
Matthieu Bloch, Député UDR de la 3ème circonscription du Doubs, a posé une question écrite au Gouvernement à Marie Barsacq, Ministre des Sports :
« Monsieur le Député Matthieu Bloch interpelle Madame la Ministre des Sports sur la question préoccupante des violences à l’encontre des arbitres dans le milieu du sport, et plus particulièrement dans le football. Ce phénomène, qui touche désormais tant le niveau professionnel qu’amateur, met en péril l’engagement des officiels, sans lesquels, il faut le rappeler, aucune compétition ne saurait se tenir dans des conditions sereines et équitables.
Les récents incidents survenus dans le football professionnel ont mis en lumière une escalade inquiétante de comportements irrespectueux, voire agressifs, à l’encontre des directeurs de jeu. À titre d’exemple, lors d’une rencontre opposant l’Olympique Lyonnais à Brest, l’entraîneur de l’OL, M.Fonseca, a été suspendu neuf mois pour s’en être violemment pris à l’arbitre central de la rencontre M.Millot. Ce type d’attitude, largement médiatisé, envoie un signal des plus néfastes au monde amateur, où les officiels, moins protégés et plus exposés, sont encore plus vulnérables aux agressions.
La situation dans le football amateur est en effet alarmante. Selon les chiffres de la 3F, en 2023, près de 600 agressions physiques sur des arbitres ont été recensées, soit une augmentation significative et particulièrement inquiétante par rapport aux années précédentes. De surcroît, un arbitre sur deux déclare avoir déjà été victime d’une agression verbale au cours d’une rencontre officielle. Cette tendance inquiétante entraîne une crise des vocations, de nombreux arbitres abandonnant leur fonction par lassitude ou par crainte pour leur intégrité physique.
Bien que des mesures aient été prises pour tenter d’endiguer ces violences, notamment avec la modification du Code du sport en 2006 qui a conféré aux arbitres une mission de service public, rendant ainsi les agressions plus sévèrement réprimées (jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende), force est de constater que ces dispositions ne suffisent pas à enrayer le phénomène.
Face à cette situation préoccupante, quelles actions concrètes le Gouvernement entend-il mettre en œuvre pour garantir la sécurité des arbitres, aussi bien dans le sport amateur que professionnel ? Envisage-t-il un renforcement des sanctions à l’encontre des joueurs, entraîneurs ou supporters auteurs de violences ? Une campagne nationale de sensibilisation à l’autorité arbitrale est-elle à l’étude afin d’éduquer dès le plus jeune âge au respect des décisions des officiels ? Enfin, la question de l’accompagnement psychologique et juridique des arbitres victimes d’agressions figure-t-elle parmi les priorités du ministère afin de leur permettre d’exercer leur mission en toute sérénité ?« .