Depuis quelques jours, un mouvement de grève touche les gardes des pharmacies d’officine partout en France. À l’appel des syndicats, les pharmaciens protestent contre le projet gouvernemental de réduction des remises sur les médicaments génériques, hybrides et biosimilaires. Ce projet prévoit de faire passer les remises de 40 % à 20-25 %, voire 15 % pour certains médicaments, une mesure jugée dangereuse pour la survie économique des officines, notamment en zones rurales.
Dans plusieurs régions, dont Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes, des mobilisations massives ont eu lieu avec fermetures symboliques et opérations escargot. Les pharmaciens dénoncent un risque accru de désertification pharmaceutique et alertent sur la menace de fermeture de milliers d’officines, particulièrement dans les petites villes et les territoires ruraux.
En Bourgogne-Franche-Comté, l’ARS annonce que près de 65 % des 885 officines se sont déclarées grévistes. Pour garantir l’accès aux médicaments en urgence, l’Agence Régionale de Santé a pris la décision de réquisitionner les pharmacies concernées. Ces réquisitions s’appliquent les dimanches et jours fériés, et dès la semaine prochaine, elles concerneront également les nuits. L’objectif est d’assurer la continuité du service d’urgence pharmaceutique, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, dans tous les territoires.
Les pharmaciens grévistes mettent en avant plusieurs revendications. Ils s’opposent à la baisse des remises, qu’ils estiment mettre en péril l’équilibre financier de leurs officines. Ils défendent également le maintien du maillage territorial et alertent sur un risque réel de désertification, qui pourrait affecter l’accès aux soins pour de nombreux habitants. Enfin, ils souhaitent la reconnaissance de leurs missions élargies, telles que la vaccination ou l’accompagnement personnalisé des patients.
L’ARS rappelle que, malgré la grève, des pharmacies restent mobilisées pour assurer les urgences. Il est recommandé aux habitants d’anticiper leurs besoins en médicaments pendant les horaires habituels d’ouverture et de consulter les listes de pharmacies de garde actualisées sur le site de l’ARS ou auprès des officines.
