
Géraldine Grangier, Députée Rassemblement National de la 4ème circonscription du Doubs, a écrit à Marc Ferracci, Ministre chargé de l’Industrie et de l’Energie, sur la situation de F2J Japy Valentigney :
« (…)
Je me permets de vous adresser ce courrier pour attirer votre attention sur la situation préoccupante de l’entreprise F2J Japy, située à Valentigney, dans le Pays de Montbéliard, un territoire déjà fortement fragilisé par la désindustrialisation. Cette entreprise, fleuron industriel et sous-traitant historique du groupe Stellantis, traverse une crise profonde qui menace directement ses 102 salariés, ainsi que l’équilibre socio-économique de tout un bassin d’emploi.
F2J Japy, spécialisée dans la fabrication de composants pour boîtes de vitesses mécaniques, fait face à des défis majeurs liés à la transition écologique et à l’électrification des véhicules. Avec l’arrêt progressif des moteurs thermiques d’ici 2035 et la concurrence étrangère accrue, notamment en provenance des pays à faible régulation sociale et environnementale, cette entreprise emblématique peine à se diversifier et à s’adapter à ces mutations.
Le Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) annoncé récemment prévoit la suppression de 40 postes, soit près de 40 % des effectifs. Ce chiffre, extrêmement alarmant, s’ajoute à une série de mesures similaires : six PSE en huit ans, la dernière datant de 2023, avec la suppression de 33 postes. Les syndicats, bien qu’habitués à ces annonces, dénoncent un PSE rapide et massif, reflétant l’incapacité de l’entreprise à décrocher de nouveaux marchés malgré d’importants investissements (1 million d’euros) et le soutien des collectivités locales et de l’État (notamment via le plan France Relance).
Un territoire sous tension industrielle et sociale
Cette crise dépasse le cas isolé de F2J Japy et illustre la dégradation continue du tissu industriel national, en particulier dans des régions dépendantes de la mono-industrie automobile, comme le Pays de Montbéliard. Stellantis, employeur principal du territoire, poursuit une politique de restructuration aux conséquences dévastatrices pour ses sous traitants et pour l’ensemble du tissu économique. Cette situation est aggravée par l’arrêt progressif de la production sur certains sites, le recours abusif à l’activité partielle de longue durée, et une concurrence internationale déloyale.
La désindustrialisation à l’œuvre dans notre région engendre une véritable « casse sociale », privant des familles entières de revenus, de perspectives et d’un avenir serein. Les syndicats, les élus locaux, et les salariés appellent à une action forte et immédiate pour éviter un désastre humain et économique.
Demandes urgentes
Monsieur le Ministre, je vous sollicite afin que des mesures concrètes soient prises pour :
1. Soutenir F2J Japy dans sa diversification industrielle :
– Accompagner financièrement et stratégiquement cette entreprise pour lui permettre d’explorer de nouveaux marchés, tels que les énergies
renouvelables, l’hydrogène, ou l’aéronautique.
– Renforcer les aides aux salariés licenciés pour qu’ils puissent bénéficier de formations qualifiantes ou d’un accompagnement à la création d’entreprise.
2. Protéger les bassins d’emploi industriels comme le Pays de Montbéliard :
– Mettre en place des dispositifs de reconversion adaptés aux besoins des territoires fortement dépendants de l’industrie automobile.
– Encourager l’implantation de nouvelles activités industrielles durables pour compenser les pertes liées à la transition écologique.
3. Réguler la concurrence internationale et défendre nos industries nationales :
– Instaurer des normes sociales et environnementales équitables à l’échelle européenne et internationale pour protéger nos entreprises des pratiques déloyales.
Enfin, je soutiens l’initiative du Maire de Valentigney Philippe Gautier qui vous a récemment interpellé sur ce sujet (notre info « Philippe Gautier écrit aux ministres sur la désindustrialisation du Pays de Montbéliard« ). Il est urgent de mobiliser tous les moyens disponibles pour préserver notre souveraineté industrielle et éviter que des savoir-faire historiques, essentiels à notre région, ne disparaissent définitivement.
Je reste à votre disposition pour échanger sur cette situation et pour explorer, avec les autres élus locaux et nationaux, les solutions possibles.
(…) »