Variole du singe : un premier cas en Bourgogne-Franche-Comté

Photo d'illustration (photo Adobe Stock / s_l)

Des cas de variole du singe (Monkeypox en anglais) sans lien direct avec un voyage en Afrique du Centre ou de l’Ouest ou des personnes de retour de voyage ont été signalés en Europe et dans le monde, des cas suspects sont en cours d’évaluation dans de nombreux pays et la situation évolue donc très rapidement. En France, les infections par ce virus font l’objet d’une surveillance pérenne par le dispositif de la déclaration obligatoire. Compte tenu des alertes en cours, la surveillance de ces infections est renforcée par Santé publique France et des messages d’informations et d’alerte sont adressés aux professionnels de santé.

Cas de variole du singe, point de situation en France : 1 cas en Bourgogne-Franche-Comté

Au 21 juin 2022 à 14h00, 277 cas confirmés de variole du singe ont été rapportés en France : 195 en Ile-de-France, 16 en Occitanie, 14 en Auvergne-Rhône-Alpes, 16 en Nouvelle-Aquitaine, 12 dans les Hauts-de-France, 12 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 6 en Normandie, 1 en Centre-val de Loire, 1 en Bourgogne-Franche-Comté, 1 en Grand-Est et 3 en Bretagne. Parmi ces cas, un premier cas féminin a été confirmé, dont le mode de transmission est en cours d’investigation, et tous les autres sont des hommes. Sur les 248 cas confirmés au 20 juin 2022 à 14h00, 243 ont fait l’objet d’une investigation, un demeure injoignable et 4 sont en cours d’investigation. Tous les cas confirmés au 20 juin 2022 à 14h00 sont des hommes, âgés entre 19 et 71 ans (âge médian : 34 ans).

Les dates de début des symptômes s’étendent ente le 7 mai 2022 et le 15 juin 2022. Les cas ont été diagnostiqués en médiane 7 jours (entre 0 à 22 jours) après le début des symptômes ; de ce fait, les données de la dernière semaine ne sont pas consolidées. Parmi les cas investigués, 78% ont présenté une éruption génito-anale, 75% une éruption sur une autre partie du corps, 70% une fièvre et 69% des adénopathies. Parmi les cas investigués, 11 sont immunodéprimés ; aucun n’est décédé.

A ce jour, comme dans les autres pays d’Europe, ces cas sont survenus majoritairement, mais pas exclusivement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), sans lien direct avec des personnes de retour de zone endémique. La majorité des cas rapporte des partenaires sexuels multiples. La plupart des cas investigués déclarent ne pas pouvoir identifier la personne qui les aurait contaminés. Enfin, 38 des cas investigués sont des cas secondaires.

Parmi les cas investigués, 67 ont voyagé, séjourné ou travaillé à l’étranger avant le début de leurs symptômes, dont certains dans plusieurs pays différents : 35 voyages sont ainsi rapportés en Espagne, 8 en Belgique, 6 en Allemagne, 4 au Royaume-Uni, 4 en Suisse, 3 au Portugal, 2 au Pays-Bas, 2 au Danemark, 2 au Mali, 2 en Grèce, 1 au Luxembourg, 1 en Inde, 1 aux Etats-Unis, 1 en Colombie, 1 au Maroc, 1 à Chypre et 1 en Serbie. Ces voyages ne constituent pas systématiquement l’origine de la contamination, et la liste des pays cités peut évoluer au fur et à mesure que les données sont consolidées.

Compte tenu de ce qui a été observé en Europe sur la maladie, une communication ciblée a été rapidement mise en œuvre en direction des personnes HSH. Les messages rappellent les symptômes et la conduite à tenir en cas de symptômes. Ils sont actuellement diffusés en digital et via un réseau d’affichage affinitaire dans des bars et restaurants. En parallèle, des affiches, des flyers et des fiches-conseils ont été diffusés grâce aux acteurs associatifs, aux ARS et aux équipes de Sexosafe présentes sur le terrain.
Enfin, sur le site sexosafe.fr, dédié à la sexualité des personnes HSH, un résumé des connaissances sur le sujet et des mesures de prévention est proposé.

En l’absence habituelle de variole du singe en Europe et de lien rapporté par les cas identifiés avec une zone à risque, le contexte européen actuel constitue une alerte et suggère une contamination en Europe. C’est pourquoi, en France, la surveillance pérenne de la variole du singe par le dispositif de la déclaration obligatoire est renforcée et des messages d’informations et d’alerte sont adressés aux professionnels de santé. Les échanges se poursuivent par ailleurs avec les autres pays européens, l’OMS et l’ECDC.

Qu’est-ce que la variole du singe (Monkeypox) ?

La variole du singe est une maladie infectieuse due à un Orthopoxvirus. Cette maladie zoonotique est habituellement transmise à l’Homme dans les zones forestières d’Afrique du Centre et de l’Ouest par des rongeurs sauvages ou des primates, mais une transmission inter-humaine est également possible, en particulier au sein du foyer familial ou en milieu de soins. Le virus de la variole du singe peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…). Les rapports sexuels, avec ou sans pénétration, réunissent ces conditions pour une contamination, et avoir plusieurs partenaires augmente le risque d’être exposé au virus. La contamination peut aussi avoir lieu au contact de l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain…). Il est donc important que les malades respectent un isolement pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à disparition des dernières croutes, le plus souvent 3 semaines). En Afrique centrale ou de l’Ouest l’homme peut aussi s’infecter au contact d’animaux, sauvages ou en captivité, morts ou vivants, tels que les rongeurs ou les singes. L’infection par le virus de la variole du singe n’est pas connue comme une IST, mais le contact direct avec une peau lésée durant un rapport sexuel facilite la transmission.

Quels sont les symptômes ?

L’infection par le virus de la variole du singe peut provoquer une éruption vésiculeuse, faite de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croutes puis la cicatrisation. Des démangeaisons peuvent survenir. Les vésicules se concentrent plutôt sur le visage, dans la zone ano-génitale, les paumes des mains et plantes des pieds, peuvent être présentes mais également sur le tronc et les membres. Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale. Cette éruption peut s’accompagner de fièvre, de maux de tête, des courbatures et d’asthénie. Les ganglions lymphatiques peuvent être enflés et douloureux, sous la mâchoire, au niveau du cou ou au pli de l’aine. Des maux de gorge sont également signalés. L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines mais parfois 4 semaines.

La variole du signe est-elle grave ?

La maladie est plus grave chez les enfants et chez les personnes immunodéprimées. Elle peut se compliquer d’une surinfection des lésions cutanées ou d’atteintes respiratoires, digestives, ophtalmologiques ou neurologiques. A ce stade, les cas rapportés en Europe sont majoritairement bénins, et il n’y a pas de décès signalé.

(source Santé Publique France)