Coronavirus : surveillance et organisation de la réponse sanitaire en Bourgogne-Franche-Comté

Photo d'illustration (photo Adobe Stock / s_l)

L’Agence Régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté met en œuvre les mesures décidées par le Ministère des Solidarités et de la Santé pour limiter l’introduction du coronavirus 2019-nCov à l’origine d’une épidémie d’infections respiratoires en Chine. Comme toutes les Agences Régionales de Santé, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté est mobilisée sous la conduite du centre de crise sanitaire du ministère des Solidarités et de la Santé pour limiter l’introduction du virus 2019-nCov à l’origine d’une épidémie d’infections respiratoires en Chine. Le département veille et alerte sanitaire de la direction de la santé publique pilote l’organisation de la réponse sanitaire en Bourgogne-Franche-Comté. Le risque provient du contact potentiel d’une personne en France avec un cas importé, c’est-à-dire ayant contracté la maladie dans une zone à risque. C’est pourquoi les autorités sanitaires ont instauré des mesures pour détecter au plus tôt et isoler les cas confirmés afin d’éviter tout contact avec une population indemne. Le centre 15, dispositif pivot de l’orientation : en cas de doute, ne pas se rendre chez son médecin traitant ou aux urgences, pour éviter toute potentielle transmission Le diagnostic est suspecté devant des signes d’infection respiratoire chez une personne revenant de Chine dans les 14 jours précédant l’apparition des symptômes, conformément à la définition de cas actualisée diffusée par Santé publique France.

Toute personne dans cette situation est invitée à rester à son domicile, éviter tout contact avec d’autres personnes, se laver les mains régulièrement, porter un masque et à contacter le centre 15. Cette mesure permet de limiter le risque de contagion dans une salle d’attente de cabinet médical ou de service d’urgence. De la même façon, tout professionnel de santé suspectant un cas doit le signaler au centre 15 qui se met alors en lien avec l’infectiologue le plus proche. À l’issue d’un questionnaire, le cas est classé en possible ou exclu. S’il est un cas possible, il est alors pris en charge, transporté par un véhicule sanitaire et isolé dans un service d’infectiologie.

Aucun cas en Bourgogne-Franche-Comté

Les deux CHU de la région assurent la prise en charge des patients Dans la région, deux établissements hospitaliers de référence sont habilités à prendre en charge les cas confirmés : le CHU de Besançon et le CHU de Dijon. Un examen biologique spécifique est nécessaire à la confirmation de l’infection au 2019-nCoV. Un examen de détection rapide a été développé par le centre national de référence des virus respiratoires. Il est pratiqué par le centre national de référence (Institut Pasteur) et sera prochainement déployé dans les laboratoires de biologie médicale (LBM) des établissements habilités à la prise en charge de ces patients. A ce jour, aucun traitement spécifique n’a été identifié pour ce nouveau coronavirus. Les soins visent à prendre en charge les symptômes. Ce vendredi 31 janvier 2020, 6 cas ont été confirmés en France par le Ministère des Solidarités et de la Santé ; aucun en Bourgogne-Franche-Comté.

Les consignes pour les voyageurs de retour de Chine

Pour les personnes qui reviennent de Chine et qui présenteraient des symptômes d’infection respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoires) dans les 14 jours suivant leur retour en France, il est recommandé de contacter rapidement le Samu centre 15 en faisant état des symptômes et du lieu de séjour. Ne pas se rendre directement chez son médecin traitant ou aux urgences, pour éviter toute potentielle transmission. Les gestes barrières pour tout le monde. À ce stade, il n’y a pas de recommandations sanitaires spécifiques pour la population générale.
Comme pour l’épisode actuel de grippe saisonnière, les mesures barrières sont efficaces : tousser dans son coude, utiliser des mouchoirs à usage unique, porter un masque quand on est malade, se laver régulièrement les mains.

Les cas dits « contacts » et les mesures qui les concernent

Qu’est-ce qu’un « sujet contact » d’un cas confirmé ? D’après les connaissances disponibles concernant le virus 2019-nCoV, celui-ci se transmet par des gouttelettes émises par un patient malade, en particulier lors de contacts étroits. Peuvent être considérés comme cas contacts : les personnes ayant partagé le même lieu de vie que le patient malade lorsque celui-ci présentait des symptômes ; des personnes ayant eu un contact direct, en face à face, à moins d’un mètre du patient malade au moment d’une toux, d’un éternuement ou lors d’une discussion ; les flirts, amis intimes ; les voisins de classe ou de bureau ; les voisins du patient malade dans un avion ou un train, ou les personnes restées dans un espace confiné avec lui (voiture individuelle par exemple). Les symptômes peuvent apparaître jusqu’à 14 jours après ce contact, et se manifestent le plus souvent par de la fièvre, accompagnée de toux.

Quelle est la procédure mise en place pour les cas contacts d’un cas confirmé ? L’ARS recense les cas contacts et évalue avec chacun d’eux son exposition et son risque de contamination. Elle lui délivre une information sur la maladie due au virus et sur le dispositif de suivi. Ce suivi a pour objectif de vérifier que le cas contact n’a pas été contaminé, et en cas de symptômes évocateurs, d’organiser sa prise en charge en lien avec la régulation médicale du centre 15 et le service d’infectiologie des CHU. Au cours des 14 jours suivant le dernier contact avec un malade, la personne considérée comme étant un cas contact doit surveiller l’apparition de tout symptôme de type fièvre ou toux. Les modalités de son suivi sont précisées par l’équipe de professionnels de santé mise en place par l’Agence Régionale de Santé, en fonction de l’évaluation initiale du risque.

Le calendrier des actions internationales, nationales, régionales

Le 31 décembre 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a été informée de plusieurs cas de pneumonie d’allure virale d’origine inconnue dans la ville de Wuhan en Chine.
Le 7 janvier 2020, la découverte d’un nouveau coronavirus, appelé le 2019-nCoV, en lien avec les cas de pneumopathies a été officiellement annoncée par les autorités sanitaires
chinoises.
Le 18 janvier 2020, le premier cas est confirmé en Chine dans la ville de Wuhan avant de s’étendre au reste du pays puis dans la proche région : Thaïlande, Japon, Corée du Sud, Taiwan, Hong-Kong, Macao, Singapour, Malaisie, Vietnam, Népal, Cambodge ainsi qu’aux Etats-Unis, Canada, Australie, Emirats Arabes Unis, Sri Lanka, Allemagne et Finlande.
Dès le 10 janvier 2020, le Ministère des Solidarités et de la Santé et Santé Publique France ont fait parvenir aux ARS, aux sociétés savantes (urgentistes, SAMU, infectiologues) des fiches de conduite à tenir et de définition de cas. Les établissements hospitaliers, médico-sociaux et les professionnels de santé libéraux ont été sensibilisés à la situation et aux recommandations dès le 14 janvier 2020. L’Institut Pasteur a également mis en place un test de diagnostic rapide permettant de donner un résultat en quelques heures.
Le 25 janvier 2020, après la confirmation de premiers cas en France, une procédure d’identification et de suivi des cas contacts personnalisé et quotidien a été mise en place via les ARS.
Le 30 janvier 2020, l’OMS qualifie l’épidémie d’urgence de santé publique de portée internationale.

Qu’est-ce qu’un coronavirus ?

Les coronavirus sont une grande famille de virus, qui provoquent des maladies allant d’un simple rhume (certains virus saisonniers sont des coronavirus) à des pathologies plus sévères comme le MERS ou le SRAS. Le virus identifié en Chine est un nouveau coronavirus. Il a été dénommé 2019-nCoV.

(texte Agence Régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté)