PMA, Groupe I&S : réaction au retrait des délégations de Vice-Président de Nicolas Pacquot et Nadine Mercier

Le groupe “Indépendants et Solidaires” siégeant à Pays de Montbéliard Agglomération s’exprime suite à la décision de Charles Demouge, Président de Pays de Montbéliard, de retirer les délégations des Vice-Présidents Nicolas Pacquot et Nadine Mercier (notre info du 17/03/2021) :

« En retirant les délégations de vice-présidents de l’agglomération à Nadine Mercier et Nicolas Pacquot, deux élus du groupe Indépendants et Solidaires, Charlet Demouge apporte une nouvelle fois la preuve de sa totale incapacité à faire travailler ensemble tous les élus de ce territoire, avec leurs sensibilités et leurs opinions diverses, comme ont toujours su le faire ses grands prédécesseurs, André Boulloche et Louis Souvet.

Historiquement, les vice-présidents de l’opposition ont toujours été proposés par le Président et élus dans le cadre d’un accord politique. Afin de respecter la représentativité des territoires et des différents courants de pensée. Cela n’a pas été le cas le 11 juillet 2020, quand Charles Demouge et Martial Bourquin avaient déjà décidé d’écarter 23 maires et 30 communes pour servir les copains. Déjouant leur manœuvre, Nadine Mercier et Nicolas Pacquot ont été élus démocratiquement par l’assemblée, en parfaite connaissance de cause sur le positionnement du groupe auquel ils appartiennent.

Le président foule ainsi aux pieds la démocratie, en défaisant de façon bureaucratique un vote solennel de l’assemblée.

Il y a un fait majoritaire à l’agglomération avec une présidence à 2 têtes, Charles Demouge et Martial Bourquin. Le duettiste a pris cette décision sans avertir personne, une décision empreinte de centralisme et d’autoritarisme. Jugez plutôt comment est désormais assurée la gouvernance de l’agglomération :
– Groupe de Charles Demouge avec 28 communes, 27 maires : 8 Vice-Présidents et 16 conseillers délégués
– Groupe de Martial Bourquin avec 12 communes, 10 maires : 5 Vice-Présidents et 5 conseillers délégués
– Groupe Indépendants et Solidaires avec 30 communes, 23 maires : 2 Vice-Présidents sans délégation et 0 conseiller délégué !

En excluant de l’exécutif les 36 élus de notre groupe Indépendants et Solidaires, le duo méprise ainsi 30 communes et leurs habitants et nie la nature même d‘une communauté d’agglomération.

Nous en appelons à la responsabilité des élus :
– comment les 72 maires de l’agglomération peuvent-ils cautionner une telle décision, une politique d’exclusion quand on pense différemment, en rupture totale avec la philosophie même de la société dans laquelle nous vivons ?
– comment les 72 maires de l’agglomération peuvent -ils accepter le manque de tenue de ces conseils d’agglomération où 30% des élus sont méprisés et régulièrement insultés ?
– ceux qui sont aujourd’hui dans le « bon camp » doivent-ils vivre avec la peur d’être maltraités dès qu’ils afficheront un désaccord ou s’ils ne sont plus du « bon côté » lors d’un prochain mandat ?
Est-ce cela que nous voulons pour la gouvernance de notre agglomération ?

Alors oui, dès le premier Conseil communautaire, nous avons fortement contrarié le président et certains vice-présidents qui s’apprêtaient à voter une augmentation de 28% de leurs indemnités (+ 900€ pour le président, + 600 € pour chaque vice-président). De façon totalement décomplexée. Bien loin des beaux discours. En temps de crise de surcroit… Tellement sûrs de leur nouvelle majorité et convaincus que les deux vice-présidents de notre groupe avaient la même appétence qu’eux pour les indemnités, ils ont certainement pensé que nous allions nous taire. Notre groupe Indépendants et Solidaires a obtenu l’annulation de cette hausse de 1,24 millions d’Euros à se partager entre 16 élus !

Nous avons tenté ces derniers mois de prendre notre (large) part du travail avec la majorité bicéphale qui dirige l’agglomération.

Nos vice-présidents ont pu démontrer leur capacité à travailler avec tous, y compris avec leurs conseillers délégués de la majorité, et ils ont su donner de la consistance et une vraie vision à leurs délégations. Un peu trop diront certains… mais à coup sûr suffisamment, pour inquiéter le duettiste au vu, par exemple, de l’intérêt très marqué de la centaine d’élus participant au séminaire « Vers un territoire intelligent » du 25 février dernier, sous la responsabilité du vice-président en charge, Nicolas Pacquot. Ou encore au vu des nombreuses fiches actions présentées par Nadine Mercier pour promouvoir la politique agricole et le projet alimentaire territorial. Ce travail, qu’ils estimaient être leur devoir, leur a souvent coûté, confrontés aux incohérences et aux reniements d’un président prêt à tout pour conserver son fauteuil (on a vu comment il a traité la question du FPIC…).

Sans projet de territoire et sans vision, le président ne tolère pas que l’on puisse, après bien des mises en garde, s’opposer lors du vote du budget primitif, qui est l’acte politique majeur de la collectivité. Il préfère aux débats d’idées les petits bricolages entre amis de circonstances, le saupoudrage, l’invective et parfois même la goujaterie… en n’hésitant pas à reléguer le président de notre groupe au rang de batracien en pleine séance publique.

Pleinement conscients de la situation inquiétante de PMA, nous sommes simplement allés jusqu’au bout de notre conviction. En effet, nous ne sommes pas de ceux qui critiquaient la politique du président toute l’année mais qui s’abstenaient au moment du vote du budget pour préserver leur poste et leurs indemnités.

Nous avons par ce vote simplement dénoncé une politique imprudente et sans ambition, à l’image de ce simulacre de « Projet 20/26 », que nous n’avons toujours pas vu et déjà contredit par les choix budgétaires, à l’image du tourisme.

Après le revers sur les indemnités, le prétexte du vote de notre groupe contre le budget arrivait à point nommé pour nous affliger cette petite vengeance en retour, notifiée par un simple mail, sans la moindre explication, sans préavis, sans entretien… sans courage.

Peu importe le prix à payer pour notre territoire et ses habitants. Des délégations essentielles dans le plan de relance se retrouvent orphelines, notamment sur la Politique agricole, le Projet Alimentaire ou le Numérique. Orphelines à quelques semaines des réponses à l’appel à Projet de la Région, qui prévoit une enveloppe de 10 millions d’euros pour développer les Territoires Intelligents, essentiels à la relance économique.

Nous prenons acte de cette décision lamentable qui renforce notre détermination à préparer l’avenir, en faisant tout pour que notre agglomération retrouve une gouvernance digne et ambitieuse. C’est dans l’intérêt de ses 140.000 habitants« .