lettre s’apparente davantage à une attaque personnelle contre un représentant du personnel de la Police Nationale qu’à une réflexion de fond sur la lutte contre le narcotrafic.
Cet article a été l’occasion, pour le bureau départemental Alliance Police nationale du Doubs, de rappeler la réalité du terrain et les difficultés quotidiennes rencontrées par les services d’investigation, malgré les « bonnes intentions » affichées par certains élus. Nos collègues n’ont eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme sur l’explosion des trafics et l’enracinement de l’économie parallèle dans nos quartiers. Pourtant, depuis des années, les discours remplacent trop souvent l’action.
Depuis près de dix ans, Alliance Police Nationale réclame une simplification réelle de la procédure pénale. Or, les réformes successives n’ont fait que l’alourdir, transformant l’action des enquêteurs en véritable parcours du combattant. Face à ce constat, nous appelons à un électrochoc d’autorité et à un Plan Marshall pour l’investigation, afin de redonner attractivité, efficacité et moyens aux services d’enquête, et d’améliorer concrètement les conditions de travail de nos collègues.
Mais à lire la lettre du maire d’Audincourt, une fois encore, on retrouve ce que nous déplorons quotidiennement : les beaux discours et les contradictions permanentes. Affirmer « soutenir les policiers » tout en s’opposant, dans les faits, à la mise en œuvre des mesures les plus efficaces contre le narcotrafic, c’est entretenir l’illusion du soutien sans jamais le concrétiser. Rappelons que la loi « Sortir la France du piège du narcotrafic », pourtant votée à une large majorité y compris par la famille politique du Maire, a vu certaines de ses dispositions essentielles censurées à la suite de saisines parlementaires, y compris émanant de cette même famille politique ! Parmi elles figuraient des outils concrets pour renforcer les enquêtes sur le crime organisé, tels que l’extension des moyens de surveillance ou la protection des méthodes d’investigation. Autant de leviers que nos collègues attendaient depuis des années pour agir plus vite et plus fort.
Alliance Police Nationale persiste et signe : soutenir les policiers, ce n’est pas multiplier les déclarations publiques, c’est assumer des actes cohérents. Les forces de l’ordre n’attendent ni polémique ni récupération, mais du courage politique, de la clarté et des décisions Le bureau régional Bourgogne-Franche-Comté regrette enfin qu’au lieu de reconnaître le travail acharné de nos collègues, certains préfèrent détourner le débat et attaquer ceux qui osent dire la vérité du terrain. Quand on leur montre la lune, certains continuent de regarder le doigt. Nos collègues, eux, regardent la réalité en face : celle d’un combat quotidien contre les trafiquants, pas contre les mots« .
