
Géraldine Grangier, Députée Rassemblement National de la 4ème circonscription du Doubs, communique :
« Face à la mobilisation des internes en médecine, qui ont manifesté leur colère à Paris ce mercredi 29 janvier 2025, je me suis engagée pleinement pour porter leurs revendications auprès du gouvernement. Dès la veille de la grève, lors des questions orales à l’Assemblée nationale, j’ai interpellé le Ministre de la Santé sur l’urgence d’agir pour répondre aux alertes répétées des internes.
Ces derniers dénoncent des conditions de travail écrasantes, une réforme mal préparée et un système de formation inadapté, menaçant autant leur santé mentale que l’attractivité de la profession médicale. « Combien de temps encore le Ministère de la Santé ignorera-t-il les jeunes médecins qui, dans des conditions de travail et de formation insoutenables, maintiennent à bout de bras notre système de soins ? », ai-je déclaré au cours de mon intervention.
Avec 68 % des internes souffrant de symptômes d’anxiété et 45 % de dépression, selon les enquêtes syndicales, la crise est profonde. Les causes de ce mal-être sont nombreuses : horaires excessifs et surcharge administrative ; manque de supervision et absence de soutien psychologique ; une réforme de la 10ème année de médecine générale, imposée sans concertation via le 49.3, et devenue aujourd’hui inapplicable.
J’ai souligné les points particulièrement préoccupants de cette réforme prévue pour novembre 2026 :
1. l’absence de décrets d’application, laissant les internes et les maîtres de stage universitaires (MSU) dans une totale incertitude.
2. le manque criant de MSU, nécessaires pour encadrer les docteurs juniors en ambulatoire.
3. l’insuffisance des locaux, rendant impossible une formation de qualité dans les cabinets de ville et les structures de proximité.
Des revendications légitimes pour sauver la médecine de demain.
Les internes en médecine, soutenus par leurs syndicats, demandent des mesures concrètes et immédiates, parmi lesquelles : le report de la réforme, pour garantir une préparation rigoureuse et concertée ; la création d’un statut de docteur junior ambulatoire, assurant une transition stable vers l’exercice médical en ville ; un plan de recrutement et de formation des MSU, à la hauteur des besoins ; la mise en place de locaux adaptés, pour accueillir dignement les internes en ambulatoire.
À l’issue de la manifestation, j’ai reçu une délégation d’internes au sein de l’Assemblée nationale, accompagnée de plusieurs collègues députés. Ce moment d’échange a permis d’écouter leurs préoccupations et de leur donner un relais direct auprès des instances décisionnelles.
Cette réforme, dans son état actuel, est inapplicable et dangereuse. Elle menace la qualité de la formation des futurs médecins et aggravera la désertification médicale dans nos territoires. Je m’engage à défendre une réforme juste, préparée et respectueuse de la réalité du terrain?
Lors de mon intervention parlementaire, j’ai également mis en lumière une nomination controversée : celle de Guillaume Bailly, non spécialiste en médecine générale, à la tête de la commission de pilotage de la 4ème année de médecine générale. Cette décision inquiète les internes et soulève des doutes sur la capacité du gouvernement à mener cette réforme dans l’intérêt des professionnels de santé et des patients.
J’ai réitéré mon appel à une prise de responsabilité immédiate de la part du gouvernement pour garantir : une meilleure santé mentale des internes ; une formation médicale solide et équitable ; une lutte réelle contre les déserts médicaux, au bénéfice de tous les Français« .