Bulletin de santé publique canicule en Bourgogne-Franche-Comté : bilan été 2022

Photo d'illustration (photo Adobe Stock / s_l)

En France métropolitaine selon Météo France, l’été 2022 est au deuxième rang des étés les plus chauds observés en France depuis le début du XXe siècle La période de surveillance estivale 2022 a été marquée par 3 périodes de canicules dont 2 avec des départements de la façade atlantique placés en vigilance rouge, et deux épisodes successifs d’une douzaine de jours en régions Occitanie, Provence Alpes Côte d’Azur et Auvergne Rhône Alpes Par ailleurs, cet été a également été marqué par d’autres phénomènes météorologiques extrêmes tels que la sécheresse, les feux de forêts, les orages et une canicule en mer méditerranée Concernant la surveillance sanitaire, parmi les principaux chiffres, on note : 2 816 décès en excès (+17%) ont été estimés lors des périodes caniculaires dans les départements concernés par des dépassements des seuils d’alerte biométéorologiques Les 75 ans et plus représentent la grande majorité de ces décès en excès, associée à une forte surmortalité relative de +20,2% (1 décès sur 6 en excès) ; 2 060 passages aux urgences et 680 consultations SOS Médecins pour hyperthermie, déshydratation et hyponatrémie (indicateur iCanicule observés dans les départements concernés par des dépassements des seuils d’alerte biométéorologiques cet été.

En Bourgogne Franche Comté les 3 vagues de chaleur se sont traduites par 3 périodes de fortes chaleurs, la première observée en juin, la seconde en juillet et la troisième en août 2022 Au cours de ces épisodes caniculaires des dépassements des seuils d’alerte biométéorologique ont été observés pour 5 départements lors des deux premiers épisodes (21, 25, 39, 71, 90). A la différence de l’été 2019 aucun département de la région n’a été concerné par une vigilance rouge Un impact significatif sur la santé a toutefois été constaté lors de ces périodes : 111 décès en excès ont été estimés, soit une surmortalité relative de +13% pour les périodes de dépassement des seuils d’alerte biométéorologiques dans les départements concernés.

Parmi ces décès en excès, 24 ont été observés lors du premier épisode caniculaire, 77 lors du deuxième épisode et 10 lors du troisième épisode (majorité de personnes âgées de 75 ans et plus) Les recours aux soins d’urgence pour l’indicateur iCanicule ont représenté jusqu’à 0,8% des passages aux urgences 375 passages) et 1,3% des actes SOS Médecins 93 actes) sur l’ensemble des périodes étudiées Toutes les classes d’âge ont été concernées par ces recours, les 75 ans et plus représentant 51,5% des passages et 10% des actes Le taux d’hospitalisation après passage aux urgences pour l’indicateur iCanicule lors de ces épisodes était de 67% tous âges confondus et de 79% chez les 75 ans et plus. Les trois quarts des passages aux urgences et des actes SOS Médecins ont été observés en dehors de ces épisodes.

« La canicule n’est plus un événement météorologique exceptionnel. Ces 10 dernières années, la récurrence des épisodes de canicule, leur intensification et l’augmentation des pics de températures nous l’ont montré. Ces phénomènes ont un impact majeur sur la santé et soulignent toute l’importance de maintenir une grande attention sur l’anticipation de l’impact de la chaleur en amont des périodes de canicule. Ces phénomènes plaident également pour une stratégie très volontariste d’adaptation renforcée au changement climatique et d’atténuation partout sur le territoire« , Pr Laëtitia Huiart, Directrice scientifique de Santé publique France.

(source communiqué)