Géraldine Grangier : « Automobile, une filière sacrifiée, des territoires abandonnés »

Géraldine Grangier (photo Géraldine Grangier)

Géraldine Grangier, Députée Rassemblement National de la 4ème circonscription du Doubs, communique :

« Alors que la majorité des Français est en vacances, l’alerte lancée par la Fédération des équipementiers automobiles (FIEV), relayée à Besançon par l’UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie) de Franche-Comté (notre info « L’UIMM et la FIEV unissent leurs forces pour défendre la filière automobile en Franche-Comté« ), passe sous les radars gouvernementaux. Pourtant, l’industrie automobile française vit une hémorragie silencieuse. Les sous-traitants ferment les uns après les autres, les plans sociaux s’enchaînent, et notre territoire, historiquement industriel, paie le prix fort.

Dans le Doubs, ce sont des centaines d’emplois qui sont menacés. Je tire la sonnette d’alarme : l’État regarde ailleurs pendant que l’on saigne nos usines. À force de sacrifier le moteur thermique au nom d’un dogme idéologique, c’est toute la filière automobile française qui est condamnée.

Derrière l’effondrement des sous-traitants, c’est une vision aveugle de la transition énergétique qui fait des ravages. Interdiction programmée des véhicules thermiques en 2035, explosion des coûts de production, importation massive de batteries et de composants chinois, absence de souveraineté industrielle : le constat est accablant. L’Europe court à sa perte en imposant un tout-électrique qu’elle ne maîtrise pas. Pas de batteries, pas de matières premières, pas de filière française : c’est la recette du désastre industriel.

Flex-N-Gate, Faurecia, Stellantis : les sites s’inquiètent. Les salariés aussi. J’ai récemment échangé avec des salariés de l’industrie venus me faire part de leur colère et de leurs inquiétudes. Avant-hier à Stellantis et Zurflüh-feller, je poursuivrai mes visites d’entreprises durant les prochaines semaines. Je connais les dossiers, je les suis. Et je n’abandonnerai pas notre territoire. La casse sociale que nous subissons n’est ni naturelle, ni inévitable. Elle est le fruit de choix politiques irresponsables.

Je demande au gouvernement :
– un moratoire sur la fin des véhicules thermiques en 2035 tant que la souveraineté industrielle européenne n’est pas assurée et maintenir la surtaxe sur les importations de véhicules électriques chinois
– une réorientation massive des aides publiques vers les sous-traitants locaux, conditionnée à un contenu de production européen
– un soutien d’urgence aux sites en danger en Bourgogne-Franche-Comté
– une remise à plat totale de la stratégie industrielle française, aujourd’hui dictée par des injonctions technocratiques et idéologiques
– sortir des règles européennes de tarification de l’énergie pour rétablir un prix français de l’électricité
– baisser des impôts de production, et mise en place d’un crédit d’impôts destiné aux investissements des PME et ETI.

À force de vouloir verdir l’industrie sur le papier, on la fait disparaître dans la réalité. Nous n’aurons plus ni usines, ni ouvriers, ni savoir faire. L’écologie ne justifie pas le suicide économique. Je resterai mobilisée tout l’été pour défendre l’avenir de la filière automobile, des salariés, et de tout un territoire que je refuse de voir disparaître dans le silence« .

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