Semaine européenne de la vaccination 2024 : points clés en Bourgogne-Franche-Comté

Photo d'illustration (photo Adobe Stock / AntonioDiaz)

La vaccination est un geste simple de prévention pour tous les citoyens qui permet de se protéger soi-même et son entourage contre certaines maladies et leurs formes graves. La semaine européenne de la vaccination (SEV), coordonnée chaque année au niveau national par Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités et Santé publique France et pilotée en régions par les Agences Régionales de Santé (ARS), se déroulera du lundi 22 avril 2024 au dimanche 28 avril 2024.

Ce temps fort de l’année permet de promouvoir la vaccination et de rappeler qu’elle constitue le moyen de prévention le plus efficace pour se protéger contre de nombreuses maladies infectieuses qui peuvent être graves et pour diminuer le risque d’épidémie. La vaccination représente à ce titre un enjeu majeur pour protéger la santé des populations, dont les plus fragiles. L’augmentation des couvertures vaccinales et la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé étant des priorités, le thème retenu pour cette nouvelle édition est celui de « l’aller vers ». Santé publique France publie ce jour les couvertures vaccinales 2023 au niveau national et régional et les données d’adhésion vaccinale en population générale.

8 personnes sur 10 favorables à la vaccination en France hexagonale

Santé publique France publie les dernières données relatives à l’adhésion à la vaccination afin d’orienter et de développer des actions visant à promouvoir la vaccination auprès des professionnels de santé et de la population. L’édition 2023 du Baromètre Santé montre une stabilisation de l’adhésion à la vaccination à un niveau élevé : 84% des personnes interrogées en France hexagonale déclarent être favorables à la vaccination en général, avec une tendance à la hausse de la proportion de personnes très favorables à la vaccination par rapport à 2022. L’adhésion vaccinale reste en revanche moins élevée chez les personnes disposant des diplômes ou des revenus les plus faibles, et a tendance à diminuer chez les personnes âgées, en comparaison aux années précédentes.

Une couverture vaccinale en hausse, mais qui doit encore s’améliorer pour lutter contre certaines infections

Chez les nourrissons, l’augmentation du recours à la vaccination se poursuit. Parmi les vaccins nouvellement recommandés, on constate une hausse importante de la couverture vaccinale au moins une dose à 8 mois contre le méningocoque B : 75% pour les nourrissons nés en 2023 vs 49% pour les nourrissons nés en 2022. A noter que la couverture vaccinale schéma complet (3 doses à 21 mois) contre le méningocoque B a atteint 35%. La couverture vaccinale avec au moins 1 dose à 8 mois contre le rotavirus (un des virus responsables de la gastro-entérite), observée pour la première fois, est estimée à 31% pour les nourrissons nés en 2023.

Les couvertures vaccinales pour les vaccinations obligatoires du nourrisson sont globalement élevées. Il convient de noter cependant que les couvertures vaccinales du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole progressent peu et sont toujours inférieures à l’objectif de couverture vaccinale de 95% à atteindre en vue de l’élimination de la rougeole.

Chez les adolescents, en 2023, la couverture vaccinale contre le méningocoque C est estimée à 48% chez les jeunes de 15 à 19 ans. Elle est en augmentation de 4,2 points par rapport à l’année précédente (43,8%).

Chez les adultes, la vaccination antigrippale est en diminution : elle s’élève à 54% chez les 65 ans et plus lors de la saison 2023-2024, soit une baisse de 2,2 points par rapport à la saison précédente. Elle atteint seulement 25% chez les moins de 65 ans à risque de forme grave de grippe, soit une baisse de 6,2 points par rapport à 2022-2023. Par ailleurs, la couverture vaccinale contre la Covid-19 est de 30% chez les 65 ans et plus. Les couvertures vaccinales contre la grippe et la Covid-19 restent ainsi insuffisantes chez les personnes présentant des facteurs de risque.

Protection contre le Covid-19 : la campagne de renouvellement vaccinal pour les personnes les plus fragiles lancée depuis le 15 avril 2024

Du 15 avril au 16 juin 2024, les personnes les plus à risque de forme grave de Covid-19 peuvent recevoir une dose de vaccin, si la dernière injection ou infection au Covid-19 date d’au moins 3 mois. Faire une injection au cours du printemps permet d’être protégé pendant la période estivale, notamment durant les Jeux olympiques et paralympiques au cours desquels un afflux important de population est attendu.

« La recrudescence de la rougeole et des infections invasives à méningocoques rappelle l’importance de la vaccination, seul moyen de protection efficace pour freiner la propagation de ces virus« 

La SEV est l’occasion de rappeler à tous que la vaccination est un moyen de prévention précieux qui contribue, partout dans le monde, à protéger des personnes de tous les âges contre des maladies infectieuses potentiellement graves, voire mortelles. Selon l’OMS, 2 à 3 millions de vies sont sauvées chaque année grâce à cet acte simple de prévention.

