Selon une récente étude de l’INSEE Bourgogne-Franche-Comté, la tarification incitative appliquée dans certaines intercommunalités contribue efficacement à réduire les déchets ménagers et à améliorer les pratiques de tri. Le Pays de Montbéliard, qui fait partie des territoires analysés, illustre bien cette tendance.
En 2021, l’agglomération de Montbéliard, tout comme d’autres zones urbaines de la région, a généré un volume de déchets par habitant légèrement inférieur à la moyenne régionale, mais reste en retrait sur la valorisation matière ou organique, du fait d’un tri encore insuffisant. Le territoire est ainsi classé dans le « groupe C » par l’INSEE : faible quantité de déchets collectés, mais tri également moins pratiqué.
Paradoxalement, le Doubs est l’un des plus avancés dans l’application de la tarification incitative, avec 64 % de sa population concernée dès 2020. Ce système, qui fait payer les usagers en fonction du volume ou du poids de leurs ordures, repose sur le principe du « pollueur-payeur ». L’objectif est clair : encourager les habitants à réduire leurs déchets résiduels, tout en triant mieux.
Cette stratégie commence à porter ses fruits, même si les marges de progression sont encore notables. Dans les zones où la tarification incitative est pleinement mise en œuvre, la production d’ordures ménagères résiduelles chute en moyenne de 34 %, et les déchets triés augmentent de 20 %, selon les données nationales reprises dans l’étude. Le rapport de l’INSEE rappelle aussi que la réussite du tri passe par la proximité et l’accessibilité des infrastructures : or, dans les zones urbaines comme Montbéliard, on compte en moyenne une déchèterie pour 10 000 habitants, contre 1,3 pour la région entière. Une situation qui pourrait expliquer une partie du retard observé.
Enfin, les auteurs soulignent les effets d’entraînement possibles : la généralisation du tri des biodéchets depuis 2024 et l’extension des consignes de tri pourraient accélérer l’évolution des comportements dans les années à venir.
Pour le Pays de Montbéliard, l’enjeu est donc double : poursuivre l’effort de sensibilisation, tout en renforçant les moyens techniques et logistiques de tri. La dynamique est enclenchée, mais la route vers une gestion plus durable des déchets demande encore de l’engagement, autant des institutions que des habitants.
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