Bilan de la présence du lynx et du loup dans le département du Doubs

Photo d'illustration (photo ToutMontbeliard.com)

Jeudi 21 janvier 2021, le Préfet du Doubs a réuni en visio-conférence l’ensemble des partenaires concernés par le suivi et la gestion du lynx et du loup afin de dresser le bilan de la présence de ces deux espèces dans le département dans une démarche visant à assurer à la fois la protection stricte de ces espèces et leur coexistence avec les activités humaines, les activités d’élevage en priorité.

Si ces deux espèces font l’objet d’une protection et sont suivies par le réseau loup-lynx animé et coordonné par l’office français de la biodiversité (OFB) et par la direction départementale des territoires, elles bénéficient chacune de dispositions spécifiques définies pour le loup dans un plan national d’action sur la période 2018-2023 et pour le lynx dans un plan en cours de finalisation sur la période 2021-2030.

Le lynx fait partie de la faune départementale depuis plusieurs décennies avec son retour à partir de réintroductions réalisées en Suisse ; sa population française est estimée à 100-150 individus dont 80% sur le massif jurassien. Les mortalités de lynx par collisions ne sont pas rares mais l’espèce fait malheureusement également l’objet d’actes de destruction illégale qui sont autant de menaces pour sa conservation. Aussi, le Préfet a décidé de porter plainte contre X au nom de l’État sur un récent cas de braconnage dans le département.

Le loup quant à lui recolonise depuis 1992 la France à partir de population naturellement présente en Italie : l’effectif en France en fin d’hiver 2019/2020 était estimé par l’OFB à 580 loups. En Bourgogne-Franche-Comté, des observations visuelles et des indices de présence de loup sont enregistrées depuis 2008. Une zone de présence permanente (ZPP) dite de Marchairuz est reconnue depuis 2018 en limite du Doubs, du département du Jura et du canton de Vaud en Suisse. Les indices de présence, dont 38 observations visuelles, recueillis en 2020 sur la ZPP ont permis d’y révéler la présence simultanée de plusieurs individus. Le dispositif de suivi hivernal permettra de confirmer ces données.

Le loup, comme le lynx sont aussi à l’origine de dommages aux troupeaux et une attention particulière est apporté d’une part à la protection des activités d’élevages et d’autre part à l’indemnisation des éleveurs lorsque la responsabilité du prédateur n’est pas écartée. Le nombre de constats d’attaque est faible (moins d’une dizaine) et variable d’une année à l’autre et les attaques concernent principalement les troupeaux ovins et caprins ; 7 constats sur troupeaux ont été enregistrés en 2020. Des aides financières et en matériels à la mise en place de dispositifs de protection des troupeaux (clôtures électrifiées, effaroucheurs, chien de protection…) peuvent être proposées aux éleveurs. A l’issue du comité « grands prédateurs », au vu de l’évolution de la situation départementale, le préfet a signé un nouvel arrêté délimitant les zones d’éligibilité à la mesure de protection des troupeaux contre la prédation par le loup. Tout renseignement sur la mise en œuvre de cette mesure peut être obtenu auprès de la direction départementale des territoires.

Enfin, en cas de dommages trop importants par le loup, des opérations d’intervention peuvent être mises en œuvre sur autorisation préfectorale pour protéger le ou les élevages attaqués avec une gradation des mesures allant du tir d’effarouchement au tir de défense voire au tir de prélèvement du loup à l’origine des attaques. Il importe donc également de se préparer à une telle éventualité et le Préfet a sollicité l’intervention de la brigade mobile d’intervention de l’OFB pour assurer une formation adaptée et suffisante des personnes et agents qui seraient chargés des opérations.

(source Préfecture du Doubs)