Hôpital Nord-Franche-Comté : rassemblement contre la vaccination obligatoire

(photo ToutMontbeliard.com)

Un préavis de grève à compter du jeudi 5 août 2021 pour une durée illimitée, concernant l’ensemble du personnel de l’Hôpital Nord-Franche-Comté a été déposé (notre info du 30/07/2021). La CFDT communique :

« La CFDT de l’HNFC a déposé un préavis de grève illimité à compter du mercredi 4 août 2021. Un rassemblement est organisé ce jeudi 5 août 2021 sur le parvis de l’Hôpital Nord-Franche-Comté de Trévenans de 13h00 à 15h00.

L’annonce de la vaccination obligatoire a fait l’effet d’une bombe chez certains de nos collègues. Les héros d’hier deviennent les cibles d’aujourd’hui.
Rappelez-vous la considération à l’égard de ces « soignants-héros » qu’on applaudissait même chaque soir à 20h.
Rappelez-vous l’admiration portée à ces professionnels qui ont tenu bon pour soigner la population.
Rappelez-vous combien il a été difficile pour eux d’accompagner chaque patient dans des conditions de plus en plus difficiles.
Rappelez-vous le mensonge sur la reconnaissance automatique en maladie professionnelle pour chaque professionnel touché.
Rappelez-vous les masques distribués au compte-goutte pour ne jamais en manquer.
Rappelez-vous aussi les consignes qui autorisaient de venir travailler en étant positif à la Covid sans symptôme.
Hors de question d’oublier tout ce que nous avons vécu !

Le gouvernement a manifestement la mémoire courte et des œillères quant à la santé de son service public. 19 milliards ont été débloqués pour l’hôpital mais qu’en voyons-nous à l’HNFC ? Il y a eu le complément de traitement indiciaire, c’est vrai. Qui peut dire que cela n’était pas le bienvenu ? Les grilles indiciaires doivent être revalorisées au 1er octobre mais les décrets peinent à arriver. Le salaire ne fait pas tout. Rien n’a changé au niveau des conditions de travail, la situation s’est même aggravée. Les agents sont parfois contraints de travailler dans plusieurs services sur une même journée, des lits sont toujours fermés, des postes encore vacants que l’on peine à combler, les horaires sont modifiés, l‘alternance jour/nuit épuise nos collègues…

La crise sanitaire que nous traversons n’est pas la seule responsable de la situation. Les salariés de la santé tirent la sonnette d’alarme depuis des années sans jamais être écoutés. Il aura fallu des milliers de morts pour faire comprendre que notre système de santé est à bout de souffle. Il faut remettre l’humain au centre des préoccupations afin de dispenser des soins de qualité et surtout dans le respect de la dignité de chacun.

La lumière est faite sur l’hôpital public mais il ne pourra s’en sortir seul. Il faut y mettre les moyens nécessaires pour donner envie aux agents d’y travailler et de prendre soins des malades. L’hôpital à lui seul ne peut absorber tous les besoins d’une population vieillissante et souvent polypathologique. Il faut également investir dans des solutions en amont et en aval de l’hôpital.

Il faut consolider le réseau de ville afin de désengorger nos structures d’urgence ainsi que les EHPAD et les soins à domicile pour que l’hôpital retrouve sa vocation de court séjour. C’est tout le système qu’il faut reconstruire afin de répondre aux besoins de la population. Et qui mieux que les professionnels pour agir sur tout ça ? Qui mieux qu’eux connaît leur travail et ses contraintes ? Alors il est temps de donner la parole aux agents afin que tous ensemble nous trouvions des solutions. Alors ne nous laissons pas diviser par cette obligation vaccinale, restons unis pour sauver ce qui peut encore l’être et avancer, ensemble, vers un hôpital plus juste pour les patients et pour les professionnels. Il n’est pas trop tard, l’union fait la force« .

(source communiqué)