Ratios soignants aux lits des patients : « Un combat CNI de 20 ans qui pourrait bientôt aboutir »

(photo ToutMontbeliard.com)

Le syndicat CNI de l’Hôpital Nord-Franche-Comté communique :

« Après l’approbation des Sénateurs en 2023, les Députés examineront le 23 janvier 2025 une proposition de loi visant à instaurer des ratios minimums de soignants par patient hospitalisé, adaptés aux spécialités et à la charge de travail. Si adoptée, ces ratios, fixés par décret pour cinq ans, deviendront obligatoires dès 2027.

Si les directeurs de soins et cadres de santé expriment leurs inquiétudes craignant des fermetures de lits et des inégalités entre établissements face aux difficultés de recrutement, le Syndicat CNI, lui, persiste à affirmer qu’au-delà de sécuriser les prises en soins, cette loi permettrait d’améliorer considérablement les conditions d’exercice de tous les professionnels paramédicaux, que ce soit des filières aides-soignantes, infirmières, médico-techniques et rééducation ainsi que l’attractivité de ces mêmes professions au sein des établissements de santé.

Cette mesure serait un réel atout pour remédier à la crise nationale du recrutement sans toutefois négliger la nécessité d’y ajouter un meilleur accès à la formation continue, une organisation des plannings permettant de mieux concilier vie professionnelle et personnelle, et le développement d’un management bienveillant, participatif et motivant. Ce sont autant de leviers essentiels pour redonner de l’attractivité aux métiers du soin, tout en améliorant la qualité de prise en charge des patients, qu’il devient urgent d’activer. Certes la mise en œuvre, non encore financée, nécessitera des moyens considérables et compte tenu des effectifs hospitaliers actuels, initier des ratios de soignants par lit ouvert, tel que le prévoit le projet de loi, ne sera pas simple. Quel dommage, une fois de plus, de ne pas avoir été entendus quand le contexte était plus favorable.

Pour autant, ne pas franchir ce pas en actant qu’il est nécessaire d’évaluer la charge en soins en fonction des spécialités de chaque secteur pour définir l’effectif nécessaire à une prise en charge efficiente, sécuritaire et de qualité, c’est continuer à obliger les soignants à exercer dans des conditions qui ne cessent de se détériorer, qui vont à l’encontre de leurs valeurs et de leur exigence de qualité au service de leurs patients. Souhaitons que cette nouvelle année marque l’aboutissement d’un combat porté par le Syndicat CNI depuis plus de vingt ans et espérons également que les Députés, à l’image des Sénateurs, sauront reconnaître l’importance cruciale de l’adoption de cette loi« .