Néanmoins, aujourd’hui, certains niveaux de couvertures vaccinales restent insuffisants, entraînant la recrudescence de maladies évitables telles que la rougeole, dont la circulation avait été interrompue en France depuis la pandémie de Covid-19. A l’international, l’OMS s’inquiétait en février 2024 de la rapide propagation de la rougeole dans le monde. En France, le bilan épidémiologique 2023 indique une multiplication par huit du nombre de cas en 2023 par rapport à 2022 et met en lumière l’existence de poches d’individus réceptifs au virus, notamment parmi les adolescents et les jeunes adultes. La majorité des cas de rougeole en France étaient liés à des voyageurs de retour d’une zone endémique. A l’aube de l’accueil en France de millions de visiteurs étrangers à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques 2024, il est particulièrement nécessaire à l’occasion de la SEV de renforcer le rattrapage vaccinal de tous les enfants, adolescents et jeunes adultes nés après 1980 qui n’auraient pas reçu un schéma vaccinal complet à deux doses, protection requise pour éviter la propagation de cette maladie infectieuse très contagieuse.

Par ailleurs, les infections invasives à méningocoques sont des infections transmissibles graves, dont l’issue peut être rapidement fatale. Si la mise en place de mesures barrières durant la crise de Covid-19 a permis une baisse notable de ces infections, les dernières données épidémiologiques montrent une augmentation de l’incidence des infections à méningocoque en particulier de sérogroupes W et Y en France. Ces données ont contribué à la révision de la stratégie vaccinale contre les infections à méningocoque de la Haute autorité de santé (HAS).

Vaccination-info-service.fr : les sites de référence accessibles à tous

Le site de référence sur la vaccination, Vaccination-info-service.fr, permet à chacun d’accéder à des informations factuelles, pratiques et scientifiquement validées sur la vaccination aux différents âges de la vie, sur une maladie, sur la vaccination en général ou une vaccination particulière. Régulièrement actualisés et enrichis en contenus textuels et vidéos, notamment avec les nouveautés du calendrier vaccinal, les espaces dédiés au grand public ou aux professionnels de santé, tentent de répondre au plus grand nombre de questions à travers différentes rubriques : « Qui doit se faire vacciner et pourquoi ? », « Efficacité et impact », « Principales contre-indications ». L’« Espace Pro » du site est spécialement conçu pour les professionnels de santé, acteurs essentiels de la vaccination. Cet espace intègre depuis l’automne 2023 un nouvel encart « Actualités » sur sa page d’accueil, permettant un accès direct aux nouveautés publiées sur le site.

Points clés en Bourgogne-Franche-Comté

Couvertures vaccinales élevées en 2023 chez les nourrissons soumis à l’obligation vaccinale en vigueur depuis 2018, mais inférieures aux objectifs de vaccination (95 %) :
– 93 % pour le vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l’Haemophilus influenzae b et l’hépatite B et le vaccin contre le pneumocoque à l’âge de 21 mois
– 88 % pour le vaccin contre le méningocoque C à l’âge de 21 mois
– 86 % pour la 2ème dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) à l’âge de 33 mois
Couvertures vaccinales insuffisantes chez les nourrissons soumis à une recommandation vaccinale :
– 29 % pour le vaccin contre méningocoque B (2 doses et 1 rappel) à l’âge de 21 mois
– 29 % pour le vaccin contre le rotavirus (recommandé depuis 2023) à l’âge de 8 mois
Couvertures vaccinales très insuffisantes chez les adolescents et les personnes à risque:
– 50 % pour le vaccin contre le méningocoque C chez les 15 à 19 ans (+4 points d’augmentation entre 2022 et 2023)
– 48 % pour le vaccin contre la grippe chez les personnes à risque (personnes de plus de 65 ans, personnes souffrant de certaines maladies chroniques ; loin de l’objectif de 75 %)
– 30 % pour le vaccin contre la Covid-19 chez les 65 ans et plus
– Moins de 2 % pour le vaccin contre le zona chez les 65-74 ans

Covid-19 :
A l’issue de la campagne de vaccination qui s’est déroulée d’octobre 2023 à février 2024, près de 30 % des personnes âgées de 65 ans et plus avaient reçu une dose de vaccin contre la Covid-19. La couverture vaccinale variait selon les classes d’âge parmi les 65 ans et plus avec une couverture plus faible chez les 65-74 ans (23 % chez les 65-74 ans et 36 % chez les 75 ans et plus). Ces couvertures demeurent légèrement inférieures à celles observées en France hexagonale.

Grippe :
La grippe est responsable chaque année de plusieurs milliers de décès, dont la grande majorité survient chez les personnes âgées. Malgré une efficacité modérée et variable selon les saisons, la vaccination associée aux gestes barrières reste la mesure de prévention la plus efficace. La vaccination permet en moyenne de réduire le risque de décès chez les personnes âgées vaccinées d’environ un tiers. Par ailleurs, elle diminue la mortalité cardiovasculaire habituellement associée à la grippe. Parmi l’ensemble des personnes à risque de grippe sévère (personnes de plus de 65 ans, personnes souffrant de certaines maladies chroniques), la couverture vaccinale était de 48 % lors de la saison 2023-24 contre 54 % lors de la saison 2022-23. Elle reste très insuffisante dans la région et loin de l’objectif de 75 % de couverture pour les personnes à risque âgées de moins de 65 ans (26 %) et chez les personnes âgées de 65 ans et plus (53 %). Ces couvertures demeurent similaires à celles observées en France hexagonale. La couverture vaccinale était en baisse par rapport à la saison 2022-23 dans toutes les tranches d’âge, particulièrement chez les 65-74 ans. Parmi les 65 ans et plus, une différence de 15 points est observée entre la couverture vaccinale chez les 65-74 ans (46 %) et les 75 ans et plus (61 %).