Avancée majeure dans la recherche contre le cancer du sein triple négatif

L'équipe EPILAB (photo EPILAB)

C’est une découverte qui pourrait avoir de grandes conséquences dans la lutte contre le cancer du sein triple négatif et par la suite contre d’autres cancers. Le laboratoire de l’université EPILAB vient d’isoler deux nouvelles souches de cytomégalovirus (CMV) provenant de cancers du sein triple négatif.

Georges Herbein, médecin biologiste et virologue au CHU de Besançon et à l’Université de Franche-Comté travaille avec son laboratoire depuis de nombreuses années sur le cytomégalovirus (CMV), de la famille des herpèsvirus, et son rôle dans le cancer. EPILAB est le seul laboratoire à effectuer des recherches sur ce sujet en France, et fait partie de la petite quinzaine d’unités de recherche dans le monde qui y travaillent.

Aujourd’hui 15 % des cancers sont directement provoqués par des virus (comme le virus de l’hépatite B à l’origine du cancer du foie, ou le papillomavirus responsable du cancer du col de l’utérus). L’équipe du professeur Herbein a découvert un lien de causalité direct entre le CMV et le cancer du sein. En isolant deux nouvelles souches directement à partir de tissu provenant de cancers du sein triple négatif, l’équipe du Pr. Herbein renforce l’établissement du CMV comme virus oncogène. Le CMV serait donc un facteur déclenchant du cancer, notamment le cancer du sein triple négatif. Ce type de cancer du sein est très agressif, plus résistant aux traitements, et représente 15 % des cas de cancer du sein, soit environ 9 000 femmes par an en France.

De nouveaux traitements sont activement recherchés pour combattre ce cancer du sein de mauvais pronostic. A côté des traitements conventionnels du cancer (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie), des traitements anti-CMV ont été utilisés en Suède pour ralentir le glioblastome, un cancer du cerveau très agressif, pour lequel le CMV a été incriminé. On pourrait donc envisager de tester également ces traitements anti-CMV dans les cancers du sein triple négatif.

EPILAB travaille actuellement sur un vaccin anti-CMV en collaboration avec l’équipe INSERM 1098 RIGHT du professeur Olivier Adotevi, oncologue et immunologiste au CHU de Besançon et à l’université. La découverte de ces deux nouvelles souches oncogènes de CMV participera très certainement au développement de vaccins plus efficaces pour combattre certains cancers de très mauvais pronostic comme le cancer du sein triple négatif et le glioblastome.

(source communiqué)