Des supporters du FC Sochaux-Montbéliard condamnés après les heurts survenus en février 2025

Le Tribunal de Montbéliard (photo ToutMontbeliard.com)

Le tribunal judiciaire de Montbéliard a rendu son jugement ce mardi 27 mai 2025 concernant six supporters du FC Sochaux-Montbéliard poursuivis après les incidents survenus à leur retour du match opposant Sochaux à Nancy, le 14 février 2025 (notre info « Des supporters du FC Sochaux-Montbéliard saccagent le stade de Nancy et dégradent à Montbéliard« ). Cinq d’entre eux ont été reconnus coupables de violences et de participation à un attroupement, et ont été condamnés à des peines de prison avec sursis, assorties d’une interdiction de stade. Un prévenu a été relaxé.

Une soirée sous tension

Ce soir-là, les Sochaliens venaient de concéder une nouvelle défaite sur la pelouse nancéienne. À leur retour en bus, dans la nuit, les membres du groupe ultra Tribune Nord Sochaux (TNS) se retrouvent face à une dizaine de policiers mobilisés pour sécuriser les abords du stade Bonal. La tension monte rapidement. Selon les témoignages recueillis lors de l’audience, des barrières, des pierres et des bouteilles auraient été projetées sur les forces de l’ordre. Un véhicule de police aurait même été brièvement encerclé, et l’un des supporters serait entré à l’intérieur.

Les prévenus, âgés de 20 à 52 ans, ont nié en bloc toute volonté de s’en prendre aux policiers. Tous ont décrit une situation qui leur aurait échappé. « On voulait seulement comprendre pourquoi les forces de l’ordre étaient là« , a tenté de justifier l’un d’eux. « Ça a dégénéré très vite, on n’a rien pu contrôler« , a ajouté un autre. La ligne de défense commune : l’incompréhension et l’absence d’intention violente.

Le président de la TNS dans le viseur

Au cœur du dossier, le président de la TNS, présenté par les enquêteurs comme le meneur du groupe. Celui-ci a rejeté les accusations portées contre lui, notamment celle d’avoir lancé une barrière. Il a reconnu avoir tenté de calmer les choses en sifflant la fin de l’attroupement, mais trop tard selon le tribunal. « Quand je suis intervenu, les choses s’étaient déjà apaisées. Je n’ai rien encouragé« .

L’audience, qui a duré plusieurs heures, a révélé plusieurs éléments à charge, dont des messages échangés entre supporters via des applications de messagerie, dans lesquels ils s’interrogeaient sur les risques d’être identifiés, évoquant les caméras présentes et les visages dissimulés.

Des peines modérées mais symboliques

À l’issue du procès, cinq supporters ont été condamnés à des peines allant de six à seize mois de prison avec sursis. Tous sont également frappés d’une interdiction d’accès au Stade Bonal pendant un an et devront s’acquitter d’une amende de 500 €. Le président du groupe écope de la peine la plus lourde, avec 16 mois de sursis. Le sixième prévenu, lui, a été relaxé, faute d’éléments suffisants.

Un avertissement pour l’avenir

Le ministère public, qui avait requis des peines plus sévères, a insisté sur la gravité des faits. « Ce qui s’est passé ce soir-là aurait pu virer au drame« , a souligné le Procureur de la République de Montbéliard Paul-Edouard Lallois, évoquant la peur ressentie par les agents et les risques d’escalade. L’image du club et de sa base de supporters en ressort ternie, malgré les efforts de nombreux fans pour soutenir le FCSM dans un esprit pacifique.

Pour le tribunal, ces décisions doivent servir de signal. Si la passion du football est la bienvenue à Bonal, elle doit s’exprimer dans les règles. Le message est clair : la violence, même isolée, n’a pas sa place dans les travées du stade.