
Ismaël Boudjekada, Conseiller municipal d’opposition à Grand-Charmont, réagit à notre article « Rassemblement pour Gaza à Audincourt : « Tous les participants ne sont pas soupçonnés de complicité avec les terroristes » » :
« Je m’adresse ici aux représentants locaux d’Europe Écologie-Les Verts, du Parti Socialiste et de la France Insoumise. Vous qui prétendez incarner les valeurs de justice, de solidarité et d’antiracisme, votre comportement récent face au rassemblement citoyen pour Gaza à Audincourt révèle une lâcheté politique aussi navrante que révélatrice.
Vous avez fui. Vous avez désavoué une mobilisation pacifique, uniquement parce qu’un élu injustement ciblé par une enquête en cours s’y trouvait brièvement. Vous avez préféré la peur de la polémique à la force des principes. Vous avez préféré vous dissocier d’une cause universelle — la défense du peuple palestinien — pour vous conformer à l’ambiguïté morale ambiante, celle qui criminalise la solidarité et banalise les massacres.
Rappel fondamental : la présomption d’innocence n’est pas optionnelle. À ce jour, aucune condamnation n’a été prononcée contre moi. Aucun élément sérieux ne justifie de m’associer aux accusations graves relayées sans fondement. Votre silence complice ou vos déclarations lâches équivalent à une capitulation en rase campagne, alors même que vous savez pertinemment que ce qui m’est reproché, ce sont mes opinions, pas des actes.
Qu’un élu de terrain, engagé depuis des années contre toutes les formes d’injustice, soit ainsi lâché par ceux qui se prétendent ses alliés politiques — voilà le vrai scandale. Qu’un rassemblement humanitaire, sans le moindre incident, devienne une occasion pour vous de faire de la politique sur le dos des opprimés — voilà votre honte. Où étiez-vous quand il fallait oser ? Où étiez-vous quand des enfants mouraient chaque jour sous les bombes ? Où étiez-vous quand des citoyens réclamaient un cessez-le-feu immédiat et l’application du droit international ? Où étiez-vous quand les voix pro-palestiniennes étaient calomniées, isolées, traquées ? Vous étiez là. Mais en retrait. En retrait de la vérité, en retrait de la dignité, en retrait de vos responsabilités. J’étais là, loin de vous, à la frontière Palestinienne.
Vous vous êtes fendus de communiqués timorés, dénonçant les morts, mais condamnant ceux qui osent le dire trop fort. Vous avez préféré flatter les puissants, plutôt que de soutenir les justes. Vous avez tourné le dos aux valeurs que vous brandissez en période électorale, mais que vous reniez quand elles deviennent politiquement « risquées ». Ne venez plus parler de courage, vous l’avez piétiné. Ne venez plus donner de leçons de morale ou d’antifascisme, vous avez abandonné la scène quand il fallait s’y tenir. Vous avez cru qu’en me lâchant, vous vous protégiez. Mais c’est la cause que vous avez fragilisée, pas moi. Car moi, je reste. Je me tiens debout. Je continue à agir. Avec mes mots, avec mes procès, avec ma liberté chèrement arrachée. Et je continuerai à dénoncer vos silences, vos compromissions, et votre hypocrisie. Vous aviez une chance de faire bloc contre l’injustice. Vous avez préféré faire bloc… contre un militant« .