Election Présidentielle 2022 : réaction de Matthieu Bloch suite aux résultats définitifs du 1er tour

Matthieu Bloch, candidat aux Elections Législatives 2022 sur la 4ème Circonscription du Doubs, Maire de Colombier-Fontaine, réagit suite aux résultats du 1er tour de l’Election Présidentielle 2022 (notre info du 11/04/2022) :

« Comme chacun d’entre vous, j’ai moi aussi été particulièrement surpris ce dimanche par la déprogrammation de la traditionnelle soirée électorale de TF1 aux dépens du film « Les Visiteurs ». Cette décision symbolise à elle-seule l’achèvement d’une campagne qui n’en avait que le nom, où l’on aura privilégié, jusqu’au bout, l’étude scrupuleuse des courbes et des sondages à la noble confrontation d’idées et de projets. En somme, elle n’aura été à la hauteur ni des enjeux de l’élection, ni des préoccupations légitimes des Français.

En surfant cyniquement sur la peur du Covid d’abord puis sur celle de la guerre en Ukraine ensuite, le Président sortant, incarnation paroxystique de notre état de dépolitisation, restera comme le principal artisan de cette situation délétère. Jusqu’au bout, il aura confisqué le débat et refusé de rendre compte de son bilan.

Dans la lignée du piège mitterrandien, Emmanuel Macron n’aura eu de cesse tout au long de son quinquennat de présenter Marine Le Pen comme sa seule et unique adversaire, allant même jusqu’à demander à ses propres soutiens de la parrainer démocratiquement. Depuis lundi, ce même Emmanuel Macron, appuyé par ceux qu’il qualifiait hier encore de figures de l’ancien monde, en appelle désormais au « barrage » contre une candidate redevenue soudainement une ennemie jurée de la République. Si beaucoup s’accommodent de cette polarisation, par ambition et opportunisme, je refuse catégoriquement de m’associer à ce simulacre qui ne peut que conduire notre pays dans une impasse démocratique.

Venons-on maintenant à ma famille politique, Les Républicains, qui, après les revers de 2012 et de 2017, vient de subir la pire humiliation de son histoire en ne dépassant cette fois-ci même pas le seuil de remboursement. Comment expliquer que les idées que nous défendons soient à la fois si largement partagées dans les enquêtes d’opinion et paradoxalement si marginalisées dans les urnes ? Beaucoup seront tentés de faire le procès de Valérie Pécresse, il est vrai peu à l’aise en meeting, maladroite dans sa communication et qui n’aura finalement jamais été vraiment elle-même dans une campagne qu’elle aura pourtant menée avec courage et abnégation. En réalité, cette déroute émane d’un mal plus profond.

Cet échec, c’est d’abord celui d’une stratégie, celle qui depuis la création de l’UMP nous a conduit à privilégier la logique d’élargissement à celle de la clarification politique. La cohabitation, au sein du même parti politique, de sensibilités rendues inconciliables par l’effacement du clivage gauche-droite, ne pouvait que nous rendre inaudibles sur la scène nationale et provoquer la fuite de nos électeurs, en droit d’attendre un minimum de clarté de leur famille politique. Nous payons également le refus de dresser l’inventaire du quinquennat de Nicolas Sarkozy qui n’aura pas été sans influence sur la défiance des Français à notre égard et la montée en puissance du Rassemblement national : Affaissement de la fonction présidentielle, Guerre en Libye, promesse du Karcher, ratification du traité de Lisbonne au mépris du NON de 2005… Aveuglée par son fort ancrage territorial et par les intérêts de ses notables, notre famille politique n’aura jamais trouvé le courage d’établir son examen de conscience.

Conscients de ces réalités, nous étions bien décidés, à l’automne 2019 et sous l’impulsion de Julien Aubert, à renverser enfin la table après l’échec cuisant des européennes. Nous proposions à nos militants de rompre avec l’idée chimérique de l’union de la droite et du centre et de revenir aux fondamentaux qui faisaient jadis la grandeur et la noblesse du RPR. Dans la continuité du Général de Gaulle, de Georges Pompidou, de Charles Pasqua et de Philippe Séguin, nous croyons en une droite forte, conservatrice, souverainiste, sociale et populaire, qui, n’en déplaise aux opportunistes, ne saurait se confondre avec l’esprit du macronisme.

Ce n’est qu’au prix de ce travail de renouvellement et de la clarification, auquel je m’emploierai dès les élections législatives, que nous parviendrons dès demain à redonner vie à notre famille politique« .

(source communiqué)