Géraldine Grangier : « Forvia, il faut sauver les emplois »

Géraldine Grangier, Député Rassemblement National de la 4ème Circonscription du Doubs (photo Géraldine Grangier)

Géraldine Grangier, Députée Rassemblement National de la 4ème Circonscription du Doubs, a interrogé mardi 2 avril 2024 le Gouvernement sur l’annonce de licenciements par Forvia (ex-Faurecia) :

« Le Pays de Montbéliard, dans le Doubs est le berceau industriel de l’automobile française avec la marque Peugeot. Avec le passage au tout électrique c’est tout un écosystème industriel qui est menacé. Aussi, les entreprises sous-traitantes ont dû innover et se diversifier pour ne pas disparaitre en 2035. C’est le cas de Faurecia, une entreprise installée depuis 1975 sur la commune de Bavans dans le Doubs. Propriété de PSA en 1997, elle est devenue l’un des dix premiers équipementiers automobiles mondiaux spécialisés dans l’échappement. Depuis 2021, avec le groupe Hella, Faurecia devient Forvia, comptant désormais 160 000 salariés sur 290 sites dans une quarantaine de pays. En France c’est 11 000 emplois dont 3000 dans le Nord Franche-Comté.

En développant un pôle de recherche et développement en matière d’hydrogène, Forvia a pris un virage industriel, devenant un véritable pôle d’excellence. Aujourd’hui, alors que l’équipementier automobile franco-allemand publie des résultats financiers en hausses pour l’exercice fiscal 2023, avec 222 millions d’euros de bénéfices, l’annonce de 10 000 suppressions de postes en Europes inquiète tous les sites français et notamment celui de la branche échappement de Bavans. La direction affirme qu’elle n’a encore à ce jour, identifié aucun site pour les licenciements et que cela ne concernera que les départs en retraites. Toutefois, personne n’y croit ! Déjà les tests des moteurs thermiques de Bavans ont été démontés pour être transférés en Allemagne. Quid des ingénieurs qui travaillaient dans cette branche d’activité ?

Après un CSE qui n’a répondu à aucune de leurs interrogations, les syndicats ont déposé un droit d’alerte économique sur la partie échappement de Forvia puis un nouveau sur la partie hydrogène la semaine dernière. Les syndicats souhaitent que la direction réponde à leurs questions : Quelle est la stratégie du groupe ? Où auront lieu les licenciements ? l’utilisation de l’IA dans la filière « recherche et développement » pour réduire 50% des coûts selon le PDG Patrick Koller les inquiètent encore davantage !

Avec son projet de licenciement, Forvia rassure les marchés boursiers mais menace l’équilibre de tout un territoire économique industriel. Alors que l’entreprise a bénéficié de 213 millions d’euros d’aide Européenne, de 7,2 millions d’euros de la Région Bourgogne-Franche-Comté, et qu’en octobre dernier, en présence du Secrétaire général pour l’investissement en charge de France 2030 nous avons inauguré en grande pompe le site Forvia d’Allenjoie, largement subventionné, Monsieur le ministre, quand allez-vous conditionner le versement de l’argent public au maintien des outils de production, du savoir-faire et des emplois sur le territoire français ?

Porteur d’espoir face à des choix contestés du passage au tout électrique, la filière hydrogène se trouve elle aussi, gravement menacée. Qu’allez-vous faire pour la soutenir et lui garantir un avenir en France ?« .