Un Conseiller RN Bourgogne-Franche-Comté demande à une femme de retirer son voile islamique lors d’une séance du Conseil

(capture d'écran vidéo Twitter Julien Odoul)

Vendredi 11 octobre 2019, lors de la séance plénière du Conseil Régional Bourgogne-Franche-Comté à Dijon, Julien Odoul, Conseiller Rassemblement National, a pris la parole pour demander à la Présidente de la Région Marie-Guite Dufay qu’une femme présente dans le public en tant qu’accompagnatrice d’une sortie scolaire retire son voile islamique. La scène a été filmée et diffusée sur le compte Twitter de Julien Odoul et est devenue virale avec plus de 2 millions de vues. Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, a rappelé le règlement intérieur du Conseil Régional stipulant qu’elle peut interdire l’accès à une personne dont le comportement est susceptible de troubler le déroulement de la séance. Elle a estimé que la femme voilée dans le public ne le troublait pas. Les élus du Rassemblement National ont quitté la séance plénière.

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Dans un communiqué, le groupe Rassemblement National au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, évoque « une provocation islamiste au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté » : « Vendredi 11 octobre 2019 à Dijon, l’assemblée plénière du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté a été le théâtre d’une atteinte scandaleuse à notre principe de laïcité. En effet, alors qu’une classe de primaire de Belfort visitait les bâtiments de la Région et assistait aux débats de la représentation régionale, l’une des accompagnatrices du groupe scolaire s’est installée dans le public en exhibant un voile islamique. Par la voix de leur Président Julien Odoul, les élus du groupe Rassemblement National ont demandé à la Présidente socialiste du Conseil régional de bien vouloir faire respecter la loi et nos principes républicains en exigeant le retrait de ce voile islamique, signe religieux ostentatoire et étendard de l’islam politique. Cette provocation communautariste est d’autant plus intolérable qu’elle survient une semaine après le 18ème attentat islamiste qui a endeuillé notre pays et coûté la vie à quatre de nos compatriotes. Confrontée au réel, la Présidente Marie-Guite Dufay s’est inclinée lamentablement devant le fait accompli et n’a pas souhaité condamner l’attitude de l’accompagnatrice scolaire dont le sourire et la mine réjouie laissaient penser que l’opération avait été savamment organisée en amont. Face à la complaisance de l’exécutif socialiste et à la lâcheté de la droite, au nom du principe de laïcité auquel ils sont farouchement attachés, les conseillers régionaux du RN ont décidé de quitter l’hémicycle pour manifester leur refus de l’inacceptable. Ironie de l’histoire, Marie-Guite Dufay avait dans la matinée introduit cette assemblée plénière par une minute de silence en mémoire de nos 4 policiers assassinés par le terroriste salafiste Mickaël Harpon. Elle avait osé conclure en souhaitant la victoire de la « France des Lumières ». Comment concilier les Lumières et l’obscurantisme incarné par le voile qui est le symbole même de la relégation de la femme ? Comment faire cohabiter les Lumières et l’islamisme qui est l’ennemi de notre démocratie ? Le discours introductif de Julien Odoul a malheureusement trouvé son illustration concrète dans l’attitude de l’exécutif socialiste qui fait le jeu de l’islamisme light en trahissant nos valeurs et en substituant le « vivre en France » par le « vivre-ensemble ». Alors que le Président de la République avait appelé de ses vœux l’émergence d’une société de la vigilance pour combattre l’hydre islamiste, Julien Odoul avait rappelé dans son discours introductif que cette vigilance aiguë devait également concerner le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, lui aussi touché, comme tant d’autres collectivités territoriales et institutions publiques, par le phénomène de radicalisation et le développement du communautarisme islamiste. Ce triste épisode démontre une nouvelle fois que les Bourguignons et les Francs-Comtois ne peuvent compter que sur les élus du Rassemblement National pour s’opposer avec la plus grande force à l’avancée de l’islam radical« .

Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, s’est exprimée : « La radicalité des propos et des comportements des élus d’extrême droite lors de la séance plénière du 11 octobre 2019 a dépassé toutes les limites. Le Président du groupe RN, Julien Odoul, a donné le ton de ses priorités pour la Région : racisme, discriminations et incitation à la haine. Lors de cette session, les élus du Rassemblement National ont violemment pris à partie un groupe d’enfants de la maison de quartier du centre-ville de Belfort venus assister à la séance. La présence d’une mère de famille porteuse d’un foulard parmi les accompagnants a provoqué un déferlement de haine sans précédent. Devant les enfants, les enseignants et leur famille, les élus RN n’ont pas hésité à interpeller, stigmatiser et intimider violemment l’ensemble du groupe. Cette mère de famille a ensuite été, en dehors de l’hémicycle, directement prise à partie et a visiblement fait l’objet de menaces par une élue d’extrême droite. Le Rassemblement National n’en était pas à sa première provocation. Dès le début de la journée, ils accusaient la FCPE de complaisance vis-à-vis de l’islamisme, accusaient également les services de la Région d’être gangrénés par l’islamisme radical. Toutes ces allégations sont fausses et diffamatoires. Plus tard, ils ont fait part de leur dégout au sujet d’une exposition contre le racisme, au sein du Conseil régional, exposition qui mettait à l’honneur Martin Luther King. Tous ces actes démontrent la stratégie odieuse du RN d’alimenter la haine. Ces comportements sont indignes d’élus de la République. Ils sortent du champ du débat démocratique. Nous les condamnons. Les élus de la majorité régionale « Notre Région d’Avance » ne s’habitueront jamais aux outrances du Rassemblement National, qu’ils subissent séance après séance. Mais les faits qui se sont déroulés aujourd’hui sont d’une gravité extrême. Les élus de la majorité régionale alertent les citoyens de Bourgogne-Franche-Comté sur le danger de tels comportements haineux et potentiellement violents. Ils condamneront toujours le racisme, la haine de l’autre et le repli identitaire. Le débat démocratique passe par la diversité des opinions, mais ce qui s’est passé à Dijon aujourd’hui sort largement du cadre de ce qui est acceptable. La Présidente Marie-Guite Dufay et les élus de la majorité tiennent à exprimer leur pleine solidarité avec les enfants présents, les accompagnants et les encadrants de la maison de quartier, et se réservent la possibilité de signaler ces faits au Procureur de la République et de porter plainte. Les élus de la majorité continueront à défendre les valeurs de notre République : celles d’un débat démocratique maitrisé et respectueux notamment de la laïcité, et de politiques réellement porteuses de mieux vivre ensemble sur tous les territoires« .

François Sauvadet, Président du groupe Union des Républicains de Droite et du Centre de la Région Bourgogne-Franche-Comté, a déclaré : « Je condamne l’attitude et les propos nauséabonds de Julien Odoul. J’ai toujours combattu l’extrême-droite et je redis qu’il faut redoubler de vigilance contre la montée des populismes. Plus jamais ça ! C’est une honte pour notre Assemblée régionale… Je pense aux enfants qui étaient là. Ils ont vu la haine de près. Ce n’est pas comme ça que la lutte contre le communautarisme et pour la liberté des femmes évoluera… Mais, parallèlement, pour éviter les amalgames, il faut que les règlements des assemblées soient uniformisés au plan national sur ce sujet pour que les règles soient connues de tous pour être respectées« .

Marie-Guite Dufay a pu s’entretenir avec cette femme et se rendra mardi 15 octobre 2019 à Belfort pour rencontrer les enfants, leurs enseignante et accompagnatrices et leur a renouvelé toute sa solidarité au nom de la Région Bourgogne-Franche-Comté. Elle a décidé de faire un signalement au Procureur de la République de tous les propos tenus, tout au long de cette session, dont ceux portant sur la contestation de la présence de cette jeune mère de famille. Ce sera, selon elle, au Procureur de dire le droit et le cas échéant d’engager les poursuites contre les auteurs de ces propos. Elle se réserve le droit de porter plainte.