Personnels soignants : « les héros d’hier sont-ils les parias de demain ? »

(photo ToutMontbeliard.com)

Le syndicat CNI communique suite aux annonces d’Emmanuel Macron, Président de la République Française du lundi 12 juillet rendant obligatoire le vaccin contre le Coronavirus Covid-19 aux personnels soignants (notre info du 12/07/2021) :

« Le gouvernement a donc imposé l’obligation vaccinale de tous les professionnels de santé d’ici au 15 septembre 2021. Quelles sont les conséquences cette obligation ?

Des effectifs de plus en plus réduits.
M. le Ministre de la Santé Olivier Véran l’a annoncé : à partir du 15 septembre 2021, tout soignant non vacciné ne pourra plus travailler, et ne sera plus payé. Démissionner pour échapper à la vaccination : des soignants l’envisagent sérieusement. On peut donc s’attendre à une augmentation des départs par voie de démission ou de demande de mise en disponibilité. Les établissements hospitaliers, déjà cruellement en manque d’effectifs, peuvent-ils se passer de ceux qui n’acceptent pas de se voir contraints à la vaccination ?

Des soignants exposés à des pathologies graves.
Nulle part et à aucun moment n’ont été évoqués tous ceux qui présentent des contre-indications à la vaccination : antécédents d’allergies graves, d’accidents vaccinaux et autres problématiques de santé. Qu’est-il prévu pour les professionnels concernés ? Peut-on décemment arguer à leur sujet d’une balance bénéfice/risque en faveur de la vaccination ? Seront-ils contraints à des PCR toutes les 48h ? Seront-ils déclarés inaptes à leurs fonctions ? Seront-ils, malgré leurs antécédents et les risques encourus, contraints à se vacciner sous peine de sanction ?

Une stigmatisation insupportable.
Dans leur grande majorité, les soignants sont en faveur de la vaccination. Pour autant, peut-on rester sourd face aux angoisses d’une partie des soignants, souvent durement touchés par la crise du Covid, et qui aujourd’hui se retrouvent stigmatisés, montrés du doigt, comme s’ils étaient les principaux responsables de la propagation de l’épidémie ? Leur engagement auprès des malades et leur rôle dans la société ne méritent-ils pas un minimum de considération ? Peut-on accepter de laisser ces professionnels dans l’angoisse de leur avenir professionnel et de leur santé ? Les héros d’hier sont-ils les parias de demain ?

Une décision contre-productive, chez les soignants mais aussi dans la société.
La coercition est-elle la meilleure voie ? Si la majorité des soignants est persuadée de la nécessité de la vaccination, est-il juste de forcer ceux qui ne sont pas – encore – convaincus ? Les forcer à la vaccination est-elle la bonne solution ? Ne vaut-il pas mieux inciter plutôt que contraindre ? Rendre obligatoire, c’est contraindre sans convaincre. Voter une loi forçant les soignants à se plier à la vaccination, c’est prendre le risque d’alimenter la méfiance de ceux qui sont déjà sceptiques et encourager, dans la population soignante et même générale, les dérives complotistes. Cette fracture sociale est-elle souhaitable dans la période anxiogène que nous traversons collectivement et individuellement ?

Nous demandons donc :
– une écoute et un travail de sensibilisation fait auprès des réticents : expliquer, rassurer, accompagner plutôt que d’imposer ;
– des mesures d’exception claires et rassurantes pour ceux qui ne peuvent se faire vacciner ;
– une meilleure reconnaissance du métier et, toujours et encore, des moyens !« .

(source communiqué)