Au 3ème trimestre 2019, nouveau recul de l’emploi et hausse du chômage en Bourgogne-Franche-Comté

Photo d'illustration (photo Adobe Stock / FotolEdhar)

L’emploi salarié est en baisse en Bourgogne-Franche-Comté pour le deuxième trimestre consécutif. Industrie, tertiaire marchand et non marchand sont en repli, comme l’intérim. Seule la construction est stable ce trimestre. Le chômage, à l’inverse de sa tendance sur longue période, augmente de 0,2 point. Du côté de l’entreprenariat, le nombre de créations est en nette hausse pour les micro-entreprises et les entreprises « classiques », en particulier dans l’industrie. Le nombre des défaillances d’entreprises décroît. Comparé à l’an dernier, les demandes de permis de construire sont en forte baisse alors que les mises en chantier sont plus nombreuses. La fréquentation hôtelière diminue légèrement contrairement à celle des campings qui augmente fortement.

Baisse amplifiée de l’emploi salarié régional

Au troisième trimestre 2019, la Bourgogne-Franche-Comté compte 966 800 salariés. L’emploi salarié se replie de 0,2%, davantage qu’au trimestre précédent. Il baisse également en Normandie et Centre-Val-de-Loire. Pour le deuxième trimestre consécutif, l’emploi salarié privé perd 0,2% de ses effectifs. L’emploi public, en hausse au trimestre précédent, se stabilise. Au niveau national, l’emploi salarié croît de 0,2%, sur le même rythme qu’au deuxième trimestre. Le secteur public voit néanmoins sa progression légèrement ralentir à +0,1% contre +0,2% au trimestre précédent. 37 000 personnes résident en Bourgogne-Franche-Comté tout en occupant un emploi en Suisse. Il s’agit du sixième trimestre de hausse consécutif. L’augmentation, de 1%, est moins marquée qu’au trimestre précédent.

Tous les grands secteurs en repli excepté la construction

Dans la région, la situation de l’emploi se dégrade dans les services non marchands avec 220 emplois perdus ce trimestre contre une forte hausse de 1 060 au précédent. Il en va de même dans le commerce qui perd davantage d’emplois ce trimestre. Dans l’industrie, les services marchands hors intérim, le repli se poursuit, même si celui-ci est moins prononcé qu’au deuxième trimestre. La construction reste stable ce trimestre. Sur un an, ses effectifs progressent de 0,5%. Dans la région, l’information-communication est, de loin, le sous-secteur le plus dynamique ce trimestre, +1%, devant les services aux entreprises, +0,1%. L’hébergement restauration a la meilleure croissance d’effectifs annuelle. On assiste à des pertes d’emplois dans tous les autres secteurs, notamment dans la fabrication de biens d’équipements et de matériels de transports ainsi que les services aux ménages. L’hébergement restauration qui baisse légèrement ce trimestre est le secteur qui croît le plus sur un an. Au niveau national, les évolutions restent plus favorables que dans la région et ce dans tous les secteurs. En France, quasiment tous les secteurs gagnent des emplois, en particulier la construction qui continue sur sa solide dynamique.

Recul de l’intérim

En Bourgogne-Franche-Comté, l’emploi intérimaire accuse un nouveau repli ce trimestre, de 1,1%, après 1,9% le trimestre précédent. Il recule de 2,2% sur un an mais reste cependant à un niveau élevé. Les effectifs intérimaires se stabilisent ce trimestre dans l’industrie mais restent orientés à la baisse dans la construction. Le tertiaire marchand, qui représente un tiers de l’intérim dans la région, perd des emplois, principalement dans le transport-entreposage et le commerce. Au niveau national, l’intérim est en baisse de 0,4% ce trimestre et de 1% sur un an, là encore avec des évolutions plus favorables que dans la région.

Croissance de l’emploi dans le Jura et en Haute-Saône

Au troisième trimestre 2019, le Jura et la Haute-Saône sont les deux départements de Bourgogne-Franche-Comté dont l’emploi salarié est en augmentation. Il est stable en Côte-d’Or où les gains dans les services compensent les pertes dans les autres secteurs, particulièrement dans l’intérim. Il baisse dans les autres départements, surtout dans le Territoire de Belfort. Les deux départements en hausse bénéficient de gains d’emplois dans le commerce et les services non marchands. L’intérim est également très dynamique en Haute-Saône. Il est aussi bien orienté dans la Nièvre et le Territoire de Belfort mais ne permet pas de compenser le repli dans d’autres secteurs. En Saône-et-Loire et dans l’Yonne, l’emploi baisse, souvent fortement, dans l’intérim, le commerce et l’industrie. Dans le Doubs, tous les secteurs sont en baisse hormis les services marchands hors intérim.

Hausse du taux de chômage sauf en Haute-Saône

En Bourgogne-Franche-Comté, à l’inverse des trois derniers trimestres, le taux de chômage augmente de 0,2 point au troisième trimestre 2019, de manière plus marquée qu’en France. Il demeure cependant nettement plus bas dans la région qu’au niveau national, 7,6% contre 8,6%. La Bourgogne-Franche-Comté recule au cinquième rang des régions les moins touchées par le chômage, derrière la Bretagne, les Pays de la Loire, Auvergne-Rhône-Alpes et l’Île-de-France. Ce trimestre, le chômage augmente dans tous les départements de la région, excepté en Haute-Saône où il est stable. La hausse reste contenue à 0,1 point en Côte-d’Or et dans le Doubs. Dans les autres départements, l’augmentation est la même qu’au niveau régional. Le Jura a le taux de chômage le plus faible, 6,3%. À l’inverse, dans le Territoire de Belfort, il est le plus élevé, 9,1%. Ce dernier est d’ailleurs le seul département de la région au-dessus de la moyenne nationale. Sur un an, le chômage baisse dans tous les départements, en particulier en Côte-d’Or.

Hausse des créations d’entreprises

Le nombre de créations d’entreprises augmente dans la région plus fortement qu’au niveau national. Au troisième trimestre 2019, 5 800 entreprises ont été créées en Bourgogne-Franche-Comté, soit 11% de plus qu’au trimestre précédent, contre +4% à l’échelle nationale. Micro-entreprises et entreprises « classiques » sont en hausse, en Bourgogne-Franche-Comté comme en France. Les micro-entreprises augmentent particulièrement ce trimestre dans la région (+22 %). Les créations d’entreprises augmentent dans tous les grands secteurs d’activité, en particulier dans l’industrie.

Baisse des défaillances d’entreprises

Le nombre des défaillances d’entreprises enregistrées sur un an en Bourgogne-Franche-Comté est en baisse de 1,1% par rapport à l’année précédente. Au niveau national, cette baisse, plus marquée, atteint 1,9%. Dans la région, les défaillances reculent particulièrement dans le commerce, l’industrie et les transports et entreposage. À l’inverse, elles augmentent dans la construction et les activités de soutien aux entreprises.

Forte baisse des permis de construire, les mises en chantier résistent

Le nombre de permis accordés continue de diminuer dans la région à un rythme bien plus important qu’au niveau national. En un an, 11 000 logements ont été autorisés à la construction en Bourgogne-Franche-Comté, soit 12,6% de moins qu’un an auparavant. Le nombre de permis de construire recule dans la majorité des départements de la région, et très nettement dans la Nièvre, le Jura, le Territoire de Belfort et la Côte-d’Or. Leur nombre augmente néanmoins dans l’Yonne et en Haute-Saône. Les mises en chantier sont plus nombreuses que l’année précédente dans la région contrairement à la tendance nationale. En effet, dans la région, le nombre de logements commencés sur un an augmente de 1,8% par rapport au troisième trimestre 2018, alors qu’il baisse de 2,9% au niveau national. Les mises en chantier augmentent fortement dans le Territoire de Belfort et la Nièvre. À l’inverse, elles baissent particulièrement dans l’Yonne.

Léger recul de la fréquentation des hôtels, hausse de celle des campings

La fréquentation hôtelière diminue légèrement par rapport à l’année précédente. La région enregistre ainsi 2 358 000 nuitées au troisième trimestre 2019, soit 0,2% de moins qu’un an auparavant. Au contraire, à l’échelle nationale, le nombre de nuitées croît de 0,3%. En Bourgogne-Franche-Comté, la progression de la fréquentation des résidents français ne compense pas totalement la baisse de la clientèle non résidente (en provenance de l’étranger). Les nuitées des touristes venus de Belgique, d’Allemagne, des Pays-Bas et du Royaume-Uni sont en diminution. En revanche, les touristes originaires de Chine et de Suisse sont plus nombreux que l’année précédente. D’autre part, la fréquentation des campings augmente fortement dans la région par rapport au troisième trimestre 2018 (+5,7%), grâce à la hausse conjuguée des clientèles résidentes et non résidentes. L’augmentation est plus faible au niveau national (+ 1,5%).

(texte Insee, Amandine Ulrich, Guillaume Volmers)