
Plante invasive et fortement allergisante, l’ambroisie représente une menace croissante pour la santé publique et l’environnement. Son pollen, très puissant, peut provoquer des rhinites, conjonctivites et crises d’asthme, même à faible concentration dans l’air. À l’échelle nationale, le coût de sa prise en charge médicale est estimé entre 59 et 186 millions d’euros par an.
La région Bourgogne-Franche-Comté est de plus en plus touchée. Les départements de la Nièvre, de la Saône-et-Loire et du Jura figurent parmi les plus impactés, avec des périodes d’alerte allergique atteignant jusqu’à six semaines dans la Nièvre. L’ambroisie colonise principalement les bords de routes et les terrains agricoles, favorisée par les activités humaines telles que les chantiers ou les déplacements de terre.
Pour limiter sa prolifération, les préfets des huit départements ont mis en place des arrêtés imposant des mesures de lutte. Collectivités, agriculteurs, entreprises et particuliers sont appelés à participer en arrachant les plants ou en empêchant leur développement. Les collectivités désignent des référents territoriaux pour surveiller et informer sur les actions à mener.
Les actions se multiplient sur les routes, particulièrement vulnérables en raison des sols à nu. Dans le Jura, la mobilisation du conseil départemental a permis de réduire la présence d’ambroisie le long des routes. Les agriculteurs, quant à eux, sont soutenus par les chambres d’agriculture et les services de l’État pour adapter leurs pratiques, notamment via le choix des cultures et les rotations.
Un espoir supplémentaire pourrait venir d’un insecte, la chrysomèle de l’ambroisie, observée en Italie et plus récemment près de Lyon. Cet insecte se nourrit des feuilles d’ambroisie et peut réduire considérablement sa floraison, entraînant une baisse de la production de pollen. En Italie, cette présence a permis de diminuer jusqu’à 80 % les émissions de pollens dans l’air.
La lutte contre l’ambroisie reste une priorité pour protéger la santé des habitants et préserver la biodiversité. La vigilance et la participation de tous sont essentielles pour contenir cette plante envahissante.