Martial Bourquin et Damien Charlet : réaction au rachat « PSA Sud », 42ha à Stellantis Sochaux, par PMA

Martial Bourquin et Damien Charlet, élus d’Audincourt, siégeant à Pays de Montbéliard Agglomération s’expriment :

« Le conseil d’agglomération de jeudi dernier a été le théâtre d’un spectacle consternant : on pensait alors que Nicolas Pacquot se ferait tout petit après ses déclarations de soumission et d’allégeance au groupe Stellantis (ex-Peugeot-PSA), milliardaire et tout puissant. Mais non. Monsieur Pacquot, sous couvert de modernité, se réjouit de l’attribution par l’Agglomération d’une somme considérable d’argent public à ce grand groupe (notre info du 21/01/2022), en échange d’un compactage toujours plus grand, sans aucune garantie sur l’emploi et l’avenir du Pays de Montbéliard (notre info du 22/01/2022).

Compactage, c’est un joli nom pour désigner les suppressions d’emploi : depuis 4 ans, c’est près de 4000 emplois qui sont passés sous la presse du compactage et de plus de 10 000 emplois en 2017, nous sommes passé à un peu plus de 6 000, recherche et développement et intérimaires compris. Bien loin des 40 000 emplois des années 80. Décemment, comment peut-on se réjouir alors d’un achat d’un montant total de plus de 28 millions d’Euros sans aucune contrepartie, sans aucune garantie, même pas la demande d’un moratoire pour garder les emplois existants ? Décemment, comment peut-on voter avec le sourire la signature d’un chèque aussi conséquent sans savoir exactement quels projets, quels nouveaux investisseurs viendront s’installer là ? On nous dit que ces terrains sont un trésor. Pensez-vous que si ces terrains pollués étaient vraiment intéressants, la société Stellantis les vendrait à l’Agglo ?

Il s’agit de l’avenir de notre territoire et Monsieur Pacquot, s’il désire être parlementaire, doit comprendre ce qu’est l’intérêt général : ce doit être l’alpha et l’oméga de toute action politique qui se respecte.

Notre position loin d’être dogmatique, est de bon sens : nous n’avons jamais affirmé qu’il ne fallait pas acquérir ces terrains. Nous regrettons seulement l’impréparation, le manque de vision, la précipitation d’une telle décision : trop de questions restent sans réponses. En plus des contreparties pour l’emploi, qu’il faut aborder directement avec Stellantis, dans un échange constructif pour retrouver de l’activité sur ces terrains, il faut aussi se soucier des deux villes, Sochaux et Exincourt, qui vont perdre des taxes foncières importantes, mais aussi l’agglomération perd aussi des revenus fonciers conséquents. Il ne faudrait pas que cette opération grève durablement toute action de l’agglomération et ne se traduise pas des hausses importantes de la fiscalité. Quand il s’agit d’argent public, nous ne pouvons pas faire preuve d’autant de candeur et de soumission.

Nous mesurons aujourd’hui ce à quoi nous avons échappé : Nicolas, le petit, pour parodier Victor Hugo, avait été élu à la tête de l’agglomération, nos intérêts seraient bien mis à mal. Nous l’avions deviné, mais cela se confirme ! Et aujourd’hui, nous devons rester vigilants face à tant de naïveté : il serait bien dangereux de lui confier des responsabilités supplémentaires !« .

(source communiqué)